A votre santé . Блейк Пирс
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Quand il lui avait dit qu’il avait besoin d’elle, il n’avait pas menti.
Meredith poursuivit :
— Nous ne connaissons que deux victimes pour le moment : un homme et une femme. Il y en aura peut-être d’autres, ou il y en a eu.
— Pourquoi Quantico ? demanda Riley. Le FBI a un bureau à Seattle. Ils ne peuvent pas s’en charger ?
Meredith secoua la tête.
— Cela ne fonctionne pas. Apparemment, le FBI et la police n’arrivent pas à s’entendre. C’est pour ça qu’on a besoin de vous, que vous le vouliez ou non. Vous y allez, agent Paige ?
Tout lui parut soudain très clair. Malgré ses problèmes personnels, Riley devait accepter ce dossier.
— J’y vais.
Bill hocha la tête, en poussant un soupir de soulagement et de gratitude.
— Bien, dit Meredith. Vous partez à Seattle demain matin.
Les doigts de Meredith tambourinèrent sur la table pendant quelques secondes.
— Ne vous attendez pas à un accueil chaleureux, ajouta-t-il. Ni les flics du coin, ni les fédéraux ne seront contents de vous voir.
CHAPITRE SIX
Riley avait peur d’emmener Jilly à son premier jour d’école, presque qu’autant qu’elle redoutait certaines affaires. L’adolescente avait la mine sombre. Riley se demandait même si elle allait lui faire une scène au dernier moment.
Est-elle prête ? ne cessait-elle de se répéter. Et moi ? Suis-je prête ?
Le moment n’aurait pas pu tomber plus mal. Riley devait prendre l’avion pour Seattle dans la matinée. Mais Bill avait besoin de son aide, et Riley avait pris sa décision. Jilly avait semblé l’accepter quand elles en avaient discuté à la maison. Cependant, Riley n’était plus certaine de savoir à quoi s’attendre.
Heureusement, elle n’emmenait pas Jilly à l’école toute seule. Ryan lui avait proposé de conduire, et Gabriela et April étaient également venues pour la soutenir moralement.
Quand tout ce petit monde descendit de la voiture sur le parking de l’école, April prit Jilly par la main et l’emporta en trottinant vers le bâtiment. Les deux jeunes filles portaient toutes deux des jeans, des bottes fourrées et des manteaux. La veille, Riley les avait emmenées faire du shopping. Jilly avait eu le droit de choisir son nouveau manteau, ainsi qu’une couverture, des posters et quelques coussins personnalisés pour sa chambre.
Riley, Ryan et Gabriela suivirent les filles. Le cœur de Riley se réchauffait en les regardant. Après des années de bouderie et de rébellion, April était soudain beaucoup plus mature. Jilly était peut-être ce dont elle avait toujours eu besoin : une autre personne à qui donner de l’attention.
— Regarde-les, dit Riley à Ryan. Elles s’entendent bien.
— C’est merveilleux, non ? répondit-il. On dirait des sœurs. Elles se ressemblent. C’est ce qui t’a poussée à la prendres sou ton aile ?
C’était une question intéressante. Depuis qu’elle avait ramené Jilly à la maison, Riley avait remarqué surtout les différences entre les deux filles. Elle commençait à voir les ressemblances. April était la plus pâle des deux. Elle avait les yeux noisette de sa mère, tandis que Jilly avait les yeux marron et le teint olive.
Mais à cet instant, de dos, elles se ressemblaient beaucoup.
— Peut-être…, dit-elle pour répondre à la question de Ryan. Je n’y ai pas réfléchi. Je savais seulement qu’elle avait des problèmes et que je pouvais peut-être l’aider.
— Tu lui as peut-être sauvé la vie, dit Ryan.
La gorge de Riley se noua. Elle y avait pensé, et c’était une pensée à la fois terrifiante et étourdissante. Elle avait une grande responsabilité vis-à-vis de Jilly.
Toute la famille se dirigea vers le bureau de la conseillère. Aussi chaleureuse et souriante que la dernière fois, Wanda Lewis accueillit Jilly avec un plan de l’école.
— Je t’emmène dans ta classe, dit-elle.
— C’est un très bel endroit, dit Gabriela à Jilly. Je suis sûre que tu seras très bien.
Jilly semblait maintenant à la fois nerveuse et heureuse. Elle prit tout le monde dans ses bras, puis elle suivit Mme Lewis dans le hall.
— J’aime bien cette école, dit Gabriela en retournant vers la voiture.
— Cela me fait plaisir, répondit Riley.
Elle était sincère. Gabriela était bien plus qu’une bonne. C’était un véritable membre de la famille. Il était important qu’elle soit d’accord avec les décisions.
Quand tous furent installés, Ryan démarra le moteur.
— Où allons-nous, maintenant ? demanda-t-il joyeusement.
— Je dois aller à l’école, dit April.
— Ensuite, on rentre, expliqua Riley. J’ai un avion à prendre à Quantico.
— Compris.
Ryan recula pour sortir du parking. Riley lui jeta un regard en coin. Il avait l’air très heureux de participer et d’accueillir un nouveau membre dans la famille. Elle ne l’avait pas vu comme ça depuis longtemps. Il semblait changé. Dans un moment comme celui-ci, elle était contente de l’avoir à ses côtés.
Elle se retourna vers sa fille, assise sur la banquette arrière.
— Tu te débrouilles très bien avec elle, dit Riley.
April eut l’air surpris.
— Je fais des efforts, dit-elle. Je suis contente que tu aies remarqué.
Pendant un instant, Riley resta bouche bée. Avait-elle ignoré sa fille ces derniers jours, dans l’espoir inconscient de ne pas faire de favoritisme ?
April ajouta :
— Maman, je suis contente quand même qu’elle soit là. C’est plus compliqué que je ne pensais d’avoir une nouvelle sœur. Elle a pas eu la vie facile et parfois, c’est dur de lui parler.
— Je ne veux pas te rendre la vie difficile, dit Riley.
April esquissa un sourire.
— Moi, je t’ai rendu la vie difficile, dit-elle. Je suis assez forte pour m’occuper de Jilly. En fait, ça commence à me plaire. Ça va aller. S’il te plait, ne t’inquiète pas pour nous.
Ces mots rassuraient Riley : elle laissait Jilly avec trois personnes de confiance – April, Gabriela et Ryan.