La Queue Entre les Jambes . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу La Queue Entre les Jambes - Блейк Пирс страница 12
— Ce doit être une carte cadeau de notre voisin, dit Riley. C’est très gentil à lui. On pourra y aller toutes les deux quand tu rentreras.
— Maman ! ricana April. Ce n’est pas ça que ça veut dire !
— Pourquoi ?
— Il t’invite à dîner.
— Oh, tu crois ? Ce n’est pas ce que ça dit.
April secoua la tête.
— Ne sois pas bête. Il veut sortir avec toi. Crystal m’a dit que tu lui plaisais. Et il est trop beau !
Riley se sentit rougir. Elle était incapable de se rappeler de son dernier rencard. Elle était restée avec Ryan si longtemps… Depuis leur divorce, elle avait surtout pensé à sa nouvelle maison et à son travail.
— Tu rougis, Maman.
— Allez, finis ta valise, marmonna Riley. Je vais y réfléchir.
Au bout de quelques minutes de silence, April dit :
— Tu sais, je m’inquiète un peu, Maman. Comme Gabriela…
— Ça ira, répondit fermement Riley.
— Vraiment ?
Riley entreprit de plier un chemisier sans répondre. Certaines choses l’effrayaient bien plus qu’une maison vide : les psychopathes obsédés par des chaînes, les poupées, les chalumeaux, entre autres. Mais si ces démons intérieurs profitaient de sa solitude ? Une semaine, c’était long. Et décider ou non de sortir avec son voisin lui parut soudain effrayant.
Je vais m’en sortir, pensa-t-elle.
Il y avait une autre solution. Elle repoussait l’échéance depuis trop longtemps.
— On m’a proposé une affaire, dit-elle à April. Il faudrait que je parte en Arizona dès maintenant.
April s’interrompit et jeta un regard à sa mère.
— Alors, tu vas y aller, hein ?
— Je ne sais pas, April, répondit Riley.
— Pourquoi pas ? C’est ton travail, non ?
Riley se tourna vers elle. Les moments difficiles semblaient loin derrière elles. Depuis qu’elles avaient toutes deux survécu à Peterson, elles avaient forgé un nouveau lien très fort.
— Je me suis dit que je pourrais abandonner le travail de terrain, dit Riley.
April écarquilla les yeux de surprise.
— Quoi ? Maman, attraper les méchants, c’est ce que tu fais de mieux.
— J’enseigne aussi et je me débrouille bien, dit Riley. Et j’aime ça.
April haussa les épaules.
— Ben, vas-y, enseigne. Personne t’en empêche. Mais c’est bien aussi que tu bottes le cul aux psychopathes.
Riley secoua la tête.
— Je ne sais pas, April. Après tout ce que je t’ai fait vivre…
April ouvrit des yeux immenses.
— Après tout ce que tu m’as fait vivre ? Mais de quoi tu parles ? Tu ne m’as rien fait vivre du tout. J’ai été enlevée par un dingo qui s’appelait Peterson. Il aurait pu enlever n’importe qui. Arrête de t’en vouloir.
April laissa passer un court silence avant d’ajouter d’un ton autoritaire :
— Assied-toi, Maman. Faut qu’on parle.
Riley sourit. A se demander qui était la mère et qui était la fille…
C’est peut-être exactement ce qu’il me faut.
— Je t’ai parlé de mon amie Angie Fletcher ? demanda April.
— Non, je ne crois pas.
— On était assez proches et puis elle a changé d’école. Elle était super intelligente. Elle avait un an de plus que moi. J’ai entendu dire qu’elle avait commencé à acheter de la drogue à un gars qui s’appelait Trip. Elle est devenue accro à l’héro. Comme elle pouvait plus payer, Trip l’a fait bosser comme pute. Il l’a installée chez lui. La mère d’Angie, elle est complètement frappée, elle s’est rendue compte de rien. Trip en a même parlé sur son site web.
— Qu’est-ce qui lui est arrivé ?
— Trip s’est fait choper au bout d’un moment et Angie est partie en désintox. C’était l’été dernier, quand on était à New York. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue. Mais je sais qu’elle n’a que seize ans et que sa vie est foutue.
— Je suis vraiment désolée.
April étouffa un grognement d’impatience.
— Tu ne comprends rien, Maman ! Tu as passé toute ta vie à essayer d’empêcher ces trucs-là. Les gars comme Trip, tu les arrêtes. Certains, tu les arrêtes même pour toujours. Mais si tu ne le fais plus, qui le fera ? Quelqu’un d’aussi doué que toi ? Non, je ne pense pas.
Riley ne répondit pas tout de suite. Elle serra alors la main de April.
— Je crois que j’ai un coup de fil à passer, dit-elle en souriant.
Chapitre sept
Quand le FBI décolla de l’aéroport de Quantico, Riley sut qu’un nouveau monstre l’attendait en Arizona. Cette pensée la mit mal à l’aise. Elle aurait préféré rester loin des tueurs, mais elle avait pris la bonne décision. Meredith avait eu l’air soulagé.
De l’autre côté des hublots, le ciel s’assombrissait. La pluie battait contre les vitres. On traversa une zone de turbulences, puis l’avion s’éleva au-dessus des nuages. Riley baissa les yeux vers le tapis d’un blanc cotonneux qui dissimulait la surface de la terre. Elle essaya d’imaginer les gens courant dans tous les sens à la recherche d’un abri, ou bien du plaisir, ou bien de l’horreur, comme le font les hommes et les femmes.
— Tu as un dossier à me montrer ? demanda Riley en se tournant vers Bill.
Son partenaire ouvrit son ordinateur sur la table. Il fit apparaître la photo qu’un sac poubelle noir dans un lac d’eau peu profonde. Une main blanche se laissait entrevoir entre les ficelles.
— C’est le corps de Nancy Holbrook. On l’a retrouvée dans un lac artificiel, pas loin de Phoenix. Une escort aux tarifs assez chers. Trente ans. Une pute de luxe, en gros.
— Elle s’est noyée ?