Hors Jeu. Sawyer Bennett

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Hors Jeu - Sawyer Bennett

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Ce n’est pas comme si je la ramenais à la maison chez mes parents.

      — C’est ce que je pensais. Tu vas seulement essayer de la sauter, pas vrai ?

      Je lance un regard acéré à Mike qui sourit de toutes ses dents.

      — Non, ce n’est pas ce que j’essaie de faire. Arrête d’avoir l’esprit mal tourné, mec.

      J’attrape mes clés et mon portefeuille et me prépare à sortir.

      — Mais si elle décide de se jeter sur moi, je ne vais pas dire non.

      Le rire de Mike me suit jusque dehors.

      ***

      En entrant au Sally’s Diner, je me rends compte que je suis un peu nerveux. Le café-resto est plein à craquer d’une foule de dîneurs, mais j’aperçois tout de suite Danny derrière le comptoir, calculant l’addition de quelqu’un.

      Elle porte toujours la même chose que tout à l’heure… un jean, un t-shirt, et des baskets. Ses cheveux sont à nouveau relevés en une queue de cheval et je me demande de quoi ils auraient l’air lâchés. Je trouve les mèches lavande, au bout, fascinantes et je mentirais si je n’admettais pas que je trouve ses piercings au visage assez sexy. Et je réalise tout à coup pourquoi elle me fascine autant. C’est parce qu’elle a l’air aussi innocente qu’un agneau, mais que les cheveux colorés et les piercings rajoutent une touche rebelle à cet extérieur si doux.

      Danny lève les yeux et me voit planté là. Elle relève l’index pour me demander de lui accorder une minute, et je hoche la tête en réponse. Pour l’instant, je suis content de simplement l’observer pendant quelques minutes.

      Je suis frappé par sa grâce naturelle. Elle rit avec le client qui paie son addition, et son sourire illumine littéralement la pièce. Le cuisinier derrière le comptoir de service lui dit quelque chose et elle grimace, lui jetant un torchon qu’il reçoit en plein visage. Il se moque d’elle en riant et tous les clients au comptoir rigolent et font du bruit. Elle est dans son élément, parce que c’est indiscutablement quelqu’un de sociable.

      Danny enlève son tablier et le jette en-dessous du comptoir. Reprenant son sac, elle se dirige vers moi et je sens mon cœur battre plus fort. Comment diable quelqu’un qui vient de finir son service dans un café-resto graisseux peut avoir l’air aussi magnifique ?

      — Salut, dit-elle. Désolée, mais j’ai dû travailler plus tard que je ne pensais. Je n’ai pas eu le temps de prendre une douche ou de me changer.

      — Pas de problème. Tu veux rentrer chez toi pour pouvoir le faire ?

      Elle secoue la tête.

      — On ne va pas dans un endroit chic. Décontracté, c’est mieux. Même si je sens probablement la graisse à frites, en ce moment.

      Je ne sais pas du tout ce qui me prend, mais je m’approche d’elle et penche la tête pour que mon nez soit juste derrière son oreille. Je prends une grande inspiration, respirant de manière outrancière pour qu’elle m’entende. Puis je lui murmure à l’oreille :

      — Tu sens délicieusement bon, à mon avis.

      Et c’est le cas. Son shampooing sens l’eucalyptus et la fleur d’oranger. Je suis en train de la regarder quand elle frissonne à ces mots, et je me sens comme ce putain de Tarzan, maintenant.

      Reculant d’un pas, je me retourne pour ouvrir la porte et la laisser marcher devant moi. Je sors mes clés et me dirige vers la portière du côté passager de ma Range Rover noire. Mais un coup d’œil par-dessus mon épaule et je la vois marchant dans la direction opposée. Je remets mes clés dans ma poche et cours pour la rattraper.

      — Belle nuit pour une promenade, je remarque.

      Elle éclate de rire et ce son me réchauffe le sang. Son rire est riche et rauque, et ô combien sexy.

      — Nous marchons seulement jusqu’à l’arrêt de bus. Ce soir, tu vas découvrir Boston façon Danny. Même si tu es un peu trop bien habillé pour prendre les transports en commun.

      Je lui souris avec nonchalance.

      — Pas de souci. Je suis partant.

      Elle me sourit en retour.

      — Bien. Je serais déçue si tu ne l’étais pas.

      Ses mots résonnent comme un défi, mais elle n’a aucune idée de combien je peux être compétitif.

      Oh, Danny, Danny. Je sais ce que tu essaies de faire et tu devrais faire un peu plus d’efforts pour être moins transparente. Je suis certain que Danny essaie de me faire peur. Si elle pense qu’un trajet en bus est effrayant, elle n’a clairement jamais eu à esquiver des défenseurs de cent kilos pour éviter qu’ils l’écrasent contre les balustrades.

      — Alors, où est-ce qu’on va ? Tu as dit que j’étais trop bien habillé, mais tu vas devoir me donner un meilleur indice que ça.

      Elle se contente de sourire d’un air évasif et dit :

      — Tu verras.

      Je dois reconnaître que maintenant, je suis encore plus curieux à son sujet qu’avant. Je m’attendais vraiment à ce qu’elle veuille que je l’emmène dans un restaurant haut de gamme. Je veux dire, c’est ce que les filles veulent, d’habitude. Et qu’elle nous fasse prendre les transports en commun plutôt que ma voiture fabuleusement belle et ridiculement couteuse me met presque sur des charbons ardents quant à savoir à quoi m’attendre.

      On n’a pas l’occasion de parler beaucoup durant le trajet en bus parce qu’il est rempli de navetteurs. Mon premier trajet en bus n’a rien de déplaisant, cela dit. Le manque de sièges nous oblige à rester debout, et très proches l’un de l’autre, et Danny est collée contre mon flanc. Elle se tient à une barre de métal en face d’elle et je suis assez grand pour me tenir à une poignée au plafond sans avoir le bras tendu. Quand le bus fait une embardée ou secoue ses passagers, les douces courbes de Danny se balancent contre moi. Plusieurs fois, je lui place une main dans le dos pour l’aider à se stabiliser et elle me lance un sourire narquois, que je lui renvoie.

      Finalement, Danny me fait signe qu’on a atteint notre destination et on descend avec quelques autres passagers. Il commence à faire sombre et je suis assez consterné qu’on se retrouve dans une partie de la ville plutôt sordide. Les rues sont jonchées de déchets et j’aperçois plus d’une fenêtre brisée à certains immeubles. Je veux poser la question à Danny, mais elle se dépêche de traverser la rue, et je la suis. On marche le long d’un pâté de maison et en tournant à l’angle, on tombe sur une file de gens s’étirant devant une entrée. Il doit bien y avoir une vingtaine de personnes dans la file et je suis un peu confus. Est-ce qu’on est devant une boîte de nuit ?

      Danny remarque la tête que je fais et m’attrape la main. Elle me guide vers l’avant de la file, devant la porte d’entrée, tout en saluant quelques personnes. Et puis je vois la pancarte au-dessus de la porte… Helping Hands - Refuge. Je regarde à nouveau les gens formant la file et à présent, je vois clairement ce qu’ils sont… Des sans-abris.

      Ils ont des profils variés… noirs, blancs, asiatiques, jeunes, vieux, hommes et

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