l’Amour Comme Ci . Sophie Love

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l’Amour Comme Ci  - Sophie Love Les Chroniques de l’Amou

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idées pour aborder l’article. Grâce à toutes les Guinness, elle se retrouva capable d’adopter un ton encore plus sarcastique qu’elle ne l’avait anticipé.

      Si vous vous êtes déjà demandé quelle odeur avait de la Guinness éventée incrustée dans un tapis depuis des décennies, alors ne cherchez pas plus loin que le Saint Paddy’s Inn à Lisdoonvarna, dans le Comté de Clare. En tant qu’Américaine exotique, mon arrivée a provoqué une étouffante effusion d’hospitalité irlandaise. Je dis étouffante, parce que refuser les offres de copieuses quantités d’alcool n’était tout simplement pas une option, d’où l’odeur de Guinness éventée mentionnée précédemment qui imprègne chaque centimètre carré de ce tripot crasseux et sombre. En fait, l’endroit est tellement imprégné de Guinness que les tapis, rideaux et papiers peints sont tous collants au toucher. Disons juste que je ne serai pas surprise si l’eau de ma douche matinale (dans la salle de bains démodée attenante) était noire et mousseuse…

      Elle poursuivit sur le même ton sarcastique. Elle savait qu’il était méchant de critiquer le B&B et les gens amicaux qu’elle avait rencontrés jusqu’à présent, mais elle ne pouvait simplement pas s’en empêcher.

      Elle termina et appuya sur envoyer. Elliot répondit presque immédiatement par un mail élogieux.

      Continuez comme ça, Keira. C’est de l’or !

      Juste à ce moment, le téléphone de Keira sonna. C’était Bryn. Keira soupira, réalisant qu’elle n’allait pas travailler plus ce soir-là. Elle referma son ordinateur portable et prit l’appel, tout en grimpant dans son lit.

      « Quoi de neuf ? », demanda-t-elle à sa sœur.

      « J’ai juste eu rendez-vous raté », expliqua Bryn. « Alors j’ai pensé que j’allais t’appeler pour avoir les dernières informations sur ce guide touristique bien foutu. »

      Keira rit. « Eh bien, il a trop de cheveux. Et son sens de la mode est nul. Mais avec un peu d’effort il serait bien. »

      « Je pense que tu devrais te lancer », dit Bryn.

      Keira poussa une exclamation, surprise par l’impertinence de Bryn, même pour elle. « Et Zach ! », dit-elle en riant.

      « Qu’en est-il de lui ? », répondit Bryn avec dédain.

      Keira grommela. « C’est mon petit-ami », rappela-t-elle à Bryn. « Et même si Shane se faisait couper les cheveux et avait une toute nouvelle garde-robe, je ne pourrais pas passer plus de cinq minutes en sa compagnie avant de l’étrangler. »

      Bryn rit. « Ça va rendre les prochaines semaines un peu difficiles, non ? »

      « Ça et le fait que ma chambre se trouve au-dessus d’un pub qui ne semble pas avoir d’heure de fermeture et un groupe folk qui joue vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. »

      « Ça a l’air incroyable », la contredit Bryn. « Bon sang, Keira, tu travailles tellement que tu ne peux même pas voir dans quelle situation excitante tu te trouves ! Tu viens de me dire que la fête ne s’arrête jamais avec un grognement. »

      « Tu parles comme Shane », répondit Keira. « Si je ne veux pas boire, danser et être joyeuse, je n’ai pas à le faire ! »

      Bryn et elle mirent fin à leur conversation, et Keira se rendit compte que, malgré tout le bruit qui venait d’en bas, elle était à peine capable de garder les yeux ouverts. Alors elle s’installa sous la fine couverture et posa la tête sur l’oreiller grumeleux. Il n’y avait toujours aucune réponse de Zach à ses messages pleins d’humour. Elle essaya de l’appeler mais le téléphone sonna juste dans le vide.

      Elle consulta Instagram et vit des photos de Zach au mariage de Ruth. Il était magnifique dans son costume, mais il paraissait si seul. Il semblait gêné de se tenir là sans personne, et elle se sentit mal de ne pas être là avec lui. Peut-être que sa mère avait eu un peu raison. Manifestement, assister aux mariages en solitaire était très embarrassant.

      Alors qu’elle commençait à s’endormir, Keira se mit à rêver qu’elle était là-bas, au mariage, avec Zach. Seulement ce n’était pas Zach, c’était Shane, rasé et vêtu d’un costume élégant. Il était plus beau que ce à quoi elle s’était attendue.

      Keira se réveilla en sursaut. Les choses étaient déjà assez compliquées sans qu’elle ne développe un faible pour son guide !

      Elle chassa toutes ces pensées de son esprit et, finalement, tomba dans un profond sommeil.

      CHAPITRE QUATRE

      « Vous avez bien dormi ? », demanda Orin à la seconde où Keira descendit l’escalier le lendemain matin, émergeant dans la partie pub du B&B.

      Elle frotta ses yeux à moitié fermés. « Oui, merci. » Le mensonge vint si facilement. Mieux valait prétendre qu’elle aimait son lit branlant, sa couette mince et ses oreillers grumeleux que de se plaindre et qu’Orin en fasse toute une histoire. Elle pourrait écrire dessus plus tard, après tout, et obtenir ainsi une sorte de libération cathartique.

      « Asseyez-vous et prenez votre petit déjeuner », dit Orin. Il la conduisit à une table et posa un café devant elle. Il fut rapidement suivi par un bol de gruau d’avoine. Il s’assit sur le siège opposé. « Je l’ai fait à l’irlandaise. J’espère que vous aimerez. »

      Il esquissait un sourire assez large.

      « Qu’est-ce que c’est, à l'Irlandaise ? », murmura Keira avec méfiance.

      Elle prit une gorgée de café et fut surprise par son goût délicieux. Quelle que soit la manière irlandaise, c’était bon ! Puis elle fourra une cuillerée de son gruau d’avoine dans sa bouche et en pleura presque de joie. Elle n’avait jamais goûté quelque chose de si crémeux, de si absolument fantastique.

      « Waouh, qu’est-ce qui fait que c’est si bon ? », dit Keira en dévorant une autre cuillère de flocons d’avoine. « Les vaches sont-elles nourries à l’herbe biologique et traites par les mains des jeunes filles ? », plaisanta-t-elle.

      Le sourire d’Orin s’élargit. « Du Baileys dans le café. Et une touche de whisky dans le lait. »

      Keira fut stupéfaite. « De la liqueur à huit heures du matin ? », s’exclama-t-elle. « Est-ce une bonne idée ? »

      Orin lui fit un clin d’œil. « La meilleure façon de commencer la journée. Ça et une marche vivifiante. Ce que vous aurez dès que je vous accompagnerai à votre rencontre avec William Barry, le chef du festival. »

      Keira réalisa alors qu’Orin était déjà prêt à quitter le B&B. Il portait des bottes qui atteignaient la mi-hauteur de ses mollets, comme en prévision de flaques d’eau. Ou de la boue. Dans les deux cas, Keira n’était pas d’humeur à se promener.

      « Vous n’avez pas besoin de faire ça », dit-elle. « J’ai le GPS dans la voiture pour ne pas me perdre. »

      Orin pointa son café du doigt. « Ce n’est pas pour ça que je le fais. »

      Le côté cynique de l’esprit de Keira se demanda si Orin l’avait délibérément

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