Le Serment des Frères . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Serment des Frères - Морган Райс страница 10
Le soleil perça les nuages, un rayon de lumière descendit sur l’horizon et illumina une petite île. C’était une petite étendue de terre, au milieu d’un vaste océan, avec rien d’autre autour d’elle.
Thor cligna des yeux, se demandant si elle était réelle.
« Qu’est-ce que c’est ? » Matus posa la question qui était dans tous leurs esprits, car ils la voyaient tous, et étaient tous debout, le regard fixé dessus.
Comme ils se rapprochaient, Thor vit une brume entourant l’île, étincelant dans la lumière, et il sentit une énergie magique rattachée à ce lieu. Il leva les yeux et vit qu’il s’agissait d’un endroit désolé. Des falaises s’élevaient droit dans les airs, sur des vingtaines de mètres, c’était une île étroite, escarpée, impitoyable, des vagues se brisaient contre les rocs qui l’encerclaient, elle émergeait dans l’océan comme une ancienne bête. Thor sentait, de chaque fibre de son être, que c’était là où ils étaient censés aller.
« C’est une ascension raide », dit O’Connor. « Si jamais nous y arrivons. »
« Et nous ne savons pas ce qu’il y a au sommet », ajouta Elden. « Ça pourrait être hostile. Nous n’avons plus armes, hormis ton épée. Nous ne pouvons nous permettre un combat ici. »
Mais Thor étudia l’endroit, et il s’interrogea, sentant quelque chose de fort ici. Il leva les yeux haut et regarda Estopheles décrire des cercles au-dessus, et il fut encore plus certain que c’était l’endroit.
« Nous devons retourner chaque pierre dans notre recherche de Guwayne », dit Thor. « Aucun endroit n’est trop isolé. Cette île sera notre premier arrêt », dit-il. Il resserra sa prise sur son épée :
« Hostile ou pas. »
CHAPITRE SIX
Alistair se retrouva debout dans un étrange paysage, qu’elle ne reconnut pas. C’était un désert, en quelque sorte, et alors qu’elle en regardait le sol ce dernier vira du noir au rouge, s’asséchant et craquant sous ses pieds. Elle releva les yeux, et au loin remarqua Gwendolyn, debout devant une armée disparate, de seulement quelques dizaines d’hommes, des membres de l’Argent qu’Alistair avait connu autrefois. Leurs visages étaient ensanglantés, leurs armures fêlées. Dans les bras de Gwendolyn se trouvait un petit bébé, et Alistair sentit qu’il s’agissait de son neveu, Guwayne.
« Gwendolyn ! » s’écria Alistair, soulagée de la voir. « Ma sœur ! »
Mais pendant qu’Alistair observait s’éleva soudain un son terrible, celui d’un million d’ailes battantes, qui se faisait plus fort, suivi par un grand piaillement. L’horizon devint noir et un ciel empli de corbeaux apparut, volant dans sa direction.
Alistair regarda avec horreur les corbeaux arriver en un grand vol, un mur noir, descendre en piqué et s’emparer de Guwayne dans les bras de Gwendolyn. Poussant des cris perçants, ils l’emportèrent vers les cieux.
« NON ! » hurla Gwendolyn, tendant les bras vers le ciel tandis qu’ils lui arrachaient les cheveux.
Alistair regarda, impuissante, elle ne pouvait rien faire d’autre que de les observer emportant l’enfant en pleurs. Le sol du désert se craquela et s’assécha encore, et il commença à se fendre, jusqu’à ce qu’un par un, tous les hommes de Gwen y chutent.
Seule demeura Gwendolyn, là debout, le regard fixé sur elle, les yeux hantés par un air qu’Alistair souhaita ne jamais avoir vu.
Alistair cligna des yeux et se retrouva debout sur un grand navire au milieu d’un océan, des vagues se déchiraient tout autour d’elle. Elle parcourut les alentours du regard et vit qu’elle était la seule sur le bateau, se tourna vers l’avant et vit un autre navire devant elle. Erec se tenait à sa proue, face à elle, et fut rejoint par des centaines de soldats des Îles Méridionales. Elle fût angoissée de le voir sur un autre navire, et s’éloignant d’elle.
« Erec ! » s’écria-t-elle.
Il la dévisagea en retour, tendant le bras vers elle.
« Alistair ! » lui cria-t-il. « Reviens vers moi ! »
Alistair vit avec horreur les deux embarcations dériver et s’éloigner l’une de l’autre, celle d’Erec était emportée loin d’elle par les courants. Son navire commença à tourner lentement dans l’eau, puis tournoya de plus en plus vite. Erec tendait les bras vers elle, Alistair était impuissante et ne pouvait rien faire d’autre que de regarder son bateau être aspiré par un tourbillon, de plus en plus profondément, jusqu’à ce qu’il disparaisse de sa vue.
« EREC ! » cria Alistair.
Une autre plainte s’éleva pour rencontrer la sienne, et Alistair baissa les yeux pour voir qu’elle tenait un bébé – l’enfant d’Erec. C’était un garçon, et ses pleurs s’élevaient vers les cieux, noyant le bruit du vent, de la pluie et les hurlements des hommes.
Alistair se réveilla en hurlant. Elle s’assit et regarda autour d’elle, se demandant où elle était, ce qu’il s’était passé. À court de souffle, reprenant lentement ses esprits, il lui fallut quelques instants pour se rendre compte qu’il ne s’agissait que d’un rêve.
Elle se mit debout, baissa les yeux sur le plancher craquant du pont, et réalisa qu’elle était encore sur le navire. Tout lui revint à l’esprit : leur départ des Îles Méridionales, leur quête pour libérer Gwendolyn.
« Ma dame ? » dit une voix douce.
Alistair jeta un coup d’œil et vit Erec debout à côté d’elle, la dévisageant en retour, inquiet. Elle était soulagée de le voir.
« Un autre cauchemar ? » demanda-t-il.
Elle acquiesça, détournant le regard, embarrassée.
« Les rêves sont plus marquants en mer », dit une autre voix.
Alistair se tourna pour voir le frère d’Erec, Strom, debout non loin. Elle se tourna un peu plus et vit des centaines d’Insulaires du Sud, tous à bord du navire, et tout lui revint à l’esprit. Elle se remémora leur départ, laissant derrière une Dauphine endeuillée, à qui ils avaient confié la charge des Îles Méridionales avec sa mère. Depuis qu’ils avaient reçu ce message, tous avaient senti qu’ils n’avaient d’autre choix que d’appareiller vers l’Empire, pour partir à la recherche de Gwendolyn et tous les autres de l’Anneau, se trouvant dans le devoir de les sauver. Ils savaient que ce serait une mission impossible, mais aucun d’eux ne s’en souciait. C’était leur devoir.
Alistair se frotta les yeux et tenta de chasser les cauchemars de son esprit. Elle ne savait pas combien de jours étaient déjà passés sur cette mer sans fin, et alors qu’elle regardait au loin, examinant l’horizon, elle ne put voir grand-chose. Tout était obscurci par le brouillard.
« Le brouillard nous a suivis depuis les Îles Méridionales », dit Erec, voyant son regard.
« Espérons que ce ne soit pas un présage », ajouta Strom.
Alistair frotta doucement son ventre, rassurée d’aller bien, et que son bébé aussi. Son rêve avait