Le Sang Rival. Amy Blankenship
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Puis, sans la prévenir, il lui prit la main et l'entraîna dans une longue étreinte. Frottant sa joue contre ses cheveux auburn, il chuchota avec des trémolos dans la voix :
– Il faut que je retourne de l'autre côté pour empêcher les démons de venir ici.
– Tu parles comme grand-père… il sait tout sur les démons, lui dit Kyoko en appuyant son oreille contre sa poitrine pour pouvoir écouter ses battements de cœur. Elle glissa un de ses bras autour de son dos et se demanda pourquoi elle ne pouvait pas sentir ses ailes alors qu'elle savait qu'elles étaient là.
La regardant en face pour contempler son air innocent, il lui prit le menton et tourna ses étonnants yeux d'émeraude vers les siens.
– Ne crains pas les démons, Kyoko… tu as le pouvoir de les envoyer hors de ce monde.
Après lui avoir fait cette confession, il jeta un coup d'œil sur la statue de la jeune fille. Il pouvait sentir les démons traverser le Cœur du Temps à un rythme dangereusement rapide.
Plaçant Kyoko sur l'herbe, il se leva et se dirigea vers la statue en jugeant bon de rajouter :
– Et je ne suis pas un ange… mais ton gardien. Je m'appelle Toya.
Toujours agenouillée dans l'herbe, elle se pencha en avant en le regardant entrer dans la maison du sanctuaire qui s'illumina d'une brume bleutée. Elle se mit à crier lorsqu'une paire de bras sortit soudainement de la lumière pour l’attraper, puis plusieurs démons apparurent autour d’elle. Alors que son cri et le rugissement de l'ange retentissaient dans la nuit, la lumière de la statue commença à imploser vers l'arrière, un peu comme si un aspirateur l’aspirait.
Kyoko entendit ensuite la porte arrière de la maison claquer, mais elle ne put quitter l'ange et les démons des yeux. Se levant, elle s'enfuit en courant vers la porte ouverte de la maison du sanctuaire. Elle entendit son grand-père et son frère l’appeler, mais c'était Tasuki qui se rapprochait d'elle.
Alors qu'elle tendait la main à l'ange, les bras de Tasuki l'entourèrent pour la porter en l'air… mais trop tard. Lorsque l'index de Kyoko frôla presque les mains tendues de la statue, de grands faisceaux de lumière se mirent à jaillir de ce même endroit. Pour Tasuki, c’était comme si un baril de poudre lui explosait en plein visage lors du feu d'artifice du 4 juillet.
Au même moment, un des faisceaux de lumière lui frappa le côté de la poitrine gauche, le faisant grimacer dans sa surprise. Stupéfait de constater que ce n’était pas cet impact qui lui faisait mal, il eut la sensation que quelque chose se précipitait sur lui pour l’envahir… un peu comme s'il avait raté quelque chose pendant toute sa vie et qu'il arrivait enfin chez lui.
Ses yeux s’élargirent lorsqu'il vit un joli ruban de lumière bleue fluorescente relier les mains de la statue des doigts de Kyoko. Puis il cligna des yeux quand, le temps d’une fraction de seconde, il vit un magnifique cristal tourner autour de ce ruban. Voulant empêcher Kyoko de s'en approcher, il trébucha en reculant et en la tenant fermement dans ses bras.
Le cristal fila ensuite de plus en plus vite jusqu'à ce qu'il explose, envoyant d'autres éclats de lumière jusqu’aux travers de la ville… comme une belle étoile dans la nuit noire.
Tasuki se mit à respirer plus fort. Quand il s’était faufilé près de la fenêtre de sa chambre, il avait vu un homme étrange avec Kyoko dans les bras, qui semblait paniqué en voyant son corps inerte. Il ne savait pas ce que cet homme lui avait fait, mais il ressentit de la satisfaction quand cette lumière l'aspira en emportant avec lui les démons aux yeux rouges.
– L'ange a besoin de notre aide, cria Kyoko en essayant de se dégager de Tasuki, mais en vain. Voyant son grand-père s'interposer entre elle et la statue, elle s'écria sans comprendre :
– Il y a des démons dans cette statue et ils vont lui faire du mal. Tu dois aller te battre contre eux… tu dois l'aider… s'il te plaît !
S’appuyant contre Tasuki, elle sanglota en voyant l’expression effrayante que son grand-père affichait sur son visage :
– Tu ne peux pas l'aider ?
Hogo se retourna pour regarder à l'intérieur du sanctuaire. Les parchemins qu'il avait placés de partout à l'intérieur de la petite structure étaient encore fumants, mais la plupart d’entre eux avaient été réduits en cendres. Reculant de quelques pas, il contempla un instant le jeune garçon qui tenait sa petite-fille et ressentit des frissons ramper le long de sa colonne vertébrale. Les yeux de Tasuki, qui étaient normalement d'un brun tendre, avaient pris une couleur améthyste alors qu’il semblait fixer la statue, l’air en colère.
En effet, son sang était devenu bien plus froid que la glace lorsqu'il se rendit compte qu’un lien avait été établi entre Kyoko et la statue de la jeune fille. De son côté, son grand-père avait compris que son temps était écoulé. Et si l'apparence du cristal semblait empirer de plus en plus, le fait de le voir se briser le terrifiait. Il avait aussi bien remarqué qu'un morceau de cristal avait carrément explosé contre la poitrine du jeune Tasuki.
– Ce que les manuscrits disaient est donc vrai, chuchota-t-il d’une voix rauque, en regrettant que ce ne soit pas un mensonge.
Hogo leva les yeux au ciel et envoya une prière silencieuse à toute divinité qui serait là pour l’écouter et le guider. Il fallait qu’il emmène les enfants loin d'ici et, surtout… il devait emmener Kyoko loin de Tasuki. Parce que sans aucune raison, ce garçon conduirait les démons jusqu'à elle, et les gardiens du cristal arriveraient très vite.
Tasuki trembla quand Kyoko lui fut arrachée des bras. Il tourna son regard améthyste vers celui qui lui avait enlevée… c’est-à-dire son grand-père. Il n’aurait pas dû la prendre comme ça par les épaules.
– Tasuki, tu n’as rien à faire ici en pleine nuit. Si tu ne veux pas que je réveille ton père, je te conseille plutôt de rentrer chez toi. Et tout d’suite ! lui ordonna-t-il d'une voix dure.
Il poussa Kyoko dans les bras de Tama et attrapa les épaules des deux petits-enfants qui lui avaient été confiés.
Tasuki fixa Kyoko, qui avait caché son visage dans la poitrine de Tama et qui continuait de pleurer pour l'ange qu'elle était sûre que les démons avaient tué.
– Kyoko, je t'attendrai demain matin, pour t'accompagner à l'école, lui déclara-t-il en lançant un dernier regard au sanctuaire avant de retourner chez lui.
Le vieil homme attendit qu’il rentre en rampant par la fenêtre de sa chambre. Il prit une longue respiration en pensant à ce que ses petits-enfants lui feraient une fois qu’ils auraient compris ce qu'ils allaient faire.
– Allez, les enfants… préparez vos affaires. Nous allons bientôt partir, leur annonça-t-il.
Aujourd’hui… au château, quartier général de l’EEP.
Assis sur sa chaise, Storm était penché en arrière, les yeux rivés au plafond, perdu dans ses pensées. Il pensait aux gardiens et à cette légende qui racontait que leur origine avait débuté par une histoire d'amour bizarre dont la nature était paradoxale. Puis, sa curiosité s’accrut lorsqu’il