L’ombre du mal . Блейк Пирс

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L’ombre du mal  - Блейк Пирс Une Enquête de Keri Locke

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? » demanda Sammy avec une fougue prudente.

      À présent, il ne maîtrisait plus la situation, et il s’avança sur le trottoir sans réfléchir. Il ne se rendit pas compte que Ray contournait discrètement la maison pour se poster quelques pas derrière lui. Keri s’avança encore vers lui pour focaliser son attention sur elle. À présent, ils étaient à un peu plus d’un mètre l’un de l’autre.

      « Je veux savoir où se trouve Dean, dit-elle, abandonnant tout faux-semblant. Et je veux savoir où se trouvent les filles qu’il a amenées ici cet après-midi.

      — Je ne sais pas où il est. Il est parti il y a quelques heures. Et je ne sais rien de ces filles. »

      Bien qu’il soit un délinquant juvénile en puissance, Keri savait que Sammy n’avait jamais été interpellé, ni n’avait été incarcéré. Elle pouvait utiliser à son avantage sa peur de ces éventualités. Elle décida de porter l’estocade : « Tu n’es pas honnête avec moi, Samuel. Je suis en train de perdre patience. On sait tous les deux quelles sont les affaires de ton frère. On sait tous les deux comment ça se fait qu’il a pu s’acheter cette maison. Et on sait tous les deux que tu ne passes pas tes heures creuses à réviser pour le baccalauréat. »

      Sammy allait protester, mais Keri leva la main et poursuivit sans s’interrompre : « Je suis à la recherche de deux adolescentes. Ton frère les a amenées ici. C’est mon boulot de les retrouver. Si tu m’aides à les retrouver, tu pourras vivre une vie plus ou moins normale. Sinon, les choses vont très mal tourner pour toi. C’est ta seule chance, ce soir, de ne pas entrer dans le système carcéral. Coopère avec nous, ou bien on te jette au trou. »

      Sammy la fixait tout en essayant de garder une expression neutre. Mais son regard était trop fixe et sa respiration rapide et légère. Il ne cessait de serrer et desserrer les poings. Il était terrifié.

      Ce que Sammy ne savait pas, c’était que Keri n’avait pas de mandat d’arrestation. S’il était resté à l’intérieur de la maison et avait refusé de leur parler, ils n’auraient rien pu faire d’autre que de demander un mandat et attendre dehors qu’il leur soit accordé.

      Mais en sortant de sa maison pour lui parler, en laissant la porte ouverte, il s’était rendu vulnérable. Il ne le savait pas encore, mais qu’il accepte ou non de les aider, les policiers allaient fouiller la maison. La décision qu’il allait prendre allait vraiment déterminer son avenir immédiat, et Keri espérait qu’il avait compris que ce n’était pas du bluff. Elle espérait qu’il ferait le bon choix.

      Il fit le mauvais.

      « Je ne sais rien du tout », dit-il, sans réaliser qu’il venait de sceller son destin.

      Keri soupira. Elle était presque désolée pour lui.

      « Est-ce que vous avez entendu ça ? » demanda Ray.

      Sammy, qui ne s’était pas rendu compte que Ray s’était faufilé derrière lui, bondit sous l’effet de la surprise.

      « C’est quoi cette... ? » commença-t-il. Ray l’interrompit.

      « Agent Locke, je pense que j’ai entendu des appels à l’aide venant de l’intérieur de la maison. Vous les entendez, vous aussi ?

      — Oui, agent Sands, il me semble bien. Et vous, messieurs, vous les entendez aussi ? »

      Les deux policiers en uniforme n’entendaient manifestement rien, mais ne voulant pas être en reste, ils acquiescèrent et, pour faire bonne mesure, celui qui avait frappé à la porte ajouta : « Carrément. »

      Ray leva les yeux au ciel à cette remarque maladroite, mais poursuivit malgré tout : « Messieurs les agents, pourriez-vous mettre les menottes à M. Chisolm et l’installer à l’arrière de la voiture pendant que l’agent Locke et moi-même allons répondre à ces appels ?

      — C’est n’importe quoi ! » cria Sammy pendant qu’un des policiers l’attrapait par l’épaule et le retournait pour le menotter. « Vous n’entendez rien du tout ! C’est une perquisition illégale.

      — Je crains que non, Sammy, fit Ray en dégainant son arme, prêt à entrer dans la maison. Ces cris que nous entendons tous forment un motif raisonnable d’intervenir. Peut-être que tu devrais faire du droit après ton bac, mon garçon.

      — Tu aurais du m’écouter », chuchota Keri à l’oreille de Sammy avant de rejoindre Ray sur le perron, dégainant son arme. Ray hocha la tête et ils entrèrent dans la maison, pistolets levés.

      L’endroit était une porcherie. Il y avait des canettes de bière vides partout, et des emballages de fast food jonchaient la moquette tachée. De la musique résonnait au bout de la maison.

      Keri et Ray firent rapidement le tour de la maison. Aucun d’eux ne s’attendait à trouver grand-chose. Le fait qu’il n’y ait personne suggérait que ce n’était qu’un lieu de planification. Il était probable que les filles soient amenées ici sous le prétexte d’une fête, pour ensuite être droguées et déplacées toutes en même temps.

      Keri trouva la chambre à coucher d’où provenait la musique techno, et éteignit le poste. Elle pénétra dans la salle de bains attenante et vit une culotte roulée en boule près de la toilette.

      Avec une angoisse croissante, Keri retourna à la chambre à coucher et remarqua un détail qu’elle avait manqué : il y avait trois verrous sur la porte. En plus du verrou standard de la poignée, il y avait une chaîne et un verrou supplémentaire.

      « Ray, viens par là » cria-t-elle en s’approchant pour mieux voir. La chaîne semblait couverte de rayures. C’était peut-être son imagination, mais il vint à l’esprit de Keri que toutes ces marques pouvaient venir d’un mouvement rapide répété, comme si quelqu’un attachait fréquemment la chaîne à la hâte pour empêcher quelqu’un de sortir.

      Ray entra dans la chambre et Keri lui montra la porte.

      « Ça fait beaucoup de verrous pour une chambre à coucher, dit-il, énonçant l’évidence.

      — J’ai aussi trouvé une culotte dans la salle de bains, fit Keri.

      — Il y en a aussi quelques paires dans les autres chambres à coucher, et quelques soutien-gorges. J’ai aussi trouvé de la cocaïne et de l’herbe. Je pense qu’il y a de quoi arrêter Sammy, si on le veut.

      — Appelons la police scientifique pour récupérer la drogue et chercher des empreintes. J’aimerais faire une dernière tentative avec Sammy. Maintenant qu’il y a la prison en perspective, il sera peut-être plus bavard, surtout après être resté assis un moment à l’arrière de cette voiture de police.

      — Bonne idée, fit Ray. Je vais allumer la télé et trouver une chaîne avec un truc qui sonne comme des cris de filles. Tu sais, pour le motif raisonnable et tout ça. Il faut que ça soit plausible, hein ? »

      Keri hocha la tête. Pendant que Ray maniait la télécommande, elle ressortit jusqu’à la voiture de police. Un des policiers avait allumé le gyrophare et un petit attroupement était en train de se former en bas de la rue.

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