Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II. Чарльз Диккенс

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Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II - Чарльз Диккенс

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de locataire. Des célibataires estimables passent et repassent dans la rue Goswell, mais il n'y a pas pour eux d'invitation à s'adresser au rez-de-chaussée. Tout est sombre et silencieux dans la demeure de madame Bardell; la voix même de l'enfant ne s'y fait plus entendre; ses jeux innocents sont abandonnés, car sa mère gémit et se désespère; ses agates et ses billes sont négligées; il n'entend plus le cri familier de ses camarades: pas de tricherie! Il a perdu l'habileté dont il faisait preuve au jeu de pair ou impair. Cependant, gentlemen, Pickwick, l'infâme destructeur de cette oasis domestique qui verdoyait dans le désert de Goswell Street, Pickwick qui se présente devant vous au jourd'hui, avec son infernale sauce aux tomates et son ignoble bassinoire, Pickwick lève encore devant vous son front d'airain, et contemple avec férocité la ruine dont il est l'auteur. Des dommages, gentlemen, de forts dommages sont la seule punition que vous puissiez lui infliger, la seule consolation que vous puissiez offrir à ma cliente; et c'est dans cet espoir qu'elle fait, en ce moment, un appel à l'intelligence, à l'esprit élevé, à la sympathie, à la conscience, à la justice, à la grandeur d'âme d'un jury composé de ses plus honorables concitoyens.»

      Après cette belle péroraison, Me Buzfuz s'assit, et M. le juge Stareleigh s'éveilla.

      «Appelez Élisabeth Cluppins,» dit l'avocat en se relevant au bout d'une minute, avec une nouvelle vigueur.

      L'huissier le plus proche appela: «Élisabeth Tuppins!» un autre, à une petite distance, demanda: «Élisabeth Supkins!» et un troisième enfin se précipita dans King-Street et beugla: «Élisabeth Fnuffin!» jusqu'à ce qu'il en fût enroué.

      Pendant ce temps, Madame Cluppins avec l'assistance combinée de Mmes Bardell et Sanders, de M. Dodson et de M. Fogg, était conduite vers la tribune des témoins. Lorsqu'elle fut heureusement juchée sur la marche d'en haut, Mme Bardell se plaça debout sur celle d'en bas, tenant d'une main le mouchoir et les socques de son amie, de l'autre une bouteille de verre, qui pouvait contenir environ un quart de pinte de sel de vinaigre, afin d'être prête à tout événement. Mme Sanders, dont les yeux étaient attentivement fixés sur le visage du juge, se planta près de Mme Bardell, tenant de la main gauche le grand parapluie, et appuyant d'un air déterminé son pouce droit sur le ressort, comme pour faire voir qu'elle était prête à l'ouvrir, au plus léger signal.

      «Madame Cluppins, dit Me Buzfuz, je vous en prie, madame, tranquillisez-vous.»

      Bien entendu qu'à cette invitation, Mme Cluppins se prit à sangloter avec une nouvelle violence, et donna des marques si alarmantes de sensibilité, qu'elle semblait à chaque instant prête à s'évanouir.

      Cependant, après quelques questions peu importantes, Me Buzfuz lui dit: «Vous rappelez-vous, madame Cluppins, vous être trouvée dans la chambre du fond, au premier étage, chez Mme Bardell, dans une certaine matinée de juillet, tandis qu'elle époussetait l'appartement de M. Pickwick?

      – Oui milord, et messieurs du jury, répondit Mme Cluppins.

      – La chambre de M. Pickwick était au premier, sur le devant, je pense?

      – Oui, Monsieur.

      – Que faisiez-vous dans la chambre de derrière, madame? demanda le petit juge.

      – Milord et messieurs! s'écria Mme Cluppins, avec une agitation intéressante, je ne veux pas vous tromper…

      – Vous ferez bien, madame, lui dit-le petit juge.

      – Je me trouvais là à l'insu de Mme Bardell. J'étais sortie avec un petit panier, messieurs, pour acheter trois livres de vitelottes, qui m'ont bien coûté deux pence et demi, quand je vois la porte de la rue de Mme Bardell entre-bâillée…

      – Entre quoi? s'écria le petit juge.

      – À moitié ouverte, milord, dit Me Snubbin.

      – Elle a dit entre-bâillée, fit observer le petit juge d'un air plaisant.

      – C'est la même chose, milord,» reprit l'illustre avocat.

      Le petit juge le regarda dubitativement, et dit qu'il en tiendrait note. Mme Cluppins continua.

      «Je suis entrée, gentlemen, juste pour dire bonjour, et je suis montée les escaliers, d'une manière pacifique, et je suis pénétrée dans la chambre de derrière et… et…

      – Et vous avez écouté, je pense, madame Cluppins? dit Me Buzfuz.

      – Je vous demande excuse, monsieur, répliqua Mme Cluppins, d'un air majestueux, j'en mépriserais l'action, les voix étaient très-élevées, monsieur, et se forcèrent sur mon oreille.

      – Très bien, vous n'écoutiez pas, mais vous entendiez les voix. Une de ces voix était-elle celle de M. Pickwick?

      – Oui, monsieur.»

      Mme Cluppins, après avoir déclaré distinctement que M. Pickwick s'adressait à Mme Bardell, répéta lentement et en réponse à de nombreuses questions, la conversation que nos lecteurs connaissent déjà. Me Buzfuz sourit, en s'asseyant, et les jurés prirent un air soupçonneux; mais leur physionomie devint absolument menaçante, lorsque Me Snubbin déclara qu'il ne contre-examinerait pas le témoin, parce que M. Pickwick croyait devoir convenir que son récit était exact en substance.

      Mme Cluppins ayant une fois brisé la glace, jugea que l'occasion était favorable pour faire une courte dissertation sur ses propres affaires domestiques. Elle commença donc par informer la cour qu'elle était au moment actuel mère de huit enfants, et qu'elle entretenait l'espérance d'en présenter un neuvième à M. Cluppins dans environ six mois. Malheureusement dans cet endroit instructif, le petit juge l'interrompit très-colériquement, et par suite de cette interruption la vertueuse dame et Mme Sanders furent poliment conduites hors de la salle, sous l'escorte de M. Jackson, sans autre forme de procès.

      «Nathaniel Winkle! dit M. Skimpin.

      – Présent, répondit M. Winkle, d'une voix faible; puis il entra dans la tribune des témoins, et après avoir prêté serment, salua le juge avec une grande déférence.

      – Ne vous tournez pas vers moi, monsieur, lui dit aigrement le juge, en réponse à son salut. Regardez le jury.»

      M. Winkle obéit, avec empressement, à cet ordre, et se tourna vers la place où il supposait que le jury devait être, car dans l'état de confusion où il se trouvait, il était tout à fait incapable de voir quelque chose.

      M. Skimpin s'occupa alors de l'examiner. C'était un jeune homme de 42 ou 43 ans, qui promettait beaucoup, et qui était nécessairement fort désireux de confondre, autant qu'il le pourrait, un témoin notoirement prédisposé en faveur de l'autre partie.

      «Maintenant, monsieur, aurez-vous la bonté de faire connaître votre nom à Sa Seigneurie et au jury? dit M. Skimpin, en inclinant de côté pour écouter la réponse, et pour jeter en même temps aux jurés un coup d'œil qui semblait indiquer que le goût naturel de M. Winkle pour le parjure pourrait bien l'induire à déclarer un autre nom que le sien.

      – Winkle, répondit le témoin.

      – Quel est votre nom de baptême, monsieur? demanda le petit juge d'un ton courroucé.

      – Nathaniel, monsieur.

      – Daniel? Vous n'avez pas d'autre prénom?

      – Nathaniel, monsieur… milord, je veux dire.

      – Nathaniel,

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