Jeux Macabres . Блейк Пирс
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L'herbe de la pelouse à l'entrée était un peu longue et était parsemée de jouets, dont un toboggan en plastique et un tricycle actuellement renversé. Le chemin qu'ils empruntèrent jusqu'à la maison était recouvert de motifs réalisés avec des craies de couleur, certains étant clairement l’œuvre d'un enfant de six ans. D'autres parties étaient plus sophistiquées, réalisés par une pré-adolescente.
Ray sonna à la porte et regarda fixement le judas, refusant de jeter un coup d’œil à Keri. Elle sentait la frustration et la confusion qui émanait de lui et choisit de rester silencieuse. Elle ne savait de toute façon pas quoi lui dire.
Elle entendit le pas rapide de quelqu'un courant à la porte et quelques secondes plus tard, elle s'ouvrit, laissant apparaître une femme à la fin de la trentaine. Elle portait un pantalon et un haut décontracté mais professionnel. Elle avait les cheveux courts et foncés et était attirante d'une manière agréable et avenante que même ses yeux baignés de larmes ne parvenaient pas à cacher.
— Madame Rainey ? demanda Keri de sa voix la plus rassurante.
— Oui. Vous êtes les détectives ? demanda-t-elle d'un ton suppliant.
— Oui. Je suis Keri Locke et voici mon partenaire Ray Sands. Pouvons-nous entrer ?
— Bien sûr. Je vous en prie. Mon mari, Tim, est à l'étage pour rassembler des photos de Jess. Il va redescendre dans une minute. Savez-vous déjà quelque chose ?
— Pas encore, répondit Ray. Mais j'ai vu que notre équipe de la police scientifique est arrivée. Où sont-ils ?
— Dans le garage, ils sont en train de vérifier les affaires de Jess pour les empreintes. L'un d'eux m'a dit que je n'aurais pas dû les bouger de l'endroit où je les ai trouvés. Mais j'avais peur de les laisser dans la rue. Et si elles avaient été volées et que nous avions perdu toute preuve ?
Au fur et à mesure qu'elle parlait, sa voix devenait de plus en plus aiguë et les mots commençaient à sortir à un rythme effréné. Keri devinait qu'elle se ne maîtrisait qu'à peine.
— Tout va bien, Madame Rainey, lui assura-t-elle. La police scientifique sera quand même capable de relever toute empreinte potentielle et vous pourrez nous montrer où vous avez trouvé ses affaires plus tard.
Au même moment, ils entendirent des pas, en se tournant, ils virent un homme descendre les escaliers en tenant une pile de photos. Maigre, avec d'épais cheveux bruns indisciplinés et de minces lunettes à monture en fil de fer, Tim Rainey portait un pantalon kaki et une chemise à boutons. Il ressemblait exactement à ce que Keri s'était attendu à voir chez un cadre supérieur de l'industrie de la technologie.
— Tim, lui dit sa femme, voici les détectives venus pour aider à retrouver Jess.
— Merci d'être venu, dit-il presque dans un murmure.
Keri et Ray lui serrèrent la main et elle remarqua que l'autre main qui tenait les photos tremblait légèrement. Ses yeux n'étaient pas rouges comme ceux de sa femme, mais son front était plissé et tout son visage semblait pincé. Il ressemblait à un homme submergé par le stress du moment. Keri ne pouvait pas le blâmer. Après tout, elle était passée par là.
— Nous pouvons peut-être tous nous asseoir et vous pouvez nous raconter ce que vous savez, dit-elle, notant que ses genoux semblaient sur le point de flancher.
Carolyn Rainey les mena dans le salon près de l'entrée où son mari posa les photos sur une table basse et se laissa tomber lourdement dans un canapé. Elle s'assit à côté de lui et posa sa main sur son genou qui rebondissait frénétiquement. Il comprit le message et se tint tranquille.
— Je marchais pour retrouver Jess après les cours, commença Carolyn. Nous avons la même routine chaque jour. Je marche. Elle est à vélo. Nous nous retrouvons quelque part à mi-chemin et rentrons ensemble. Nous nous retrouvons toujours aux alentours du même endroit, à quelques mètres près.
Le genou de Tim Rainey recommença à rebondir et elle lui fit une petite tape pour lui rappeler de se contrôler. Encore une fois, il se calma. Elle continua.
— J'ai commencé à m'inquiéter après être arrivée aux deux tiers du chemin vers l'école sans l'avoir vue. Ce n'est arrivé que deux fois avant cela. Une fois car elle avait oublié un manuel dans son casier et avait dû faire demi-tour. L'autre fois, elle avait eu des maux d'estomacs. Les deux fois, elle m'avait appelé pour me prévenir.
— Je suis désolé de vous interrompre, dit Ray, mais pouvez-vous me donner son numéro de téléphone ? Nous serons peut-être capables de le tracer.
— J'ai pensé à cela en premier lieu. En fait, je l'ai appelée dès que j'ai vu ses affaires. Ça a commencé à sonner tout de suite. Je l'ai trouvé sous le même buisson que celui où se trouvait son sac à dos.
— Est-ce que vous l'avez en ce moment ? demanda Keri. Il se peut qu'il y ait encore des données importantes à en tirer.
— Les gens de l'équipe de la police scientifique sont en train de le passer au crible aussi.
— C'est super, dit Keri. Nous y jetterons un coup d’œil quand ils auront fini. Passons à quelques questions simples, si cela ne vous dérange pas.
— Bien sûr, répondit Carolyn Rainey.
— Est-ce que Jessica avait mentionné quoi que ce soit récemment à propos d'une dispute avec un ami ?
— Non. Elle avait le béguin pour quelqu'un d'autre récemment. L'école venait juste de reprendre cette semaine après les vacances de Noël et elle avait dit que la pause lui avait fait voir les choses différemment. Mais comme le premier garçon n'était même pas au courant qu'elle l'appréciait, je ne pense pas que cela soit important.
— Si vous pouviez quand même nous donner les deux noms, cela nous aiderait, dit Ray. A-t-elle déjà mentionné avoir vu des gens inhabituels à l'école, sur le chemin pour rentrer ou à la maison ?
Les Rainey secouèrent tous deux la tête.
— Est-ce que je peux ? demanda Keri en pointant du doigt les photos sur la table.
Carolyn hocha la tête. Keri ramassa la pile et commença à les passer en revue. Jessica Rainey était une fille de douze ans à l'air parfaitement normal, avec un grand sourire, les yeux étincelants de sa mère et les cheveux bruns et sauvages de son père.
— Nous allons suivre toutes les pistes possibles, leur assura Ray. Mais je ne veux pas que vous tiriez des conclusions hâtives pour le moment. Il y a encore une chance pour que ce soit seulement un malentendu. Nous n'avons pas eu de rapport d'enfants enlevés dans cette communauté depuis plus de deux ans, alors nous ne voulons faire aucune supposition pour le moment.
— Je vous remercie, dit Carolyn Rainey. Mais Jess n'est pas le genre de fille à s'enfuir chez un ami et à laisser toutes ses affaires au bord de la rue. Et elle ne se séparerait jamais volontairement de son téléphone. Ce n'est pas son style.
Ray ne répondit rien. Keri savait qu'il s'était senti obligé de suggérer d'autres possibilités. Et il était habituellement bien moins susceptible de sauter sur la théorie de l'enlèvement que Keri. Mais il avait du mal à trouver des raisons légitimes expliquant que Jessica abandonne toutes