Avant qu’il ne voie . Блейк Пирс
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« Peut-être bien, » dit-elle. Elle tria ses documents en rapprochant l’étui d’elle. Dix minutes, pensa-t-elle, en se sentant de plus en plus mal à l’aise. Il a dit qu’il n’avait que dix minutes. Je peux y arriver.
Elle mit la main sur la petite brochure qui expliquait ce que l’homme pourrait continuer à manger en suivant le programme et leva les yeux vers lui en la lui donnant. Il la prit en lui effleurant légèrement la main durant une fraction de seconde.
De nouveau, un signal d’alarme retentit en elle. Elle devait sortir d’ici. Elle n’avait jamais rien ressenti de pareil en rentrant dans la maison d’un client potentiel mais c’était une sensation tellement suffocante qu’elle ne parvenait pas à penser à autre chose.
« Je suis désolée, » dit-elle, en rassemblant son étui et ses documents. « Mais je viens juste de me rappeler que j’ai une réunion dans moins d’une heure et c’est de l’autre côté de la ville. »
« Oh, » dit-il en regardant la brochure qu’elle venait juste de lui tendre. « Et bien, je comprends. Bien sûr. J’espère que vous arriverez à temps. »
« Merci » dit-elle rapidement.
Il lui rendit la brochure et elle la prit d’une main tremblante. Elle la rangea dans son étui et se dirigea vers la porte d’entrée.
Elle était verrouillée.
« Excusez-moi, » dit l’homme.
Susan se retourna, la main toujours tendue vers la poignée de la porte.
Elle ne vit pas le coup venir. Tout ce qu’elle vit, ce fut le poing aveuglant au moment où il la frappa à la mâchoire. Elle sentit directement le goût du sang couler sur sa langue. Elle retomba dans le divan.
Elle ouvrit la bouche pour crier mais elle eut l’impression que le côté droit de sa mâchoire était bloqué. Elle tenta de se mettre debout mais l’homme était déjà sur elle, lui enfonçant un genou dans l’estomac. L’air s’échappa de ses poumons et elle ne put que se recroqueviller en essayant de retrouver son souffle. Elle fut vaguement consciente que l’homme l’avait prise dans ses bras et l’avait jetée par-dessus son épaule comme si elle était une femme des cavernes sans défense qu’il traînait jusqu’à sa grotte.
Elle essaya de lutter mais elle ne parvenait toujours pas à retrouver son souffle. C’était comme si elle était paralysée, comme si elle se noyait. Tout son corps était mou, y compris sa tête. Du sang coulait de sa bouche sur le dos du t-shirt de l’homme et c’est tout ce qu’elle parvenait à voir alors qu’il l’emportait à travers la maison.
À un moment, elle se rendit compte qu’il l’avait amenée dans une autre maison - une maison qui était apparemment attachée à celle où elle se trouvait quelques instants plus tôt. Il la jeta au sol comme un vulgaire sac de pommes de terre et sa tête heurta violemment un linoleum abîmé. La douleur l’aveugla mais elle commença finalement à retrouver un peu son souffle. Elle roula sur le côté mais au moment où elle parvint enfin à se mettre debout, l’homme était de nouveau sur elle.
Elle voyait flou mais elle parvint à distinguer qu’il avait ouvert une sorte de petite porte dissimulée derrière un faux panneau dans un mur. Là-dedans, il faisait sombre et poussiéreux et elle vit des morceaux d’isolation en ruines qui pendaient du plafond. Son cœur battit à tout rompre lorsqu’elle réalisa qu’il l’emmenait à l’intérieur.
« Tu seras en sécurité ici, » lui dit l’homme en se penchant et en la traînant dans le petit cagibi.
Elle se retrouva dans le noir, allongée sur des planches rigides qui servaient de plancher. Tout ce qu’elle pouvait sentir, c’était l’odeur de la poussière et de son propre sang qui coulait toujours. L’homme - elle connaissait son nom mais elle ne parvenait pas à s’en rappeler. Le mot s’associait au sang et à la douleur qu’elle ressentait alors qu’elle cherchait encore son souffle.
Elle finit par le retrouver et eut envie de s’en servir pour crier. Mais elle préféra en remplir ses poumons et soulager son corps. Durant ce bref instant, elle entendit la porte du cagibi se refermer quelque part derrière elle et elle se retrouva coincée dans l’obscurité.
La dernière chose qu’elle entendit avant qu’il ne fasse complètement noir, ce fut son rire, de l’autre côté de la porte.
« Ne t’en fais pas, » dit-il. « Ce sera bientôt terminé. »
CHAPITRE UN
La pluie tombait de manière continue, juste assez fort pour que Mackenzie White ne puisse pas entendre le bruit de ses propres pas. C’était une bonne chose. Ça voulait dire que l’homme qu’elle poursuivait ne pourrait pas les entendre non plus.
Mais elle devait tout de même avancer avec prudence. Non seulement il pleuvait mais il était aussi tard dans la nuit. Le suspect pouvait très bien utiliser l’obscurité à son avantage, tout comme elle le faisait. Et la faible lumière vacillante des réverbères ne l’aidait pas.
Les cheveux trempés et l’imperméable tellement mouillé qu’il lui collait au corps, Mackenzie traversa la rue déserte d’un pas prudent. Devant elle, son partenaire était déjà arrivé à l’édifice en question. Elle pouvait voir sa silhouette accroupie sur le côté de la vieille structure en béton. Alors qu’elle s’approchait de lui, éclairée uniquement par le clair de lune et un seul réverbère au coin de la rue, elle resserra sa prise autour du Glock qu’elle avait reçu de l’académie.
Elle commençait à apprécier la sensation de tenir une arme en main. Elle lui offrait plus qu’un sentiment de sécurité, c’était une véritable relation. Quand elle avait une arme en main et qu’elle savait qu’elle allait s’en servir, elle s’y sentait intimement liée. C’était une sensation qu’elle n’avait jamais ressentie lorsqu’elle travaillait en tant que détective au Nebraska. C’était quelque chose de neuf que l’académie du FBI avait généré en elle.
Elle atteignit l’édifice et se colla au mur à côté de son partenaire. Au moins maintenant, elle était à l’abri de la pluie.
Son partenaire s’appelait Harry Dougan. Il avait vingt-deux ans, était bien bâti et un peu présomptueux mais d’une manière subtile et presque correcte. Elle fut soulagée de voir qu’il avait aussi l’air un peu sur les nerfs.
« Tu es parvenu à voir à l’intérieur ? » lui demanda Mackenzie.
« Non, Mais la pièce à l’avant est vide. C’est tout ce qu’il est possible de voir à travers la fenêtre, » dit-il en montrant du doigt une fenêtre brisée qui se trouvait devant eux.
« Combien de pièces ? » demanda-t-elle.
« Trois, d’après ce que j’ai pu en voir. »
« Je passe devant, » dit-elle. Elle veilla à ce que son ton ne laisse aucun doute. Même ici à Quantico, les femmes devaient s’affirmer pour être prises au sérieux.
Il l’invita d’un geste à passer devant. Elle se faufila rapidement devant lui et longea la façade de l’édifice. Elle jeta un regard autour d’elle