Le Poids de l’Honneur . Морган Райс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Le Poids de l’Honneur - Морган Райс страница 5

Le Poids de l’Honneur  - Морган Райс Rois et Sorciers

Скачать книгу

le soleil couchant. Il plissa les yeux et ce qu'il vit lui donna chaud au cœur, même s'il s'y était attendu d'une façon ou d'une autre. Là-bas, à l'horizon, son destrier se tenait fièrement devant le troupeau, suivi par des centaines de destriers. Comme d'habitude, il avait senti où Duncan se trouverait et il était là, en train de l'attendre avec loyauté. Duncan eut chaud au cœur, car il savait que son vieil ami emmènerait son armée jusqu'à la capitale.

      Duncan siffla et, quand il le fit, son cheval se tourna et courut vers lui. Les autres chevaux le suivirent et on entendit un grand grondement dans le crépuscule quand le troupeau traversa la plaine enneigée au galop en se dirigeant droit sur eux.

      A côté de Duncan, Kavos signifia son approbation d'un hochement de tête.

      “Des chevaux”, remarqua Kavos en les regardant approcher. “Je serais allé à Andros à pied, moi.”

      Duncan sourit.

      “J'en suis sûr, mon ami.”

      Quand son cheval approcha, Duncan s'avança et caressa la crinière à son vieil ami. Il le monta et, quand il le fit, tous ses hommes montèrent en même temps que lui. Les milliers qu'ils étaient formaient une armée à cheval. Ils restèrent là, entièrement armés, et regardèrent le crépuscule. Maintenant, devant eux, il ne restait que les plaines enneigées qui menaient à la capitale.

      Duncan eut une poussée d'excitation en sentant qu'ils étaient finalement sur le point de réussir. Il le sentait, sentait l'odeur de la victoire dans l'air. Kavos leur avait permis de descendre de la montagne; maintenant, c'était à son tour de faire ses preuves.

      Duncan leva son épée et sentit que tous les hommes, toutes les armées, le regardaient.

      “SOLDATS !” cria-t-il. “Direction Andros !”

      Ils poussèrent tous un grand cri de guerre et chargèrent avec lui dans la nuit, traversant les plaines enneigées. Rien ne les empêcherait d'atteindre la capitale et de mener la guerre la plus importante de leur vie.

      CHAPITRE QUATRE

      Kyra leva les yeux vers le jour naissant et vit une silhouette se tenir au-dessus d'elle sur fond de soleil levant. C'était un homme et elle savait que ce ne pouvait être que son oncle. Elle cligna des yeux, incrédule, en le voyant approcher. Elle voyait finalement l'homme pour lequel elle avait traversé Escalon, l'homme qui lui révélerait sa destinée, l'homme qui l'entraînerait. C'était le frère de sa mère, son unique lien avec la mère qu'elle n'avait jamais connue.

      Le cœur de Kyra battait fort et impatiemment. L'homme s'avança en dehors de la lumière et elle vit son visage.

      Kyra fut étonnée : il lui ressemblait étrangement. Elle n'avait jamais rencontré personne qui lui ressemble, même pas son père, malgré tous ses espoirs. Elle s'était toujours sentie étrangère à ce monde, déconnectée de toute véritable lignée mais, maintenant, en voyant le visage de cet homme, ses pommettes hautes et ciselées, ses yeux gris étincelants, cet homme grand et fier aux larges épaules, musclé, vêtu d'une armure en cotte de mailles d'or étincelant, avec des cheveux marrons clair qui lui tombaient jusqu'au menton, barbu, peut-être âgé d'une quarantaine d'années, elle se rendit compte qu'il était spécial et que, par extension, cela la rendait spéciale. Pour la première fois de sa vie, elle en avait vraiment l'impression. Pour la première fois, elle se sentait liée à quelqu'un, à une lignée puissante, à quelque chose de plus grand qu'elle-même. Elle avait la sensation d'appartenir au monde.

      Cet homme était visiblement différent. C'était visiblement un guerrier fier et noble, et pourtant, il ne portait pas d'épée, de bouclier, d'arme de quelque sorte que ce soit. A sa grande surprise et à son grand ravissement, il ne portait qu'un seul objet : un bâton doré. Un bâton. Il était exactement comme elle.

      “Kyra”, dit-il.

      Sa voix résonna en elle. C'était une voix très familière, très semblable à la sienne. En l'entendant parler, elle se sentit liée non seulement à lui mais aussi, ce qui la troublait encore plus, à sa mère. C'était le frère de sa mère. C'était l'homme qui savait qui était sa mère. Finalement, elle allait connaître la vérité et il n'y aurait plus de secrets dans sa vie. Bientôt, elle allait tout savoir sur la femme qu'elle avait toujours ardemment voulu connaître.

      Il baissa une main. Elle leva le bras et la prit, debout, les jambes raidies par la longue nuit qu'elle avait passée à attendre devant la tour. C'était une main forte, musclée, et pourtant étonnamment lisse, et il l'aida à se relever. Leo et Andor s'approchèrent de lui et Kyra fut surprise qu'ils ne grognent pas comme d'habitude. Au lieu de ça, ils avancèrent et léchèrent la main à l'homme comme s'ils le connaissaient depuis toujours.

      Puis, à la grande surprise de Kyra, Leo et Andor se mirent au garde-à-vous comme si l'homme le leur avait silencieusement ordonné. Kyra n'avait jamais rien vu de semblable. Quels pouvoirs cet homme avait-il ?

      Kyra n'avait même pas besoin de demander s'il était son oncle : elle le sentait de tout son être. Il était puissant, fier, tout ce qu'elle avait espéré qu'il serait. Il avait aussi autre chose, une chose qui lui échappait. C'était une énergie mystique qui émanait de lui, une aura de calme mais aussi de force.

      “Mon oncle”, dit-elle. Elle aimait le son de ce mot.

      “Tu peux m'appeler Kolva”, répondit-il.

      Kolva. D'une façon ou d'une autre, c'était un nom qui avait l'air familier.

      “J'ai traversé Escalon pour te voir”, dit-elle, mal à l'aise, ne sachant pas quoi dire d'autre. Le silence matinal engloutit ses paroles alors que, dans les plaines désolées, on n'entendait que le bruit du ressac. “Mon père m'a envoyée.”

      Il lui rendit son sourire. C'était un sourire chaleureux et les rides de son visage se regroupèrent comme s'il vivait depuis mille ans.

      “Ce n'est pas ton père qui t'a envoyée”, répondit-il, “mais quelque chose de bien plus grand.”

      Soudain, sans avertissement, il se tourna et commença à s'éloigner de la tour à l'aide de son bâton.

      Kyra le regarda partir, sidérée. Elle ne comprenait pas : l'avait elle offensé ?

      Elle se dépêcha de le rattraper, suivie par Leo et Andor.

      “La tour”, dit-elle, perplexe. “On n'y entre pas ?”

      Il sourit.

      “Une autre fois, peut-être”, répondit-il.

      “Mais je croyais qu'il fallait que j'arrive jusqu'à la tour.”

      “Tu l'as fait”, répondit-il. “Mais ta mission n'était pas d'y entrer.”

      Elle se creusa la cervelle pour comprendre mais il marchait rapidement, entrait dans la forêt et elle se dépêcha de le rattraper. Son bâton claquait sur la terre et les feuilles, comme le sien.

      “Dans ce cas, où allons-nous nous entraîner ?” demanda-t-elle.

      “Tu t'entraîneras là où s'entraînent tous les grands guerriers”, répondit-il. Il regarda vers l'avant. “Dans les bois qui se trouvent au-delà de la tour.”

      Il entra dans les bois. Bien qu'il ait l'air de marcher lentement, il se déplaçait si rapidement que Kyra avait presque besoin

Скачать книгу