Une Loi de Reines . Морган Райс

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Une Loi de Reines  - Морган Райс L'anneau Du Sorcier

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l’impression de s’éveiller d’un rêve.

      Gwen ouvrit les yeux, en buvant avec avidité. Des visages inconnus étaient penchés vers elle. Elle but jusqu’à s’étouffer et recracher.

      Quelqu’un l’aida à se relever et lui tapota gentiment le dos, quand elle fut prise d’une quinte de toux.

      – Shhh, dit une voix. Bois doucement.

      C’était une voix douce, la voix d’un guérisseur. Gwen leva les yeux et croisa le regard d’un vieil homme au visage parcheminé, les rides étirées autour d’un sourire.

      Des douzaines de visages inconnus cernaient Gwen de tous côtés. Le peuple de Sandara. Ils l’observaient avec bienveillance, en silence, comme on contemple un objet de curiosité. Submergée par la soif et la faim, Gwen tendit les bras comme une hystérique et saisit l’outre, avant de verser avidement le liquide dans sa bouche. Elle but comme si c’était la dernière fois.

      – Plus lentement, dit la voix de l’homme. Ou bien tu vas te rendre malade.

      Des douzaines de guerriers étaient montés à bord du vaisseau. Parmi eux se trouvait le peuple de Gwen, les survivants de l’Anneau, qui émergeaient un par un des cabines. Certains étaient étendus, d’autres agenouillés ou assis, en compagnie des amis de Sandara qui leur donnaient à boire. Illepra se trouvait au milieu d’eux et tenait dans ses bras le bébé que Gwen avait sauvé dans les Isles Boréales. Elle lui donnait à manger. Gwen fut soulagée de l’entendre pleurer. Elle l’avait donné à Illepra quand elle était devenue trop faible pour le tenir. La voir lui faisait penser à Guwayne. Gwen ferait tout ce qui était en son pouvoir pour sauver cette petite fille.

      Gwen retrouvait ses forces de minute en minute. Elle s’assit sur son séant et but encore un peu de liquide en se demandant ce que c’était. Elle ressentit envers ce peuple un élan de reconnaissance. Ils leur avaient sauvé la vie.

      Un gémissement se fit entendre à côté de Gwen. Krohn était resté étendu là, la tête sur les genoux de Gwen. Elle le fit boire et il lapa avec gratitude, pendant qu’elle lui caressait la tête avec tendresse. Elle lui devait la vie, une fois encore. Et l’avoir auprès d’elle lui faisait penser à Thor.

      Gwen leva les yeux vers le peuple de Sandara. Comment les remercier ?

      – Vous nous avez sauvés, dit-elle. Nous vous devons la vie.

      Elle se tourna vers Sandara qui s’approchait. Cette dernière secoua la tête.

      – Mon peuple ne croit pas aux dettes d’honneur dit-elle. Ils pensent que c’est déjà un honneur de sauver une personne dans la détresse.

      La foule s’écarta pour céder le passage à un homme aux traits sévères, sans doute leur chef. Il devait avoir une cinquantaine d’années. Il avait des lèvres fines et les mâchoires serrées. Il s’accroupit à côté de Gwen. Elle remarqua qu’il portait autour du cou un collier de turquoise et de nacre qui reflétait les rayons du soleil. Il inclina la tête, en la couvant d’un regard compatissant.

      – Je me nomme Bokbu, dit-il d’une voix profonde et autoritaire. Nous avons répondu à l’appel de Sandara, car c’est une des nôtres. Nous avons pris un risque pour sauver vos vies. Si l’Empire découvre votre présence, ils nous tueront tous.

      Bokbu se dressa, poings sur les hanches, et Gwen se leva à son tour avec l’aide de Sandara et du guérisseur, pour lui faire face. Bokbu soupira en balayant le navire du regard, comme désespéré devant l’état pitoyable de l’embarcation.

      – Maintenant qu’ils vont mieux, ils doivent partir, dit une voix.

      Gwen se tourna vers l’homme qui avait parlé, un guerrier musclé, torse nu, armé d’un javelot. Il s’approcha de Bokbu en lui jetant un regard froid.

      – Renvoie ces étrangers de l’autre côté de la mer, ajouta-t-il. Pourquoi devrions-nous faire couler notre sang pour eux ?

      – Je suis de votre sang, dit Sandara en faisant un pas en avant et en toisant le guerrier du regard.

      – Et c’est pour ça que tu nous as amené ces gens. Tu nous mets tous en danger, répliqua-t-il d’un ton sec.

      – Tu couvres notre peuple de honte, dit Sandara. As-tu oublié les lois de l’hospitalité ?

      – Tu n’aurais jamais dû nous les amener. C’est toi qui nous couvres de honte.

      Bokbu leva les mains pour les séparer et les faire taire.

      Il resta longtemps inexpressif, plongé dans ses pensées. Gwendolyn réalisa qu’elle et ses compagnons se trouvaient dans une situation précaire. Repartir en mer les mènerait à la mort. Cependant, elle ne voulait pas non plus mettre en danger le peuple qui l’avait secouru.

      – Nous ne vous voulons aucun mal, dit-elle en se tournant vers Bokbu. Je n’ai pas envie de vous mettre en danger. Nous pouvons repartir.

      Bokbu secoua la tête.

      – Non, dit-il.

      Il dévisagea Gwen avec ce qui semblait être de l’incompréhension.

      – Pourquoi avez-vous guidé votre peuple jusqu’ici ?

      Gwen soupira.

      – Nous avons fui devant une grande armée, dit-elle. Ils ont détruit notre patrie. Nous sommes partis à la recherche d’un autre foyer.

      – Vous êtes au mauvais endroit, dit le guerrier. Ici, ce ne peut être votre foyer.

      – Silence ! s’écria Bokbu en lui adressant un regard sévère.

      Il se tourna vers Gwendolyn et plongea son regard dans le sien.

      – Vous êtes une femme noble et fière, dit-il. Je vois bien que vous êtes une souveraine née. Vous avez guidé votre peuple jusqu’ici. Si vous repartez, vous mourrez. Peut-être pas aujourd’hui, mais dans quelques jours.

      Gwendolyn lui renvoya son regard.

      – Alors nous mourrons, répondit-elle. Je ne laisserai pas votre peuple mourir pour que nous puissions vivre.

      Elle soutint son regard, le visage inexpressif, rendue plus téméraire par sa noblesse et sa fierté. Elle vit que Bokbu la dévisageait avec un respect renouvelé. Un silence tendu s’installa.

      – Le sang des guerriers coule dans vos veines, dit-il. Vous resterez avec nous. Votre peuple retrouvera ses forces, peu importe le temps que cela prendra.

      – Mais, chef…, commença le guerrier.

      Bokbu lui adressa un regard sévère.

      – Ma décision est prise.

      – Mais leur vaisseau ! protesta-t-il. S’il reste dans le port, l’Empire le verra. Nous mourrons avant que la lune ne décroisse !

      Le chef leva les yeux vers le mât, balaya le navire du regard, pour évaluer la situation. Gwen vit alors qu’ils avaient dissimulé le navire dans un port secret, caché par la jungle. Devant eux s’ouvrait la pleine mer. L’homme avait raison.

      Le chef hocha

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