Le Serment des Frères . Морган Райс

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Le Serment des Frères  - Морган Райс L'anneau Du Sorcier

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étaient : des Finiens. Un des grands talents de Godfrey était sa capacité à graver des contes dans sa mémoire même en étant soûl ; il avait écouté attentivement durant ces dernières lunes pendant que le peuple de Sandara avait raconté, bien des fois, des histoires sur Volusia autour du feu. Il avait écouté leurs descriptions de la cité, de son histoire, de toutes les races réduites en esclavage, et de la seule race libre : les Finiens. La seule exception à la règle. Ils avaient été autorisés à vivre libre, génération après génération, car ils étaient trop riches pour être tués, avaient trop de connections, étaient trop capables de se rendre indispensables, et de négocier dans l’échange de pouvoir. Ils étaient facilement reconnaissables, lui avait-on dit, par leur peau trop pâle, par leurs capes rouge vif et leurs cheveux rougeoyants.

      Godfrey eut une idée. C’était maintenant ou jamais.

      « BOUGEZ ! » cria-t-il à ses amis.

      Godfrey se tourna et entra en action, sortant en courant hors de l’arrière du convoi, sous les regards perplexes des esclaves enchaînés. Les autres, fut-il soulagé de voir, suivirent sur ses talons.

      Godfrey courait, essoufflé, alourdi par les lourds sacs d’or pendus à sa taille, comme l’étaient les autres, tintant pendant qu’ils avançaient. Devant lui il repéra les cinq Finiens tournant vers une allée étroite ; il courut droit vers eux, et pria seulement pour qu’ils puissent passer le coin dans être détectés par des yeux de l’Empire.

      Godfrey, le cœur battant dans ses oreilles, passa le coin et vit les Finiens devant lui ; sans réfléchir, il bondit dans les airs et se jeta sur le groupe par-derrière.

      Il réussit à en plaquer trois au sol, se fit mal aux côtes en heurtant la pierre et roula avec eux. Il leva les yeux et vit Merek, suivant son exemple, en tacler un autre, Akorth bondir et en clouer un au sol, et vit Fulton sauter sur le dernier, le plus petit de la bande. Fulton, Godfrey fut embêté de le constater, le manqua, et à la place il s’effondra au sol en grognant.

      Godfrey en assomma un sol et en maintint un autre, mais il paniqua en voyant le plus petit d’entre eux encore en train de courir, libre, et sur le point de passer le coin. Il jeta un regard du coin de l’œil et vit Ario s’avancer calmement, se baisser et ramasser une pierre, l’examiner, puis la lancer.

      Ce fut un jet parfait, qui frappa le Finien à la tempe alors qu’il tournait au coin, et l’envoya à terre. Ario courut jusqu’à lui, le dépouilla de sa cape et commença à l’enfiler, ayant compris les intentions de Godfrey.

      Godfrey, encore en train de lutter avec l’autre Finien, leva finalement le bras et lui donna un coup de coude au visage, ce qui l’assomma. Akorth agrippa enfin son Finien par sa chemise et cogna sa tête contre le sol de pierre deux fois, ce qui le sonna lui aussi. Merek étouffa le sien assez longtemps pour qu’il perde conscience, et Godfrey jeta un coup d’œil pour le voir se mettre sur le dernier Finien et placer une dague contre sa gorge.

      Godfrey était sur le point de lui crier d’arrêter, mais une voix s’éleva dans les airs et le devança :

      « Non ! » ordonna une voix sévère.

      Godfrey leva les yeux pour voir Ario debout au-dessus de Merek, sourcils froncés.

      « Ne le tue pas ! », lui commanda Ario.

      Merek le regarda d’un air maussade.

      « Les hommes morts ne parlent pas », dit-il. « Je le laisse partir, nous mourrons tous. »

      « Je m’en fiche », dit Ario, « il ne nous a rien fait. Il ne sera pas tué. »

      Merek, défiant, se releva lentement et fit face à Ario. Il se planta devant lui.

      « Tu fais la moitié de ma taille, mon garçon », s’énerva Merek, bouillonnant, « et je tiens la dague. Ne me tente pas. »

      « Je mesure peut-être la moitié de ta taille », répondit calmement Ario, « mais je suis deux fois plus rapide. Viens après moi et je t’arracherais cette dague et te trancherais la gorge avant que tu n’aies fini ton geste. »

      Godfrey fut abasourdi par cet échange, surtout par le calme d’Ario. C’était surréel. Il ne cligna pas des yeux ni ne bougea un muscle, et il parla comme s’il avait la conversation la plus paisible au monde. Cela rendait ses mots encore plus convaincants.

      Merek dû le penser, lui aussi, car il ne fit pas un geste. Godfrey savait qu’il devait faire cesser cela, rapidement.

      « L’ennemi n’est pas ici », dit-il, se précipitant vers eux et abaissant le poignet de Merek. « Il est là-bas, au-dehors. Si nous nous battons entre nous, nous n’avons aucune chance. »

      Par chance, Merek le laissa baisser son poignet, et il rengaina sa dague.

      « Dépêchons maintenant », ajouta Godfrey. « Vous tous. Déshabillez-les et mettez leurs vêtements. Nous sommes Finiens à présent. »

      Ils dépouillèrent tous les Finiens et enfilèrent leurs capes rouge vif et leurs capuchons.

      « C’est ridicule », dit Akorth.

      Godfrey l’examina et vit que son ventre était trop gros, et qu’il était trop grand ; la cape était trop courte, exposant ses chevilles.

      Merek ricana.

      « Tu aurais dû prendre une pinte de moins », dit-il.

      « Je ne vais pas porter ça ! » dit Akorth.

      « Ce n’est pas un défilé de mode », dit Godfrey. « Préfèreriez-vous être découverts ? »

      Akorth céda à contrecœur.

      Godfrey se tint là et les regarda tous les cinq, debout, portant les capes rouges, dans cette cité hostile, encerclés par leurs ennemis. Il savait que leurs chances étaient minces, au mieux.

      « Et maintenant ? » demanda Akorth.

      Godfrey se tourna et jeta un regard au bout de l’allée, menant à la cité. Il savait que le temps était venu.

      « Allons voir ce que nous réserve Volusia. »

      CHAPITRE CINQ

      Thor se tenait à la proue d’un petit vaisseau à voile, Reece, Selese, Elden, Indra, Matus et O’Connor assis derrière lui, sans qu’aucun d’eux ne rame, le vent mystérieux et le courant rendant tout effort futile. Il les porterait, réalisa Thor, où il les porterait, et peu importait combien ils pouvaient ramer ou aller à voile, cela ne ferait pas la différence. Thor jeta un regard par-dessus son épaule, vit les grandes falaises noires marquant l’entrée du Pays des Morts disparaître au loin, et se sentit soulagé. Il était temps de regarder vers l’avant, de trouver Guwayne, d’entamer un nouveau chapitre de sa vie.

      Thor jeta un regard en arrière et vit Selese assise dans le bateau, à côté de Reece, tenant sa main, et, devait-il l’admettre, la vue était déconcertante. Thor était ravi de la voir à nouveau dans le monde des vivants, et ravi de voir son ami si heureux. Pourtant, il devait le reconnaître, cela lui faisait éprouver un sentiment angoissant. Selese était là, autrefois morte, maintenant ramenée à la vie. Il avait l’impression que d’une manière ou d’une autre ils avaient changé le cours naturel

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