Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2. Морган Райс

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Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2 - Морган Райс

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C’est ce que les traîtres obtiennent, à moins qu’ils n’aient la chance de mourir avant, dit le charretier. Il fit un signe de tête aux deux cavaliers qui avaient accompagné la charrette. Enlevez ça. Quoi qu’il ait fait, ce n’est plus son tour. Videz les cages pour que ça attire les animaux.

      En grommelant, les deux gardes se mirent au travail, et Raymond se serait alors enfui s’il avait pu, ses chaînes ne le retenaient que trop bien. Il ne pourrait même pas se soulever par-dessus le rebord de la charrette, et encore moins se relever après cela. Les gardes semblaient le savoir, se déplaçant d’une cage à l’autre, en extirpant les cadavres d’hommes et de femmes et les jetant à terre. Certains se brisèrent dans leur chute, des morceaux de corps se dispersant sur le flanc de la colline pour ce qui viendrait les dévorer.

      La femme qui avait été dans la cellule frôla la pierre au cœur de la colline lorsqu’ils jetèrent son corps sur le côté et ses yeux s’ouvrirent en grand. Elle poussa alors un cri qui, Raymond en était certain, le hanterait jusqu’au moment de sa mort, si brut et empreint de douleur qu’il ne put même pas imaginer les souffrances qu’elle y avait endurées.

      — Elle devait être encore en vie, dit celui avec l’arbalète, tandis que les autres la traînaient loin de la pierre.

      Elle se tut à nouveau dès qu’elle cessa de toucher la pierre et, pour faire bonne mesure, l’arbalétrier lui ficha un carreau dans la poitrine avant qu’ils ne la jettent sur le côté.

      Ils traînèrent ensuite l’homme sur la pierre pour le dégager et pour Raymond, le pire fut quand il les remercia de le faire. Il les remercia de l’avoir traîné un peu plus loin pour mourir. Dès qu’il quitta la pierre, Raymond le vit passer d’un homme qui se débattait et criait à un morceau de viande sans vie, à tel point que le geste du garde sembla superflu quand il lui trancha la gorge, juste pour être sûr.

      Le flanc de la colline redevint silencieux, à l’exception des cris des oiseaux charognards, et des bruissements qui promettaient de plus grands prédateurs un peu plus loin. Il y avait peut-être même des prédateurs humains qui les observaient, Raymond avait en effet entendu dire que les hommes civilisés ne voyaient pas les Pictis dans leurs territoires sauvages quand ils ne voulaient pas être vus. Le simple fait de ne pas savoir rendait toute chose plus cruelle.

      — Le duc dit que vous allez mourir, dit le charretier, mais il n’a pas dit comment, alors on va jouer le jeu auquel les traîtres ont le droit jouer. Vous irez dans les cages, et peut-être que vous vivrez ou peut-être que vous mourrez. Puis, dans un jour ou deux, si on y pense, on reviendra, et on choisira l’un de vous pour la pierre.

      Il regarda Raymond droit dans les yeux.

      — Ce sera peut-être toi. Peut-être que tu pourras regarder pendant que tes frères meurent, et pendant que les animaux viennent te bouffer, et que les Pictis viennent te couper. Ils détestent les gens du royaume. Ils ne peuvent pas attaquer la ville, mais vous… vous seriez des proies faciles.

      Il se mit à rire et les gardes firent descendre Raymond, détachant ses chaînes d’un crochet dans le chariot avant de l’en extirper. Pendant un moment, ils se dirigèrent vers la pierre et Raymond fut sur le point de les supplier de ne pas le mettre dessus pensant qu’ils avaient peut-être changé d’avis et décidé de l’y mettre immédiatement. Au lieu de cela, ils l’emmenèrent à l’une des cages suspendues et le poussèrent à l’intérieur avant de fermer la porte derrière lui et de la verrouiller avec une serrure qui semblait pouvoir résister à toute tentative d’évasion.

      La cage n’offrait que peu d’espace, Raymond ne pouvait s’y asseoir confortablement ni même envisager de s’y allonger. La cage grinçait et se déplaçait à chaque mouvement du vent, assez fort pour donner l’impression d’être une torture en soi. Tout ce que Raymond pouvait faire, c’était rester assis là pendant que les hommes traînaient ses frères dans d’autres cages, incapable de leur venir en aide.

      Garet se débattit comme il le faisait toujours. Cela lui valut un coup au ventre avant qu’ils ne le soulèvent et ne l’enferment dans une autre cage, de la même façon qu’un fermier aurait pu pousser un mouton non coopératif dans un enclos. Ils soulevèrent Lofen tout aussi facilement, le jetant dans une autre prison suspendue, et ils se retrouvèrent tous suspendus enveloppés dans la puanteur de la mort émanant des corps abandonnés sur le flanc de la montagne.

      — Comment avez-vous pu croire que vous pourriez vous battre contre le duc ? demanda le charretier. Le duc Altfor a dit que vous paierez pour ce que votre frère a fait, et vous le ferez. Attendez, pensez à ça, et souffrez. On reviendra.

      Sans un mot de plus, il tourna la charrette et commença à s’éloigner, laissant Raymond et ses frères se balançant doucement.

      — Si je peux…, dit Garet, essayant manifestement d’atteindre la serrure de sa cage.

      — Tu ne sais pas ouvrir une serrure, dit Lofen.

      — Je peux essayer, non ? riposta Garet. Nous devons essayer quelque chose. Nous devons…

      — Il n’y a rien à essayer, répondit Lofen. Peut-être qu’on peut tuer les gardes quand ils reviendront, mais on ne pourra pas contourner ces serrures.

      Raymond secoua la tête.

      — Assez, dit-il. Ce n’est pas le moment de se disputer. Il n’y a nulle part où aller, et rien à faire, alors le moins que l’on puisse faire, c’est de ne pas se battre entre nous.

      Il savait ce que signifiait un tel endroit et qu’il n’y avait aucune chance réelle de s’échapper.

      — Bientôt, dit-il, des animaux viendront, ou pire encore. Peut-être que je ne pourrai plus parler après. Peut-être que je… peut-être qu’on sera tous morts.

      — Non, dit Garet en secouant la tête. Non, non, non.

      — Si, répliqua Raymond. On ne peut pas contrôler ça, mais on peut affronter nos morts avec courage. Nous pouvons leur montrer que les gens honnêtes affrontent la mort avec dignité. Nous pouvons refuser de leur donner la peur qu’ils veulent.

      Il vit Garet blêmirent avant de hocher la tête

      — D’accord, dit son frère. D’accord, je peux le faire.

      — Je sais que tu peux, dit Raymond. Vous pouvez tout faire, tous les deux. Je veux dire…

      Comment pouvait-il formuler ce qu’il avait sur le cœur ?

      — Je vous aime tous les deux, et je suis si reconnaissant d’avoir eu la chance d’être votre frère. Si je dois mourir, je suis content d’avoir au moins l’occasion de le faire avec les meilleures personnes que je connaisse au monde.

      — « Si », dit Lofen. Ce n’est pas encore fait.

      — « Si », approuva Raymond, mais au cas où ça arriverait, je voulais que vous le sachiez.

      — Oui, dit Lofen. Je ressens la même chose.

      — Moi aussi, dit Garet.

      Raymond resta immobile, essayant d’avoir l’air courageux pour ses frères, et pour tous ceux qui le regardaient, parce qu’il était sûr qu’il devait y avoir quelque chose ou quelqu’un qui regardait depuis

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