Il Suffira D'Un Duc. Bianca Blythe
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Mais Jasper s’était trompé : il excellait à organiser des réjouissances.
Les réceptions de Jasper étaient réputées, et il se tenait sur la mezzanine tandis que ses invités dansaient et plaisantaient, buvaient et se réjouissaient. Des valets de pied transportaient des plats en argent d’une main, sans se démonter face aux hommes et aux femmes qui affluaient autour d’eux. Une musique enjouée flottait dans la salle de bal, et les gens se balançaient joyeusement, formant les figures complexes habituelles avec gaieté.
Un an auparavant, Jasper les aurait rejoints, mais à présent, observer lui suffisait. L’organisation d’une réception était épuisante, et le souvenir qu’il garderait de cet événement ne serait pas rehaussé par un mal de tête dû au brandy.
Il tambourina les doigts contre la rampe de la mezzanine. Quelques jeunes femmes levèrent la tête vers lui, les cils papillonnants, et donnèrent des coups de coude à leurs voisines. Des diamants et des rubis scintillaient à leur gorge et leurs boucles savamment coiffées demeuraient impeccables. Jasper leur envoya son grand sourire coutumier. Il ne dut pas attendre longtemps avant qu’elles ouvrent leurs éventails. Ce rituel lui avait paru plus intéressant quand il était nouveau à Londres. Normalement, il descendrait et ferait leur connaissance, ou, comme dans la plupart des cas maintenant, la referait, mais un ennui étrange enlisait ses actions coutumières.
Cependant, il ne pouvait rester sur la mezzanine toute la nuit. Il descendit les escaliers et se mêla à la foule.
L’un de ses valets de pied s’approcha de lui.
— J’ai un message pour vous, Votre Grâce.
Les bals n’étaient pas l’endroit habituel pour recevoir de la correspondance, mais Jasper tendit la main.
Les épaules du valet se détendirent, et il se dépêcha de partir.
Jasper lut le message. Il ne reconnut pas l’écriture et se dirigea d’un bon pas vers le valet, le rejoignant rapidement.
— Il me faut aller dans ma chambre ?
— Je – euh – suppose, dit le domestique en détournant les yeux.
— Qui vous a donné ceci ?
— Est-ce important ?
La voix du valet tremblait, et il se recroquevilla avec un curieux air de culpabilité.
Jasper soupira. Le valet était nouveau, et même si Jasper s’évertuait à ne pas intimider son personnel, son titre rendait le processus difficile.
— Ne vous inquiétez pas, le rassura Jasper.
Sa curiosité était, après tout, bel et bien piquée. Une veuve avait-elle arrangé un tête-à-tête ? Plus probablement, un de ses amis avait envie de vanter les charmes de l’une des jeunes femmes présentes et d’établir une stratégie pour pouvoir gagner son cœur.
Jasper se balada à travers la salle, parcourant la foule de fêtards. D’anciens camarades d’école lui assénèrent une tape dans le dos, souriant joyeusement, comme s’ils ne parvenaient toujours pas à croire qu’ils avaient atteint un âge auquel ils pouvaient boire et danser avec grand plaisir ; un monde dans lequel l’arithmétique et les leçons de géographie n’existaient plus et où personne ne viendrait leur donner des coups de bâtons à cause de déclinaisons latines erronées. Des débutantes se mirent à glousser lorsqu’elles le virent, rejetant leurs cheveux de façon à ce que leurs anglaises, bouclées avec soin, captent la lumière.
Enfin, il quitta la salle de bal, et Jasper frissonna.
De toute évidence, la température était retombée.
De toute évidence, il ne frissonnait pas à cause de quelque prémonition, même s’il se demandait effectivement pourquoi il avait été convoqué dans sa chambre à coucher.
Il fit un signe de tête au majordome, puis grimpa les escaliers. Le bruit de la musique fut assourdi, mais lorsqu’il entra dans le couloir sombre, le porte de la salle de bal claqua en bas. Apparemment, il n’était pas le seul à abandonner les festivités, même s’il était encore tôt. Jasper foula les tapis orientaux familiers, passa devant le buffet aux pieds dorés familier jusqu’à ce qu’il parvienne à sa chambre.
Tout ceci est ridicule.
Il aurait dû ignorer le message. Cependant, il pouvait aussi bien enquêter.
Jasper ouvrit la porte et cligna des yeux dans la faible lumière. Un parfum de rose flottait dans la pièce. Derrière lui, des bruits de pas résonnèrent, et des voix, soprano et baryton, chuchotèrent.
En d’autres circonstances, il aurait ri intérieurement, se demandant si ces deux personnes cherchaient une chambre libre dans laquelle ils pourraient s’adonner à une étreinte illicite. Ce ne serait pas la première fois que des gens cédaient à la passion lors de l’une de ses réceptions. Jasper excellait à créer une atmosphère plaisante qui inspirerait les poursuites amoureuses.
— À l’aide, appela une femme.
Jasper fut interloqué.
Ce n’était pas Shoreditch, tout de même.
Personne ne devrait requérir assistance en sa demeure.
— Vite, ajouta la femme.
Jasper se tourna vers la voix.
Le son provenait de son lit.
— À l’aide ! répéta la voix.
Jasper était peut-être confus, mais il n’en restait pas moins un gentleman. Il s’approcha d’elle en vitesse.
D’ordinaire, si une femme l’appelait depuis son lit, c’était pour qu’il la touche ici et là et sans tarder. En dépit du ton insistant de cette femme, et la ressemblance avec certaines frasques nocturnes passées, Jasper douta que c’était ce que cette femme désirait.
Après tout, il ne reconnaissait pas sa voix.
Il saisit une bougie et craqua une allumette, projetant une lueur vers le lit.
Il y avait effectivement une jeune femme dans son lit. Elle était allongée à demi dévêtue. Des mèches sombres s’étalaient sur ses épaules.
Cette vue n’était pas totalement inhabituelle, même s’il avait diminué ces cas de figure depuis que son ami Hugh s’était marié.
Mais les mains de cette femme étaient attachées aux montants de son lit.
Etrange.
Il cligna des paupières.
Cette