Jeux Macabres . Блейк Пирс

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Jeux Macabres  - Блейк Пирс Une Enquête de Keri Locke

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entiers avec le nom des garçons qu'elle aimait, sans jamais leur avoir parlé.

      Elle parla ou laissa des messages à tous les professeurs de Jessica, sa coach de softball, son tuteur de mathématiques et même le chef du groupe de surveillance du quartier. Aucun de ceux qu'elle contacta ne savait quoi que ce soit.

      Elle appela Ray qui décrocha à la première sonnerie.

      — Sands.

      — Je n'ai rien trouvé, dit-elle, essayant de se concentrer uniquement sur le problème en cours. Personne n'a rien vu qui sortait de l'ordinaire. Ses amis ont dit que tout semblait normal quand elle a quitté l'école. J'attends encore qu'on me rappelle mais je ne suis pas optimiste. Tu as eu plus de chance ?

      — Pas jusqu'à présent. La portée de la caméra ne s'étend que jusqu'à la fin du pâté de l'école dans chaque direction. Je peux la voir dire au revoir à ses amis, comme tu l'as décrit, puis partir en vélo. Rien ne se passe tant qu'elle est visible. J'ai demandé au garde de visionner les images des jours précédents pour voir s'il y avait quelqu'un qui traînait dans les parages. Ça risque d'être long.

      Le non-dit dans cette dernière phrase laissait supposer qu'il ne reviendrait pas de sitôt au poste. Elle prétendit ne pas le remarquer.

      — Je pense qu'on devrait publier l'alerte enlèvement, dit-elle. Il est 18h maintenant. Donc ça fait trois heures depuis que sa mère a appelé la police. Nous n'avons pas assez de preuves suggérant que ce soit autre chose qu'un kidnapping. Si elle a été enlevée juste après l'école, entre 14h45 et 15h, elle pourrait se trouver aussi loin que Palm Spring ou San Diego à ce stade. On doit mettre autant d'yeux que possible sur le coup.

      — Je suis d'accord, répondit Raa. Tu peux te charger de ça pour que je puisse continuer de revoir les images de vidéosurveillance ?

      — Bien sûr. Est-ce que tu reviens au poste après ça ?

      — Je ne sais pas, répondit-il sans s'engager. Ça dépend de ce que je vais trouver.

      — Ok, eh bien, tiens-moi au courant.

      — Je le ferai, répondit-il puis il raccrocha sans dire au revoir.

      Keri s'efforça de ne pas se concentrer sur la légèreté perçue et mit toute son attention dans la préparation et la diffusion de l'alerte enlèvement. Alors qu'elle finissait, elle vit son chef, le lieutenant Cole Hillman, marcher vers son bureau.

      Il portait son uniforme habituel de pantalon, manteau de sport, cravate défaite et chemise à manches courtes qu'il ne pouvait pas garder en place à cause de son ample bedaine. Il avait un peu plus de cinquante ans mais le travail l'avait usé au point que des rides profondes s'étaient creusées sur son front et au coin de ses yeux. Ses cheveux poivre et sel comptaient plus de sel que de poivre dernièrement.

      Elle pensait qu'il allait venir à son bureau et lui demander un point sur la situation mais il ne regarda jamais dans sa direction. Cela lui convenait, car elle voulait vérifier auprès des gars de la police scientifique pour voir s'ils avaient trouvé des empreintes.

      Après avoir lancé l'alerte enlèvement, Keri traversa le poste, qui était étrangement calme pour cette heure de la nuit, jusqu'au bout du couloir. Elle frappa à la porte des experts et passa sa tête en travers sans attendre la permission.

      — De la chance sur l'affaire Jessica Rainey ?

      La greffière, une fille de vingt ans et quelques aux cheveux foncés et portant des lunettes, releva les yeux du magazine qu'elle lisait. Keri ne la reconnut pas. Le travail de greffier à la police scientifique était une corvée et il y avait beaucoup de renouvellement. Elle tapa le nom dans la base de données.

      — Rien sur le sac à dos ou sur le vélo, dit la fille. Ils vérifient encore quelques empreintes sur le téléphone mais à la façon dont ils en parlent, ça ne semble pas très prometteur.

      — S'il vous plaît, est-ce que vous pouvez leur dire de prévenir le détective Locke dès qu'ils auront fini, peu importe le résultat ? Même s'il n'y a aucune empreinte utilisable, je dois vérifier ce téléphone.

      — C'est noté, détective, dit-elle, enfouissant à nouveau son nez dans le magazine avant même que Keri n'ait fermé la porte.

      Se tenant seule dans le couloir silencieux, Keri prit une grande inspiration et réalisa qu'elle ne pouvait rien faire d'autre. Ray regardait les images de vidéosurveillance de l'école. Elle avait lancé l'alerte enlèvement. Le rapport de la police scientifique était en cours et elle ne pouvait pas vérifier le téléphone de Jessica avant qu'ils n'en aient fini avec. Elle avait parlé à tout le monde ou attendait des retours de ceux qu'elle avait appelés.

      Elle s'appuya contre le mur et ferma les yeux, permettant à son cerveau de se détendre pour la première fois depuis des heures. Mais dès qu'elle le fit, des pensées indésirables l'envahirent.

      Elle vit l'image du visage de Ray, blessé et confus. Elle vit un fourgon noir avec sa fille à l'intérieur tourner à un coin de rue dans les ténèbres. Elle vit les yeux du Collectionneur tandis qu'elle serrait son cou, enlevant la vie de l'homme qui avait enlevé sa fille cinq ans avant cela, même s'il était déjà en train de mourir d'une blessure à la tête. Elle vit les images granuleuses d'un homme connu sous le seul nom de Veuf Noir alors qu'il tirait dans la tête d'un autre homme, prenait Evie dans le fourgon de l'homme et la poussait dans son propre véhicule avant de disparaître à jamais.

      Ses yeux se rouvrirent brusquement et elle vit qu'elle faisait face à la salle des preuves. Elle y avait passé beaucoup de temps ces dernières semaines, examinant des photos venant de l'appartement de Brian « le Collectionneur » Wickwire.

      Les preuves réelles étaient détenues à la division du centre-ville car son appartement se trouvait dans leur juridiction. Ils avaient consenti à laisser la police de Los Angeles ouest prendre des photos de tout, tant que cela restait dans la salle des preuves. Comme elle avait tué l'homme, Keri n'était pas en position de discuter avec eux.

      Mais elle n'avait pas parcouru les photos depuis plusieurs jours et à présent, il y avait quelque chose à propos de celles-ci qui la rongeait. Il y avait une démangeaison au bord de son cerveau qu'elle ne pouvait tout simplement pas gratter, une sorte de connexion qu'elle savait se cacher juste dans un recoin de sa conscience. Elle s'avança dans la pièce.

      Le greffier des preuves fut surpris de la voir et fit glisser la feuille de présence vers elle sans un mot. Elle signa, puis alla droit vers la rangée comprenant la boîte de photos. Elle n'avait pas besoin des données de référencement car elle savait exactement quelle rangée et étagère c'était. Elle attrapa la boîte et l'emmena à l'une des tables dans le fond.

      Elle s'assit, tourna la lampe de bureau et étala toutes les photos devant elle. Elle les avait déjà regardées des douzaines de fois. Chaque livre que possédait Wickwire était catalogué et photographié, tout comme l'était chaque vêtement et chaque objet de ses étagères de cuisine. Cet homme était suspecté d'implication dans l'enlèvement et la vente d'une cinquantaine d'enfants au fil des ans, et les détectives de la division du centre-ville n'avaient rien omis.

      Mais Keri sentait que ce qui la démangeait ne se trouvait sur aucune des photos qu'elle avait déjà étudiées. C'était quelque chose qu'elle n'avait enregistré qu'en passant. Quelque chose qui avait refait surface dans son esprit lorsqu'elle se tenait dans le couloir quelques minutes auparavant, laissant tous ses souvenirs douloureux l'envahir.

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