De mauvais augure . Блейк Пирс

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De mauvais augure  - Блейк Пирс Une Enquête de Keri Locke

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CHAPITRE 35

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       CHAPITRE 37

       CHAPITRE 38

      CHAPITRE 1

      Le couloir était plongé dans l’obscurité. Malgré le faisceau de sa torche, Keri ne voyait pas plus loin que quelques mètres devant elle. Elle ignora l’angoisse qui lui tenaillait le ventre, et continua d’avancer. D’une main, elle tenait la torche, et de l’autre, son pistolet. Elle avançait à petit pas, et finit par atteindre la porte de la cave. Chaque fibre de son corps lui hurlait qu’elle avait finalement trouvé l’endroit. L’endroit où sa petite Evie était séquestrée.

      Elle ouvrit la porte et posa le pied sur la première marche, qui grinça. L’obscurité était encore plus profonde que dans le couloir. En descendant les marches suivantes, elle se dit qu’il était surprenant qu’une demeure du sud de la Californie soit dotée d’une cave. C’était la première qu’elle voyait. Puis elle entendit quelque chose.

      C’était le bruit des pleurs d’un enfant, d’une petite fille d’environ huit ans. Keri l’appela, et une voix lui répondit :

      « Maman !

      — Ne t’inquiète pas, Evie, Maman arrive ! » lui cria Keri en dévalant les escaliers.

      Alors même qu’elle se précipitait vers sa fille, quelque chose semblait clocher. Ce n’est que lorsqu’elle trébucha sur une marche et qu’elle tomba en avant qu’elle comprit. Evie avait disparu depuis cinq ans. Comment sa voix pouvait-elle être restée identique ?

      Il était trop tard pour y réfléchir : elle était en pleine chute. Elle se prépara à l’impact, mais celui-ci n’arriva pas. À son horreur, elle se rendit compte qu’elle était en train de tomber dans le vide, l’air toujours plus froid, et les pleurs qu’elle entendait continuaient de résonner autour d’elle. Elle avait de nouveau échoué à retrouver sa fille.

      Keri se réveilla dans un sursaut, assise dans sa voiture. Il lui fallut un moment pour replacer ce qui arrivait. Elle n’était ni dans une cave, ni en train de tomber dans le vide. Elle était dans sa vieille Toyota Prius, dans le parking du commissariat, où elle s’était endormie en mangeant son déjeuner.

      Le froid qu’elle avait ressenti dans son rêve venait de la fenêtre ouverte. Les cris étaient en réalité la sirène d’une voiture de police qui quittait le commissariat suite à un appel.

      Elle était couverte de sueur et son cœur battait la chamade. Et pourtant, rien de tout ça n’était vrai – ce n’était qu’un horrible cauchemar de plus. Un cauchemar qui écrasait sans pitié ses espoirs : sa fille, Évelyne, était toujours portée disparue.

      Keri secoua la tête pour se réveiller, but une gorgée d’eau et sortit de sa voiture pour regagner le commissariat. Elle devait se rappeler qu’elle n’était plus seulement une mère : elle était aussi une enquêtrice de la police de Los Angeles, dans le service des personnes disparues.

      Ses nombreuses blessures l’obligeaient à faire attention. Deux semaines seulement s’étaient écoulées depuis sa violente rencontre avec un kidnappeur d’enfants. Celui-ci, nommé Pachanga, avait eu ce qu’il méritait quand Keri l’avait retrouvé et avait sauvé la fille de sénateur enlevée. Cette seule pensée suffisait à rendre moins intenses les douleurs qui parcouraient tout son corps.

      Les médecins ne lui avaient permis de retirer son masque de protection du visage que quelques jours plus tôt. Ils avaient décidé que sa fracture de l’orbite se réduisait suffisamment bien. Le bras de Keri était toujours dans une écharpe, à cause de sa clavicule cassée par Pachanga. On lui avait dit qu’elle serait autorisée à s’en débarrasser dans une semaine, mais elle envisageait de jeter l’écharpe plus tôt, tellement c’était gênant.

      Concernant ses côtes fêlées, il n’y avait rien d’autre à faire que de rembourrer son torse. Cela l’irritait également, car elle paraissait plus grosse que ses 58 kilos. Keri n’était pas superficielle, mais elle s’enorgueillissait de pouvoir encore faire tourner quelques têtes à trente-cinq ans. Or, lorsqu’elle était rembourrée à la taille, elle doutait que les têtes se tournent encore.

      Grâce au temps de repos qu’on lui avait imposé, ses yeux noisette n’étaient pas aussi fatigués que d’ordinaire, et ses cheveux d’un blond cendré, tirés en queue-de-cheval, étaient propres. Toutefois, sa fracture de l’orbite avait orné tout le côté gauche de son visage d’une contusion jaune, qui commençait à peine à s’effacer. De plus, l’écharpe n’ajoutait pas à son charme. Ce n’était sans doute pas pour elle le meilleur moment pour un premier rendez-vous galant.

      Cette idée lui fit penser à Ray. Son coéquipier depuis un an, et ami depuis six, était toujours à l’hôpital, et se remettait d’une blessure par balle. Pachanga lui avait tiré dans le ventre. Heureusement, il allait suffisamment bien pour être transféré de l’hôpital local où il avait été pris en charge à un centre médical de Beverly Hills. Ce n’était qu’à vingt minutes du commissariat, ainsi Keri pouvait lui rendre visite aussi souvent qu’elle le voulait.

      Et pourtant, elle n’avait jamais eu l’occasion, durant ces visites, d’aborder le sujet des sentiments amoureux grandissants qu’elle savait qu’ils ressentaient tous les deux.

      Elle inspira profondément avant d’entrer dans le commissariat – un parcours familier et pourtant éprouvant, où elle devait se forcer à ignorer les regards furtifs de ses collègues et à ne pas imaginer ce qu’ils pensaient d’elle. C’était comme son tout premier jour : elle sentait tous les regards se poser sur elle.

      La considéraient-ils tous comme une personne ingérable, une sorte de chien fou ? Est-ce qu’elle avait gagné un respect réticent de leur part, pour avoir neutralisé un tueur d’enfants ? Combien de temps encore est-ce qu’elle se sentirait à l’écart, simplement parce qu’elle était la seule femme enquêtrice de leur équipe ?

      Elle dépassa ses collègues dans le brouhaha de la salle du commissariat et s’affala dans sa chaise de bureau. Elle s’efforça de contrôler le ressentiment qui bouillonnait en elle et de se concentrer sur son travail. Au moins, le commissariat était plus chaotique et bondé que jamais – en ce sens, rien n’avait changé, et c’était rassurant. Le bâtiment était rempli de civils qui déposaient plainte, de délinquants qui se faisaient signaler, et d’agents de police accrochés au téléphone, en train d’enquêter sur leurs dossiers.

      On avait assigné à Keri le travail administratif, depuis son retour – et son bureau était recouvert de paperasse. Il y avait des dizaines de rapports d’arrestations à relire, de mandats de perquisition à délivrer, de témoignages à recueillir, et de rapports de preuves à examiner.

      Parce qu’elle n’avait pas encore le droit d’aller sur le terrain, elle soupçonnait ses collègues de lui refourguer leur paperasse. Heureusement, elle était censée être autorisée à reprendre les enquêtes dès le lendemain. Et en vérité, cela ne la dérangeait pas tant que ça d’être cantonnée au commissariat : elle pouvait revoir les documents de Pachanga.

      Lorsque le

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