Un Royaume D'ombres . Морган Райс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Un Royaume D'ombres - Морган Райс страница 7

Un Royaume D'ombres  - Морган Райс Rois et Sorciers

Скачать книгу

ressentit comme un électrochoc. Il leva soudain la main droite. Ses hommes s'arrêtèrent en retenant le messager à la porte.

      L'air renfrogné, Ra réfléchit lentement à cette nouvelle. Il se leva et inspira profondément. Il descendit les marches en ivoire, une à la fois. Ses bottes dorées résonnèrent quand il traversa la salle entière. La salle était silencieuse, pleine de tension. Il finit par s'arrêter juste devant le messager. A chaque pas qu'il faisait, Ra sentait la fureur monter en lui.

      “Redis-moi ça”, ordonna Ra d'une voix grave et menaçante.

      Le messager trembla.

      “Je suis vraiment désolé, mon grand et saint Seigneur Suprême”, dit-il avec d'une voix tremblante, “mais Duncan s'est enfui. Quelqu'un l'a fait évader des cachots. Nos hommes le poursuivent dans la capitale à l'instant même !”

      Ra sentait qu'il rougissait, que le feu brûlait en lui. Il serra les poings. Il ne l'accepterait pas. Il n'accepterait pas qu'on lui dérobe sa dernière satisfaction.

      “Merci de m'avoir apporté ces nouvelles”, dit Ra.

      Ra sourit et, un instant, le messager eut l'air de se détendre et commença même à lui sourire, bouffi d'orgueil.

      Effectivement, Ra le récompensa. Il s'avança, passa lentement les mains autour du cou de l'homme puis serra de plus en plus fort. Les yeux de l'homme sortirent de leurs orbites. Il leva le bras et saisit les poignets de Ra mais n'arriva pas à les dégager. Ra savait qu'il n'y arriverait pas. Après tout, ce n'était qu'un homme et Ra était le grand et saint Ra, l'Homme Qui Avait Été un Dieu.

      L'homme s'effondra par terre, mort. Pourtant, Ra ressentit encore trop peu de satisfaction.

      “Soldats !” cria Ra d'une voix tonitruante.

      Ses commandants se mirent au garde-à-vous et le regardèrent avec crainte.

      “Bloquez toutes les sorties de la ville ! Envoyez chaque soldat que nous ayons trouver ce Duncan et, tant que vous y êtes, tuez jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme et jusqu'au dernier enfant qui se trouve dans la ville d'Escalon. EXÉCUTION !”

      “Oui, Seigneur Suprême !” répondirent ses commandants comme un seul homme.

      Ils quittèrent tous la salle au pas de course, en se trébuchant l'un sur l'autre, voulant tous être celui qui exécuterait les ordres de leur maître plus vite que les autres.

      Ra se retourna, furieux, et inspira profondément en traversant tout seul la salle maintenant vide. Il sortit sur un large balcon qui surplombait la ville.

      Ra sortit et sentit l'air frais. Il inspecta la ville chaotique qui se trouvait en dessous. Il constata avec plaisir que ses soldats en occupaient la plus grande partie. Il se demanda où pouvait être Duncan. Il était bien forcé de reconnaître qu'il l'admirait; peut-être même voyait-il en cet homme quelque chose de lui-même. Cela dit, Duncan allait apprendre ce que cela signifiait de contrarier le grand Ra. Il allait apprendre à accepter gracieusement la mort. Il allait apprendre à se soumettre, comme le reste du monde.

      On commença à entendre des cris. Ra regarda vers le bas et vit ses hommes lever épées et lances et tuer par derrière des hommes, des femmes et des enfants qui ne se doutaient de rien. Conformément à ses ordres, le sang se mit à couler dans les rues. Ra soupira, s'en contenta et en retira quelque satisfaction. Tous ces Escalonites allaient apprendre. C'était la même chose partout où il allait, dans chaque pays qu'il conquérait. Ils allaient payer pour les fautes de leur commandant.

      Cependant, un bruit soudain fendit l'air. On l'entendait même par-dessus les cris qui venaient d'en dessous et Ra cessa ses rêveries avec un sursaut. Il ne comprenait pas ce que c'était, ni pourquoi ça le dérangeait à ce point. C'était un grondement grave et profond, quelque chose qui rappelait le tonnerre.

      Juste au moment où il se demandait s'il l'avait vraiment entendu, le grondement résonna à nouveau, plus fort, et il se rendit compte qu'il ne venait pas du sol mais du ciel.

      Déconcerté, Ra leva les yeux et scruta les nuages en s'interrogeant. Le son se fit à nouveau entendre, puis encore une fois et il sut que ce n'était pas du tonnerre. C'était quelque chose de bien plus menaçant.

      Alors qu'il examinait les nuages gris qui déferlaient, Ra vit soudain une chose qu'il n'oublierait jamais. Il cligna des yeux, certain de l'avoir imaginée, mais il eut beau détourner le regard de nombreuses fois, la vision ne disparut pas.

      Des dragons. Toute une volée.

      Ils descendaient vers Escalon, toutes griffes dehors, les ailes dressées en crachant des flammes de feu. Et ils lui fonçaient droit dessus.

      Avant qu'il ait même pu comprendre ce qui se passait, des centaines de ses soldats d'en dessous prirent feu dans le souffle des dragons et hurlèrent, prisonniers des colonnes de feu. Des centaines d'autres gémirent quand les dragons les taillèrent en pièces.

      Alors qu'il restait figé sur place, paralysé par la panique et l'incrédulité, un énorme dragon le prit pour cible. Il visa son balcon, leva les griffes et plongea.

      Un moment plus tard, il trancha la pierre en deux. Ra se baissa rapidement et le dragon le manqua de peu. Pris de panique, Ra sentit la pierre céder sous ses pieds.

      Quelques moments plus tard, il sentit qu'il tombait, se débattit et hurla en plongeant vers le sol d'en dessous. Il s'était cru intouchable, plus grand que tous les autres.

      Pourtant, la mort avait fini par le trouver.

      CHAPITRE SIX

      Kyle maniait son bâton de toutes ses forces, titubant de fatigue, en frappant aussi bien les soldats pandésiens que les trolls qui l'encerclaient. Il tuait des hommes et des trolls à gauche et à droite. Leurs épées et leurs hallebardes se heurtaient à son bâton en résonnant et des étincelles volaient partout. Alors même qu'il les vainquait, il sentait la douleur au plus profond de ses épaules. Il se battait contre eux depuis des heures, il était maintenant encerclé et savait qu'il se trouvait dans une situation désespérée.

      D'abord, les Pandésiens et les trolls avaient combattu les uns contre les autres en le laissant libre de combattre qui il souhaitait mais, quand ils avaient vu Kyle abattre tous ceux qui l'entouraient, ils avaient visiblement compris qu'il valait mieux se liguer contre lui. Pendant un moment, les Pandésiens et les trolls avaient arrêté d'essayer de se tuer les uns les autres et, au lieu de ça, ils s'étaient tous concentrés sur lui.

      Pendant que Kyle maniait son bâton et renversait trois trolls, un pandésien réussit à se faufiler derrière lui et à donner à Kyle un coup d'épée au ventre. Kyle poussa un cri et tituba sous la douleur. Il virevolta pour en éviter la plus grande partie mais il saignait quand même. Avant qu'il ait pu parer le coup, en même temps, un troll leva une massue et frappa Kyle à l'épaule. Le bâton lui vola des mains et l'envoya à quatre pattes.

      Kyle resta agenouillé sur place. La douleur faisait l'aller-retour dans son épaule en palpitant et il essaya de reprendre son souffle. Avant qu'il ait pu se reprendre, un autre troll se précipita en avant et lui donna un coup de pied au visage qui l'envoya sur le dos.

      Un Pandésien s'avança alors avec une longue lance, la leva haut des deux mains et l'abattit en direction de la tête de Kyle.

      Kyle n'était pas prêt à mourir. Il se sortit de la trajectoire de la lance, qui se planta

Скачать книгу