A Tout Jamais . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу A Tout Jamais - Блейк Пирс страница 19
Riley frémit. Elle ressentait rarement la moindre émotion devant un cadavre. Elle en avait vu beaucoup trop au fil des années. Mais cette fille lui rappela April.
Riley se tourna vers le médecin légiste.
— Quelles sont vos conclusions, M. Teague ?
Barry Teague s’accroupit devant la fosse. Riley fit de même.
— C’est terrible, vraiment terrible, dit-il d’une voix qui n’exprimait aucune émotion.
Il montra du doigt les cuisses de la fille.
— Vous voyez ces hématomes ? demanda-t-il. On dirait qu’elle a été violée.
Riley ne répondit pas, mais elle sentit qu’il avait raison. Vu l’odeur, elle devina également que la fille était morte la nuit d’avant. Elle était restée sous la terre pendant un jour et demi.
Elle demanda :
— De quoi est-elle morte ?
Teague poussa un grognement d’impatience.
— Je ne sais pas, dit-il. Peut-être que si vous me laissiez sortir le corps de là et faire mon travail, je pourrais vous le dire.
Riley se raidit. L’homme ne voulait pas du FBI. Son ressentiment à l’égard des deux agents était palpable. Les gens du coin feraient-ils de la résistance ?
Riley se rappela que c’était Sinard qui avait réclamé leur présence. Au moins, elle pouvait compter sur sa coopération.
Elle dit au médecin légiste :
— Vous pouvez l’emmener maintenant.
Elle se releva et regarda autour d’elle. Elle vit un homme assez âgé à quelques mètres. Appuyé sur un tracteur, il fixait le corps du regard.
— Qui est-ce ? demanda-t-elle à Sinard.
— George Tully, répondit-il.
C’était le propriétaire du terrain.
Riley et Jenn marchèrent vers lui pour se présenter. Tully sembla à peine remarquer leur présence. Il continuer de regarder le corps que l’équipe de Teague se préparait à emporter.
Riley lui dit :
— M. Tully, je crois savoir que vous avez trouvé la fille.
Il acquiesça mollement, sans jamais quitter le corps du regard.
Riley dit :
— Je sais que c’est difficile. Mais vous pouvez nous dire ce qui s’est passé ?
Tully parla d’une voix distante.
— Je n’ai pas grand-chose à dire. Moi et les garçons, on était venus planter. J’ai remarqué que la terre était bizarre à cet endroit. Ça ne m’a pas plu, alors j’ai commencé à creuser… Et elle était dessous.
Riley sentit que Tully n’était pas prêt à en dire davantage.
Jenn dit :
— Vous savez quand on aurait pu enterrer le corps à cet endroit ?
Tully secoua mollement la tête.
Riley regarda autour d’elle. Le champ semblait avoir été récemment labouré.
— Quand avez-vous labouré ce champ ? demanda-t-elle.
— Avant-hier. Non, encore un jour avant. On voulait planter aujourd’hui.
Riley retourna l’information dans sa tête. Ça ne remettait pas en cause son hypothèse. Elle pensait toujours que la fille avait été tuée et enterrée la nuit d’avant-hier.
Tully plissa les yeux, sans les détourner de ce qu’il regardait au loin.
— Le chef de police m’a dit son nom. Katy… Philbin, son nom de famille, je crois. Bizarre. Je ne reconnais pas ce nom. Je ne la reconnais pas non plus. Fut un temps…
Il se tut.
— Fut un temps, je connaissais toutes les familles et leurs enfants. L’époque a changé.
Il y avait une douloureuse tristesse dans sa voix.
Riley sentit sa douleur. Il avait dû vivre sur ces terres toute sa vie, tout comme ses parents, ses grands-parents et ses arrière-grands-parents. Il espérait sans doute transmettre sa ferme à ses propres enfants et petits-enfants.
Il n’avait jamais imaginé qu’une telle chose puisse lui arriver.
Elle comprit également autre chose. Tully était resté à la même place pendant des heures, à fixer du regard le corps de la pauvre fille. Il avait trouvé le corps tôt dans la matinée, avait appelé la police, mais il n’avait pas pu s’en aller. Maintenant qu’on emportait le corps, peut-être qu’il partirait enfin.
Mais Riley comprit avec horreur que ce ne serait pas le cas.
Ce qu’il venait de dire résonna dans sa tête…
« L’époque a changé. »
Il devait avoir l’impression que le monde était tombé sur la tête.
C’est peut-être le cas, pensa Riley.
— Nous sommes vraiment désolées, lui dit Riley.
Elle et Jenn retournèrent vers l’endroit où le corps avait été découvert.
L’équipe de Teague avait installé le corps recouvert d’un drap sur un brancard, qu’ils faisaient rouler maladroitement sur la terre labourée en direction du fourgon.
Teague s’approcha de Riley et Jenn. Il leur dit du même ton monocorde :
— Pour répondre à votre question sur les circonstances de sa mort… A y regarder de plus près, elle a reçu des coups de matraque, plusieurs fois. C’est ça.
Sans ajouter un mot, il tourna les talons et s’éloigna pour rejoindre son équipe.
Jenn poussa un soupir agacé.
— Bon, j’ai l’impression que notre médecin légiste ne va pas chercher plus loin, dit-elle. Il est charmant.
Riley secoua la tête avec la même consternation.
Puis elle s’approcha de Sinard et demanda :