Aristophane; Traduction nouvelle, tome second. Аристофан
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En qualité d'Inspecteur? Et qui t'envoie ici?
Un mauvais décret de Téléas.
Veux-tu, moyennant salaire, ne rien faire et décamper?
Oui, au nom des dieux. Je pourrais, en effet, assister à l'assemblée, si je restais là-bas. Je suis chargé d'une affaire pour Pharnakès.
Va-t'en avec ceci: c'est ton salaire. (Il le bat.)
Qu'est-ce que c'est que cela?
L'assemblée relative à Pharnakès.
Des témoins! On me frappe, moi, un Inspecteur!
Tu ne décampes pas? Tu n'emportes pas les urnes? N'est-ce pas étrange? On envoie déjà des Inspecteurs à notre ville, avant même qu'on ait sacrifié aux dieux!
«Si quelque Néphélokokkygien fait tort à un Athénien…»
Qu'est-ce que ce maudit papyrus?
Je suis Vendeur de décrets, et je viens ici vous vendre les lois nouvelles.
Lesquelles?
«Ordre aux Néphélokokkygiens d'user des mesures, des poids et des décrets prescrits aux Olophyxiens.»
Et toi tu vas user tout de suite de ceux qui sont prescrits aux Ototyxiens.
Hé! l'homme! que fais-tu?
Remporte-moi ces lois! Je t'en ferai voir aujourd'hui de rudes.
J'assigne Pisthétæros, pour fait d'outrages, au mois de Mounykhiôn.
Vraiment, l'homme! Tu es encore ici?
«Et si quelqu'un chasse les magistrats et ne les reçoit pas, conformément à la stèle…»
Ah! quelle misère! Et toi aussi te voilà encore!
Je te mettrai à mal, et je te fais condamner à dix mille drakhmes.
Et moi je vais briser tes urnes.
Souviens-toi du moment où tu as fait tes ordures près de la stèle, le soir.
Fi! Qu'on le saisisse! Eh bien! tu ne restes pas?
Allons-nous-en d'ici au plus vite; et à l'intérieur sacrifions le bouc aux dieux.
Désormais c'est à moi, qui vois tout, qui domine tout, que tous les mortels offriront des sacrifices et de solennelles prières. Car mes regards embrassent la terre entière; je préserve les fruits en fleur, en détruisant la race des bêtes de toute espèce, qui, dans la terre, dévorent de leurs mâchoires insatiables les germes sortant du calice, et sur les arbres les fruits qui s'y étalent; je tue celles qui, dans les jardins embaumés, portent le ravage de leur contact funeste: les reptiles et les animaux voraces qui tombent sous mon aile périssent tous jusqu'au dernier.
Aujourd'hui, plus que jamais, on proclame cet édit: «Celui de vous qui tuera Diagoras de Mèlos, recevra un talent; si quelqu'un tue quelqu'un des tyrans morts, il recevra un talent.» Nous aussi, nous voulons aujourd'hui promulguer ce décret: «Si quelqu'un de vous tue Philokratès le Strouthien, il recevra un talent; s'il l'amène vif, il en aura quatre; car c'est lui qui, faisant des paquets de pinsons, en vend sept pour une obole; puis il souffle les grives, les étale et les torture; aux merles, il passe des plumes dans les narines; il rassemble des pigeons et les tient clos, puis il les contraint à servir d'appelants, enfermés dans le filet.» Voilà le décret que nous voulons publier; et si quelqu'un de vous nourrit des oiseaux captifs dans sa cour, nous lui disons de leur donner la volée. Si vous n'obéissez pas, saisis par les oiseaux, enchaînés aussitôt, vous servirez d'appelants.
Heureuse la gent ailée! L'hiver, ils ne s'enveloppent point de lænas; l'été, le rayon lumineux ne nous accable pas d'une chaleur suffocante. Mais c'est dans des prés fleuris que j'habite, au sein des feuillages, lorsque la divine cigale, folle de soleil, émet son chant strident à la chaleur de midi: j'hiverne dans les antres creux, jouant avec les nymphes des montagnes; au printemps, nous paissons le myrte virginal, aux baies blanches, et les fruits du jardin des Kharites.
Aux juges nous voulons dire un mot sur la victoire: nos biens, s'ils nous l'accordent, nous les leur donnerons à tous, présents plus précieux que ceux qui furent offerts à Alexandros. Et d'abord, chose que tout juge souhaite le plus, les chouettes ne vous manqueront jamais, celles du Laurion: elles logeront chez vous, elles nicheront dans vos bourses, et pondront de la petite monnaie. En outre, vous habiterez comme dans des temples, vu que nous élèverons le faîte de vos maisons en forme d'aigle. Si vous exercez une modeste magistrature, et si vous voulez y rapiner quelque chose, nous donnerons à vos mains les serres de l'épervier. Si vous dînez quelque part, nous vous enverrons un vaste jabot. Mais si vous ne nous accordez pas le prix, faites-vous forger des ombrelles de cuivre, et portez-les comme on en met aux statues. Gare à celui de vous qui n'en aura pas: quand vous aurez une khlamyde blanche, vous éprouverez alors notre pire vengeance: tous les oiseaux foireront sur vous.
Oiseaux, nos sacrifices ont été favorables. Mais je m'étonne qu'il ne vienne des remparts aucun messager nous annoncer comment s'y passent les affaires. En voici un pourtant qui accourt, hors d'haleine, comme le long de l'Alphéios.
Où, où est-il, où? Où, où est-il, où? Où, où est-il, où? Où est Pisthétæros, notre chef?
Le voici.
On a bâti la muraille.
Bonne nouvelle!
Très bel ouvrage et des plus magnifiques! En haut, elle est si large que Proxénidès le Vautour et Théagénès, sur deux chars qui se croiseraient, feraient courir leur attelage, les chevaux en fussent-ils grands comme le Cheval de bois.
Par Hèraklès!
La longueur, je l'ai mesurée moi-même, est de cent stades.
Par Poséidôn! c'est ce qui s'appelle grand. Et quels ouvriers ont bâti cette oeuvre gigantesque?
Les oiseaux. Nul autre qu'eux n'était là: ni tuilier ægyptien, ni tailleur de pierre, ni charpentier: ils ont tout fait de leurs mains: aussi suis-je émerveillé. De la Libyè sont venues trente mille grues, qui avaient avalé les pierres d'assises; les râles les ont équarries de leurs becs: dix