Le Serment des Frères . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Serment des Frères - Морган Райс страница 16
Alors qu’ils franchissaient un coin, Godfrey regarda au delà et vit exactement ce qu’il cherchait : là, au loin, un groupe d’hommes se déversa d’un édifice en pierre, se battant les uns contre les autres ; une cohue se forma autour d’eux, poussant des acclamations. Ils donnaient des coups de poing et titubaient d’une façon que Godfrey reconnut immédiatement : ivres. Les personnes enivrées, songea-t-il, ressemblaient à la même chose partout dans le monde. C’était une fraternité d’idiots. Il repéra une petite bannière noire flottant au-dessus de l’établissement, et il sut au premier coup d’œil ce que c’était.
« Là » dit Godfrey, comme s’il contemplait la Mecque. « C’est ce que nous voulons. »
« La taverne la plus propre que j’ai jamais vue », dit Akorth.
Godfrey remarqua la façade élégante, et il fut enclin à être d’accord avec lui.
Merek haussa les épaules.
« Toutes les tavernes sont les mêmes, une fois à l’intérieur. Ils seront aussi ivres et stupides ici qu’ils le seraient n’importe où ailleurs. »
« Mon genre de personnes », dit Fulton, se léchant les lèvres comme s’il dégustait la bière.
« Et comment sommes-nous censés arriver là-bas ? » demanda Ario.
Godfrey baissa les yeux et vit à quoi il faisait référence : la rue se terminait par un canal. Il n’y avait aucun moyen de marcher jusque là bas.
Godfrey vit une petite embarcation dorée s’arrêter à leurs pieds, avec deux hommes de l’Empire à l’intérieur, et il les observa en sauter, attacher le bateau à un poteau à l’aide d’une corde, et le laisser là alors qu’ils marchaient vers la cité, sans jamais regarder en arrière. Godfrey s’avisa de l’armure de l’un d’eux, supposa qu’ils étaient des officiers, et n’avaient nul besoin de s’inquiéter pour leur embarcation. Ils savaient, à l’évidence, que personne ne serait assez insensé pour oser leur voler leur bateau.
Godfrey et Merek échangèrent un regard entendu au même moment. Les grands esprits, réalisa Godfrey, pensaient pareillement ; ou au moins les grands esprits qui avaient tous deux eu leur dose de donjons et de ruelles.
Merek s’avança, sortit sa dague, et trancha la corde épaisse ; un à la fois, ils s’entassèrent tous dans la petite embarcation dorée, qui tangua violemment en même temps. Godfrey se pencha en arrière et avec ses pieds les poussa loin du quai.
Ils glissèrent sur le canal en se balançant ; Merek se saisit de la longue rame et il barra, ramant.
« C’est de la folie », dit Ario, jetant des regards à la recherche des officiers. « Ils pourraient revenir.
Godfrey regarda droit devant et hocha de la tête.
« Alors nous ferions mieux de ramer plus vite », dit-il.
CHAPITRE NEUF
Volusia se tenait au milieu du désert sans fin, dont le sol vert était craquelé et desséché, dur comme de la pierre sous son pied, et elle fixa son regard droit devant, affrontant la suite venant de Dansk. Elle se tenait là fièrement, avec une dizaine de ses conseillers les plus proches derrière elle, et faisait face à deux dizaines de leur hommes, typiques de l’Empire, grands, larges d’épaule, avec une peau jaune luisante, les yeux rouges étincelants et deux petites cornes. La seule différence notable de ces gens de Dansk était que, avec le temps, leurs cornes grandissaient vers l’extérieur sur le côté, ou lieu de droit vers le haut.
Volusia regarda au delà par-dessus leurs épaules, et vit à l’horizon la cité du désert, Dansk, grande, suprêmement imposante, s’élevant d’une trentaine de mètres vers le ciel, ses murs verts de la même teinte que le désert, faits de pierre ou de briques – elle ne pouvait dire lequel. La ville était en forme de cercle parfait, avec des parapets au sommet des murailles, et entre eux, des soldats positionnés tous les trois mètres, faisant face à tous les postes, montant la garde, un œil sur chaque recoin du désert. Elle semblait impénétrable.
Dansk se trouvait directement au sud de Maltolis, à mi-chemin entre la cité du Prince fou et la capitale méridionale, et c’était un bastion, un carrefour crucial. Volusia en avait entendu parler bien des fois par sa mère, mais ne l’avait jamais visitée elle-même. Elle avait toujours dit que personne ne pouvait prendre l’Empire sans conquérir Dansk.
Volusia posa à nouveau les yeux sur leur chef, debout devant elle avec son envoyé, suffisant, lui souriant d’un air narquois, avec arrogance. Il semblait différent des autres, était clairement leur chef, avec un air confiant, plus de cicatrices sur son visage, et deux longues tresses qui allaient de sa tête à sa taille.
Ils étaient restés ainsi debout en silence, chacun attendant que l’autre parle, sans aucun autre bruit que le hurlement du vent dans le désert.
Finalement, il dût être fatigué d’attende, et parla :
« Ainsi vous souhaitez entrer dans notre cité ? » lui demanda-t-il. « Vous et vos hommes ? »
Volusia le dévisagea en retour, fière, sûre d’elle, et impassible.
« Je ne veux pas y entrer », dit-elle. « Je veux la prendre. Je suis venue vous offrir les termes de reddition. »
Il la fixa du regard, ébahi, pendant plusieurs secondes, comme s’il essayait de comprendre ses mots, puis finalement ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Il se pencha en arrière, éclata d’un rire tonitruant, et Volusia rougit.
« Nous ? » dit-il. « Nous rendre ?! »
Il criait de rire, comme s’il avait entendu la plaisanterie la plus drôle du monde. Volusia le dévisagea calmement, et elle remarqua que tous les soldats avec lui ne riaient pas – ils ne souriaient même pas. Ils l’observaient sérieusement.
« Tu n’es qu’une jeune fille », dit-il enfin, l’air amusé. « Vous ne connaissez rien à l’histoire de Dansk, notre désert, notre peuple. Si cela avait été le cas, vous sauriez que nous ne nous sommes jamais rendus. Pas une fois. Pas durant dix mille ans. À personne. Pas même les armées d’Atlow le grand. Pas une fois Dansk n’a été conquise. »
Son sourire se transforma en un froncement de sourcils.
« Et maintenant vous arrivez », dit-il, « une fille stupide, qui sort de nulle part, avec une dizaine de soldats, et qui nous demande de nous rendre ? Pourquoi ne devrais-je pas te tuer maintenant, ou t’emmener dans nos geôles ? Je pense que c’est vous qui devriez négocier les termes de votre reddition. Si je vous repousse, ce désert vous tuera. Mais une fois encore, si je vous laisse entrer, je pourrais vous tuer. »
Volusia le fixa du regard calmement, sans jamais broncher.
« Je ne vous offrirais pas mes conditions deux fois », dit-elle placidement. « Rendez vous maintenant et j’épargnerais toutes vos vies. »
Il la fixa des yeux, sidéré, comme s’il prenait enfin conscience qu’elle était sérieuse.
« Tu te fais