Hors Jeu. Sawyer Bennett

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Hors Jeu - Sawyer Bennett

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lentement la tête vers Danny, qui m’observe comme si elle s’attendait à me voir détaler.

      — Je fais du bénévolat ici, plusieurs fois par semaine. C’est ma soirée, ce soir, et j’ai pensé que tu pourrais donner un coup de main.

      Je fronce les sourcils.

      — Et c’est là que tu veux que je t’emmène dîner ? Pas très romantique.

      Elle ne dit rien, mais continue à m’observer avec attention.

      Je soupire et lui prends la main, me dirigeant vers la porte d’entrée.

      — Eh bien, au travail, alors.

      Je suis ravi quand Danny me récompense avec son éblouissant sourire à fossettes tandis que je l’emmène à l’intérieur.

      Elle me guide à travers la réception, puis au bas d’un escalier qui descend vers la cave. Elle m’indique une porte qui mène à une aile du bâtiment dont elle m’explique qu’elle accueille des résidents permanents. Quand je lui pose la question à propos des personnes qui font la file dehors, elle me répond qu’ils viennent uniquement pour manger, mais qu’ils vivent dans les rues.

      Danny ouvre une double porte et on se retrouve dans un grand réfectoire. Il y a des tables pliantes pour huit personnes et des chaises en métal autour de chaque table. Je trouve bizarre que chaque table ait un petit vase posé dessus avec un petit bouquet de fleurs en plastique dedans. La plupart des sièges sont occupés et je vois que lorsqu’une personne a fini son repas et s’en va, des bénévoles laissent entrer d’autres personnes.

      Je suis Danny autour du périmètre de la pièce jusqu’à l’arrière où se trouve un comptoir de service qui révèle une grande cuisine cachée derrière. Une porte battante sur le côté permet aux gens de rentrer et de sortir entre la cuisine et le réfectoire.

      — C’est à cette heure-ci que tu arrives, Danny ? J’en ai plein le cul de préparer la nourriture pour demain.

      — Pas de panique, Maverick. Je suis là, maintenant, et j’ai amené de l’aide. Mais nous nous attendons à un bon repas quand nous aurons terminé.

      Danny me regarde et je dis silencieusement Maverick ?

      Elle se penche et me chuchote :

      — Top Gun est son film préféré.

      Je regarde en direction de Maverick. Il est asiatique et extrêmement petit. Il porte un tablier par-dessus ses vêtements qui est couvert d’éclaboussures de nourriture, et il mélange quelque chose dans une grande casserole sur la cuisinière. Sur la tête, il porte un chapeau avec l’inscription Honey Badger Don’t Care.

      Danny ouvre un tiroir et en retire deux tabliers, en lançant un vers moi.

      — Mav, voici Ryan. C’est mon co-pilote, ce soir.

      Je déteste avoir à l’admettre, mais je n’aime pas la référence à Top Gun. Le co-pilote est supposé aider l’autre personne à s’envoyer en l’air, mais plutôt crever que d’aider Danny à faire ça.

      Maverick me regarde, remarquant mes vêtements.

      — Il est habillé assez chic. Tu es sûre qu’il peut se salir les mains ?

      Avant que Danny puisse répondre, je dis :

      — Je suis sûr que je peux me salir les mains. Dites-moi quoi faire.

      Mav se contente de grogner après moi, mais m’indique une pile de pommes de terre sur le plan de travail. J’enlève ma veste et la pends sur le dossier d’une chaise, retroussant les manches de ma chemise. Après avoir passé un tablier, je prends une patate et commence à l’éplucher. Danny vient se placer à côté de moi pour m’aider. On travaille dans un silence confortable, principalement parce que Maverick est là et parce que je suis sûr qu’il me découperait en rondelles si on n’est pas assez rapide à la tâche.

      Quand il quitte la cuisine en emportant la grande casserole qui était sur la cuisinière derrière lui, Danny s’incline vers moi et me donne un petit coup d’épaule.

      — Alors, comment tu t’en sors ?

      — Fantastique. J’adore éplucher les patates. C’est une des activités que je préfère au monde.

      — Première fois, hein ?

      Je ris.

      — Oui. Mais j’aime toujours essayer de nouvelles choses, comme ça je peux les rayer de ma liste de choses à faire avant de mourir.

      On se tait pendant une minute, puis je dis :

      — Tu sais, Danny… m’amener ici ne prouvera rien.

      Elle me regarde et son visage montre combien elle est surprise que j’aie deviné ses intentions. Elle commence à bégayer quelque chose à propos de ne pas essayer de prouver quoi que ce soit, mais j’essuie mes mains sur un torchon et pose un doigt sur ses lèvres. Je me penche un peu et lui murmure doucement :

      — Ne nie pas. Ça n’est pas digne de toi.

      Elle a les yeux ronds et confus, pendant environ trois secondes, puis elle éclate de rire.

      — Je suppose que je ne vais pas pouvoir te rouler souvent.

      — Je vois clair dans ton jeu, je la rassure.

      On échange des banalités tout en travaillant, parce qu’il n’y a aucune occasion d’entamer une conversation plus profonde. Je découvre tout de même que Danny est bénévole ici plusieurs fois par semaine depuis qu’elle a seize ans, ce qui l’amène également à confirmer qu’elle est native de Boston, comme moi. Maverick s’affaire entre la cuisine et la salle à manger, ramenant les casseroles sales et les plats de service. Même si les résidents et les dîneurs venant de la rue lavent, en fait, eux-mêmes leurs assiettes et leurs couverts à un poste de lavage dans le réfectoire, l’agréable corvée de récurer les casseroles nous incombe à Danny et à moi.

      Après deux heures à éplucher les pommes de terre, récurer les casseroles et à sortir les poubelles, je me rends compte que mon dos est un peu endolori. Ça me surprend parce que je suis plutôt sportif. Vous ne pouvez pas jouer au hockey à la NCAA et ne pas être en top forme. Je ne sais pas comment Danny y parvient deux fois par semaine, et je me surprends à éprouver du respect pour une fille pour quelque chose que je n’avais jamais vraiment rencontrée chez le sexe opposé auparavant.

      Le dévouement.

      C’est un job pourri et elle, elle est bénévole pour le faire. Ça me donne une leçon d’humilité.

      Je passe un dernier coup de torchon sur le plan de travail et jette un œil vers Danny. Elle me tend mon veston.

      — Tu t’es bien débrouillé, ce soir. Et si tu me laissais te payer une bière ?

      Je pose le chiffon dans l’évier et enlève mon tablier. Lui prenant ma veste, je la pose sur mon bras. Je tends l’autre vers Danny et elle passe son bras au creux de mon coude.

      Je

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