Une Mer De Boucliers . Морган Райс

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Une Mer De Boucliers  - Морган Райс L'anneau Du Sorcier

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se concentre, qu’il s’éclaircisse l’esprit. Comme il regrettait maintenant d’avoir bu tout ce vin !

      — Nous sommes tous des hommes, ici ! cria-t-il. Nous ne sommes qu’un peuple ! Une armée ! Nul besoin de se battre ! Il y a assez de femmes pour tout le monde. Vous ne pensiez pas ce que vous disiez, ni l’un, ni l’autre !

      Godfrey se tourna vers le MacGil qui fronça les sourcils, l’épée toujours au poing.

      — S’il présente ses excuses, je les accepterai, dit l’homme.

      Le McCloud resta hagard un instant, puis son expression s’adoucit et il esquissa un sourire.

      — Eh bien, je te présente mes excuses ! s’écria-t-il en tendant la main droite.

      Godfrey fit un pas en arrière pour laisser le MacGil accepter cette main tendue d’un air circonspect.

      Soudain, le McCloud attira brusquement son vis-à-vis contre lui, leva son épée et le poignarda en pleine poitrine.

      — Je m’excuse, ajouta-t-il, de ne pas t’avoir tué plus tôt ! Ordure MacGil !

      Sa victime s’écroula, inondant le parquet de son sang.

      Mort.

      Godfrey resta bouche bée. Il ne se trouvait qu’à quelque pas des deux hommes. Il ne put s’empêcher de penser que tout était de sa faute. Il avait encouragé le MacGil à baisser sa garde. Il lui avait offert de faire la paix. Ce McCloud les avait trahis et l’avait ridiculisé devant ses hommes.

      Godfrey n’avait plus les idées claires. Échauffé par la boisson, il eut le réflexe de ramasser l’épée du MacGil mort. Vif comme l’éclair, il fit un pas en avant et plongea sa lame dans le cœur du McCloud.

      Celui-ci écarquilla les yeux, choqué par son geste, puis il tomba lentement à genoux, mort, l’épée plantée jusqu’à la garde dans sa poitrine.

      Godfrey baissa les yeux vers sa main ensanglantée, comme s’il ne pouvait y croire. Il venait de tuer un homme, pour la première fois. Il n’aurait jamais cru cela possible.

      Il n’avait jamais eu l’intention de le tuer. Il n’y avait même pas réfléchi. Quelque chose d’enfoui au plus profond de son être avait crié vengeance.

      Le chaos tomba soudain sur le hall. De tous côtés, les hommes se jetèrent les uns sur les autres, enragés. Le chuintement des épées quittant les fourreaux emplit la pièce. Godfrey sentit Akorth le pousser brusquement sur le côté juste avant qu’une lame ne lui traverse la tête.

      Un autre soldat, qu’il ne reconnaissait même pas, le jeta à travers la table et la tête de Godfrey heurta un nombre incalculable de chopes de bière avant d’atterrir lourdement sur le sol, assommé. Il eut tout juste le temps de penser qu’il aurait préféré se trouver ailleurs.

      CHAPITRE SIX

      Dans sa chaise roulante, Guwayne entre ses bras, Gwendolyn se prépara mentalement quand les domestiques ouvrirent les portes devant elle, cédant le passage à Thor qui poussa son fauteuil dans la chambre de sa mère malade. Les gardes de la Reine s’inclinèrent devant elle et Gwen serra plus fort son bébé au moment de pénétrer dans la pièce engloutie sous les ténèbres. Tout y était silencieux, étouffant, oppressant. Des torches éclairaient faiblement ce lieu qui sentait la mort.

      Guwayne, pensa-t-elle. Guwayne. Guwayne.

      Elle répéta le nom de son fils dans sa tête, encore et encore, pour focaliser son attention sur autre chose que sa mère mourante. Ce nom lui apportait du réconfort et réchauffait son âme. Guwayne. L’enfant du miracle. Elle l’aimait déjà plus qu’elle n’aurait su le dire.

      Gwen tenait à ce que sa mère le voie avant de mourir. Elle voulait que sa mère soit fière d’elle et obtenir sa bénédiction. Elle devait se l’avouer à elle-même. Malgré leur relation passée, Gwen voulait faire la paix avant qu’il ne soit trop tard. Elle était fragile en ce moment et le fait qu’elle se soit rapprochée de sa mère ces derniers mois ne faisait que rendre cette épreuve plus difficile encore.

      Son cœur se serra quand les portes se refermèrent derrière elle. Elle balaya la pièce du regard et vit une douzaine de serviteurs au chevet de sa mère : des membres de la vieille garde qu’elle reconnut et qui avaient autrefois gardé son père. La chambre était remplie de monde. Cela ressemblait déjà à une veillée funèbre. Bien sûr, Hafold, la fidèle servante, se tenait au plus près du lit, prête à repousser tous les intrus, comme elle l’avait fait toute sa vie.

      Thor poussa le fauteuil de Gwendolyn plus près du lit. Gwen voulait se lever pour embrasser sa mère mais tout son corps lui faisait mal et elle savait qu’elle en était incapable.

      Au lieu de cela, elle posa la main sur le poignet de sa mère. Sa peau était froide sous ses doigts.

      En sentant sa caresse, sa mère, jusqu’alors inconsciente, ouvrit lentement un œil. Elle parut à la fois surprise et heureuse de voir Gwen. Elle souleva un peu plus ses paupières lourdes et ouvrit la bouche pour parler.

      Ses lèvres formèrent des mots, mais seul un grognement rauque s’échappa de sa gorge. Gwen ne comprit pas.

      Sa mère se racla la gorge et fit signe à Hafold de s’approcher.

      Celle-ci se pencha immédiatement et colla son oreille contre la bouche de la Reine.

      — Oui, Madame ? demanda-t-elle.

      — Renvoyez tout le monde. Je veux rester seule avec ma fille et Thorgrin.

      Hafold jeta un bref regard de reproche à Gwen, puis répondit :

      — Comme vous voudrez, Madame.

      Hafold rassembla rapidement tous les visiteurs et les conduisit vers la sortie, avant de revenir à son poste, au chevet de la Reine.

      — Seule, répéta la Reine en lui jetant un regard entendu.

      Hafold lui renvoya son regard, surprise, puis toisa Gwen d’un air jaloux. Elle quitta la chambre en trombe et referma la porte d’un coup sec derrière elle.

      Gwen demeura seule avec Thor, soulagée de les voir partir. Un parfum de mort traînait déjà dans l’air. Gwen le sentait : sa mère n’en avait plus pour longtemps.

      La Reine saisit la main de Gwen qui la serra en retour. Sa mère lui sourit et une larme roula le long de sa joue.

      — Je suis heureuse de te voir, dit-elle dans un souffle à peine audible.

      Gwen eut à nouveau envie de pleurer et lutta pour rester forte, pour retenir ses larmes pour le bien de sa mère. Cependant, elle ne put s’empêcher de verser de chaudes larmes.

      — Mère, dit-elle. Je suis désolée. Je suis tellement, tellement désolée. Pour tout.

      L’idée que toutes deux n’aient jamais pu être proches dévorait Gwen de l’intérieur. Les deux femmes ne s’étaient jamais vraiment comprises, leurs deux personnalités en conflit permanent. Elles n’avaient jamais porté le

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