La Queue Entre les Jambes . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу La Queue Entre les Jambes - Блейк Пирс страница 4
La silhouette trapue de sa bonne guatémaltèque apparut dans l’embrasure de la porte de la cuisine. Elle s’essuyait les mains sur un torchon. Il était agréable de revoir le sourire de Gabriela. Elle travaillait pour eux depuis des années, bien avant que Riley ne se sépare de Ryan. Gabriela avait accepté d’emménager avec Riley et sa fille. Riley lui en était reconnaissante.
— Vous avez passé une bonne journée ? demanda Gabriela.
— Oui, une très bonne journée.
— ¡ Qué bueno !
Gabriela disparut à nouveau dans la cuisine en chantant en espagnol. Des odeurs délicieuses embaumaient toute la maison.
Riley balaya le salon du regard. Elle avait emménagé récemment avec sa fille. La maison aux allures de ranch où elles avaient habité après le divorce était trop isolée. En outre, Riley avait ressenti le besoin de changer d’air, pour elle et pour April. Ryan leur versait maintenant une généreuse pension alimentaire. Il était temps de repartir à zéro.
Il restait encore quelques détails à régler. Le mobilier était un peu vieux et semblait peu à sa place dans le salon flambant neuf. L’un des murs était vide et Riley n’avait plus d’images à y suspendre. Peut-être qu’elle pourrait aller faire des emplettes avec April, ce week-end… L’idée lui plut. Elle vivait enfin une vie normale au lieu de courir après les psychopathes.
En parlant d’April… Où était-elle ?
Elle tendit l’oreille. Il n’y avait pas de musique dans la chambre de sa fille. Ce fut alors qu’elle entendit April hurler.
Elle était dans le jardin. Riley traversa à toute allure le salon et fit irruption sur la terrasse. La tête et le torse de sa fille apparurent par-dessus la clôture, avant de disparaître à nouveau. Riley mit quelques secondes avant de comprendre. Elle éclata de rire. Elle avait eu tort de réagir si vivement. Il est vrai qu’elle avait récemment arraché sa fille des mains d’un taré…
April rebondissait en rythme de l’autre côté de la clôture, en poussant des petits cris d’excitation. Elle était en train de sauter sur le trampoline des voisins. Elle avait fait connaissance avec la fille qui habitait là : c’était une adolescente de son âge et elles allaient à la même école.
— Fais attention ! l’interpella Riley.
— Tout va bien, Maman !
Riley éclata de rire. C’était un bruit inhabituel, son rire – l’expression d’une émotion trop longtemps oubliée. Elle allait devoir s’y réhabituer.
Elle voulait également s’habituer à la joie de sa fille. Elle avait eu si souvent affaire à une April renfrognée et boudeuse, même pour une adolescente… Riley ne lui en voulait pas. Après tout, elle n’avait pas été à la hauteur dans son rôle de mère. Elle essayait de se rattraper.
C’était sans doute ce qu’elle préférait dans sa nouvelle vie : sur le terrain, les horaires étaient imprévisibles. Maintenant, l’emploi du temps de Riley coïncidait avec celui de April. Elle redoutait le moment où cela changerait à nouveau.
Profitons-en pendant que ça dure…
Elle tourna les talons, juste au moment où la sonnette retentissait.
— J’y vais, Gabriela.
Elle ouvrit la porte. Un homme souriant, qu’elle n’avait jamais vu, se trouvait sur le perron.
— Bonjour, dit-il un peu timidement. Je m’appelle Blaine Hildreth. J’habite à côté. Votre fille est avec la mienne, Crystal.
Il tendit un paquet à Riley.
— Bienvenue dans le quartier. Je vous ai apporté un petit cadeau pour la pendaison de crémaillère.
— Oh…
Riley n’était pas habituée à recevoir ce genre d’attentions. Elle mit du temps avant de trouver la réponse appropriée :
— Je vous en prie : entrez.
Elle accepta avec embarras le paquet et invita Blaine à s’asseoir dans un fauteuil. Elle s’assit à son tour, en gardant le cadeau sur ses genoux. Blaine Hildreth la dévisagea, comme s’il attendait quelque chose.
— C’est très gentil à vous, dit-elle en déballant le paquet.
Il contenait un service de tasses colorées, avec des papillons et des fleurs.
— Elles sont ravissantes, dit Riley. Je peux vous offrir un café ?
— Merci, avec joie.
Riley appela Gabriela qui passa la tête par l’embrasure de la porte.
— Gabriela, pourriez-vous nous préparer du café ? Servez-le dans ces tasses. Blaine, qu’est-ce que vous voulez ?
— Noir, ça ira.
Gabriela emporta le paquet dans la cuisine.
-Je m’appelle Riley Paige, dit-elle. Merci d’être passé. Et merci pour le cadeau.
— Je vous en prie.
Gabriela leur servit du café chaud, avant de retourner dans la cuisine. Riley se surprit à détailler son voisin du regard… Après tout, elle était maintenant célibataire et elle ne put s’en empêcher. Elle espéra qu’il ne s’en rendrait pas compte.
Oh, de toute façon, il fait peut-être la même chose avec moi…
Elle remarqua d’abord qu’il ne portait pas d’alliance. Veuf ou divorcé.
Ensuite, elle estima qu’il devait avoir son âge, peut-être un peu plus jeune, peut-être à la fin de la trentaine.
Enfin, elle songea qu’il était beau – raisonnablement beau. Son front commençait à se dégarnir, ce qui n’était pas un problème. Il avait l’air en forme et musclé.
— Alors, qu’est-ce que vous faites dans la vie ? demanda Riley.
Blaine haussa les épaules.
— J’ai un restaurant. Vous connaissez Blaine’s Grill ?
Impressionnant ! Blaine’s Grill était l’endroit le plus sympa pour déjeuner à Fredericksburg. Riley avait entendu dire que c’était encore meilleur le soir, mais elle n’avait jamais eu l’occasion d’essayer.
— J’y suis allée, dit-elle.
— Eh bien, il m’appartient. Et vous ?
Riley prit une longue inspiration. Il n’était jamais facile de dire à un étranger ce qu’elle faisait dans la vie. Les hommes, surtout, étaient souvent intimidés.
— Je suis du FBI, dit-elle. Je suis… agent de terrain.
Les yeux de Blaine s’écarquillèrent.