Il Suffira D'Un Duc. Bianca Blythe

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Il Suffira D'Un Duc - Bianca Blythe

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et Sentiments, je ne m’inquiète plus de savoir si Edmund oubliera complètement Elinor, et la lecture ne recèle plus la même urgence.

      Une porte s’ouvrit et Mrs Holloway passa la tête. Ses boucles blondes étaient recouvertes d’un bonnet de nuit, et ses sourcils blonds assortis s’élevèrent de surprise.

      — Miss Carberry ?

      La gorge de Margaret fut soudain sèche, mais elle parvint à s’abaisser en une révérence hâtive.

      — Enchantée de vous voir.

      — Bien sûr, dit Mrs Holloway dont le regard descendait vers la robe de Margaret. Il est assez tard.

      — Je sais, dit Margaret d’un air désolé. Je crains que ce ne soit urgent.

      Arriver chez une amie à une heure tardive était un manquement certain à l’étiquette, même si les tomes les plus épais dédiés à ce sujet échouaient à mettre explicitement en garde contre cette pratique. Leurs pages se consacraient à des avertissements sévèrement formulés contre les dommages irréparables qui s’ensuivraient après s’être laissé aller à un malencontreux faux-pas en prenant la mauvaise fourchette.

      Non, Margaret était certaine qu’elle avait commis un grave manquement à la politesse.

      Mrs Holloway l’examina prudemment.

      — Votre mère sait-elle que vous êtes ici ?

      Maman. Les doigts de Margaret s’agitèrent. Que faisait sa mère, en ce moment ? Continuait-elle ses recherches ? Margaret espéra qu’elle avait eu le bon sens de s’abstenir. La dernière chose dont elle avait besoin était que sa mère informe tout le monde au bal que Margaret était perdue, alors qu’elle n’avait aucune preuve et donc, qu’il ne pourrait jamais y avoir de mariage.

      Non. Sa mère possédait un certain bon sens. Sa mère s’inquiétait peut-être, mais en vérité, Margaret refusait de se sentir coupable. Pas après ce qui était arrivé.

      — Je prends ce long silence pour un non, dit Mrs Holloway.

      Les joues de Margaret s’enflammèrent.

      — Je vous assure qu’il y a réellement une affaire assez urgente dont j’aimerais discuter.

      Mrs Holloway se dandina. Son inconfort était palpable, comme si elle avait atteint le sommet de la complexité en matière d’éducation d’enfant.

      — Ne vous impliquez pas, Daisy.

      — Maman ! grogna Daisy. Margaret ne participe tout de même pas à des activités illicites.

      — J’imagine que ce serait inhabituel, dit finalement Mrs Holloway, le regard rivé à la robe de Margaret comme si elle prenait en considération le fait que l’apparence échevelée de Margaret soit aussi inhabituelle.

      Bien que l’apparence de Margaret n’atteigne jamais une perfection irréprochable – ses boucles épaisses glissaient hors des épingles quel que soit le temps qu’elle passait à les arranger, et sa robe s’arrangeait toujours pour rester froissée en permanence – elle avait habituellement un air plus respectable.

      Finalement, Mrs Holloway soupira.

      — Soyez brève.

      Daisy fit un grand sourire.

      — Bien sûr.

      Chapitre Quatre

      — Vous tombez affreusement bien, déclara Daisy en roulant sa chaise vers sa chambre. Papa est à son club.

      Les murs de la chambre de Daisy étaient peints d’une joyeuse couleur tangerine, et Margaret respira. Si sa robe n’avait pas été fichue, tout ceci paraîtrait presque normal.

      La mère de Daisy ne permettrait pas à Margaret de rester longtemps. Margaret n’avait pas le luxe de postposer cette conversation, peu importe à quel point revivre cette expérience était déplaisant, et peu importe à quel point elle ne désirait pas lire de la pitié dans le regard de son amie.

      Margaret était souvent prise en pitié. Davantage de pitié serait intolérable.

      Daisy referma la porte d’une poussée, et ses yeux bleu vif étincelèrent.

      — Dites-moi tout. Révélez vos secrets. Sortez vos squelettes du placard.

      — Pas de squelette, s’écria Margaret.

      — Dommage. Mes parents refusent de me laisser en avoir un vrai, et je n’aurai rien contre en avoir un métaphorique.

      L’intérêt de Daisy pour la médecine était bien connu, mais Margaret frémit tout de même. Les squelettes pouvaient rester dans des cimetières bien entretenus, sous des pierres tombales tout aussi bien taillées et, lors d’occasions particulières, décorées avec une sélection de fleurs de bon goût.

      Daisy pivota sa chaise roulante contre le mur.

      — Vous venez du bal. Était-ce aussi horrible que vous l’imaginiez ?

      Margaret pris place dans un fauteuil.

      — Pire.

      Daisy frissonna.

      — Le côté agréable de notre amitié, c’est que vous ne me donnez jamais l’impression que je manque grand-chose. Maintenant, que s’est-il passé ? Avez-vous été confinée dans le coin enfumé à côté de la cheminée réservé à celles qui font tapisserie ?

      — Pire.

      Les yeux de Daisy s’écarquillèrent.

      — Vous n’étiez pas en train de danser, tout ce temps, au moins ? Vous donnant en spectacle avec vos pas de danse inélégants ?

      Margaret se redressa vivement.

      — Comment savez-vous que mes pas de danse sont imparfaits ?

      Daisy sourit d’un air narquois.

      — Je vous ai vue marcher.

      Margaret se renfrogna. Mais c’était vrai : elle était une piètre danseuse, peu importe combien ses professeurs la corrigeaient, peu importe avec quel enthousiasme ils la suppliaient de s’améliorer, et peu importe combien Margaret

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