Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2. Морган Райс

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Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2 - Морган Райс

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Je ne te dis pas quoi faire, je ne fais qu’à peine suggérer, mon seigneur, mon duc. Avec une femme, et avec le temps un héritier, et la loi de ton côté, tu réussiras à reprendre tout cela.

      — Et qu’est-ce que ça peut te faire ? demanda Altfor, en la regardant.

      Si Moira avait été blessée par cette dernière remarque, elle n’en montra rien. Au contraire, elle eut l’air triomphante en regardant Geneviève qui gisait au sol.

      — Parce que ton frère, mon mari, est mort, et je préfère continuer à être l’amante d’un homme puissant que d’être une femme sans pouvoir, dit Moira. Et toi… tu es l’homme le plus puissant que j’aie rencontré.

      — Et je devrais te vouloir toi, plutôt que ma femme ? demanda Altfor. Pourquoi devrais-je vouloir les restes de mon frère ?

      Même pour Geneviève, cela semblait un jeu cruel à jouer alors qu’elle l’avait déjà surpris avec Moira.

      Mais encore une fois, ce que Moira ressentait était soigneusement masqué.

      — Viens avec moi, suggéra-t-elle, et je te rappellerai la différence pendant que tes hommes s’apprêtent à tuer tous ceux qui le méritent. Tes hommes, pas ceux de ton oncle.

      C’était suffisant pour qu’Altfor la tire vers lui, l’embrassant même si Geneviève et les deux gardes étaient là. Il attrapa le bras de Moira, la tirant vers la sortie de la grande salle. Geneviève vit Moira jeter un regard en arrière, et la cruauté de son sourire suffit à glacer Geneviève jusqu’aux os.

      À ce moment-là, Geneviève s’en moquait. Elle ne se souciait pas qu’Altfor était sur le point de la trahir d’une manière dont il avait fait preuve tant de fois auparavant. Elle se fichait qu’elle ait failli mourir des mains de son oncle, ou qu’ils la voyaient tous les deux comme une gêne.

      Tout ce qui l’intéressait alors, c’était que sa sœur était en danger et qu’elle devait trouver un moyen de l’aider, avant qu’il ne soit trop tard. Altfor avait l’intention de la tuer, et elle n’avait aucun moyen de savoir quand cela arriverait.

      CHAPITRE TROIS

      Royce courait à travers la forêt, sentant le craquement des branches sous ses pas, serrant son épée gainée sur le côté pour qu’elle ne s’accroche à aucun des arbres. Privé de sa monture, il n’était pas assez rapide. Il avait besoin d’aller plus vite.

      Il accéléra, poussé par l’idée de rejoindre ses proches. L’Île Rouge lui avait appris à continuer à courir, quelle que soit la façon dont son cœur battait dans sa poitrine ou dont ses jambes lui faisaient mal. Il avait survécu à la course piégée à travers l’île, alors se forcer à courir plus loin et plus vite à travers une forêt n’était rien.

      Sa vitesse et sa force l’aidaient. Des arbres défilaient de part et d’autre, Royce ignorait les branches qui lui griffaient la tête. Il entendait les créatures des bois s’enfuir pour s’éloigner de cet intrus qui traversait leur territoire, et il savait qu’il devait trouver un meilleur moyen de se déplacer. S’il continuait à faire autant de bruit, il attirerait tous les soldats du duché.

      — Laisse-les venir, murmura Royce pour lui-même. Je les tuerai tous.

      Une partie de lui voulait faire cela et plus encore. Il avait réussi à tuer le seigneur qui l’avait plongé, lui et ses amis, dans la fosse de combat ; il avait réussi à tuer les gardes qui l’avaient attaqué, mais il savait aussi qu’il ne pouvait pas s’en prendre à toute une terre peuplée d’ennemis. Le plus fort, le plus rapide, le plus dangereux des hommes ne pouvait affronter plus que quelques ennemis, parce qu’il y aurait simplement trop d’endroits d’où une lame pourrait apparaitre de façon inattendue.

      — Je trouverai un moyen de faire quelque chose, dit Royce, mais il ralentit tout de même, se déplaçant plus prudemment dans la forêt, essayant de ne pas troubler la paix des arbres qui l’entouraient. Il pouvait entendre les oiseaux et les animaux qui s’y trouvaient, les sons transformant ce qui semblait être un espace vide en un paysage que les chants et les cris semblaient remplir tout entier.

      Que pouvait-il faire ? Son premier instinct, lorsqu’il avait commencé sa course, avait été de continuer à avancer, de sortir dans les espaces sauvages où les hommes ne vivaient pas, et où le Picti survivait. Il avait pensé disparaître, simplement disparaître, parce qu’il n’y avait rien pour le retenir.

      Brièvement, son esprit dessina une image de Geneviève, regardant en bas depuis les gradins de la fosse de combat, apparemment indifférente. Il mit cette image de côté, parce qu’il ne voulait pas penser à Geneviève. C’était trop douloureux de repenser à elle, le regardant comme elle l’avait fait. Pourquoi ne pas disparaître dans ces territoires où les hommes ne vivaient pas ?

      L’une des raisons était Mark. Son ami était tombé dans la fosse, mais Royce n’avait pas vu le moment de sa mort. Une partie de lui voulait croire que Mark aurait pu y survivre quand les jeux avaient été perturbés par son tour de force. Les nobles ne voudraient-ils pas le voir combattre à nouveau si cela était possible ? Ne voudraient-ils pas que son ami les divertisse autant que possible ?

      — Il doit être vivant, dit Royce, c’est certain.

      Même pour lui, cette pensée ressemblait à un mensonge destiné à le convaincre lui-même. Royce secoua la tête et continua de traverser la forêt, essayant de s’orienter. Il avait l’impression qu’il serait impuissant tant qu’il ne serait pas rentré chez lui. Il s’y rendrait et, une fois qu’il serait de nouveau en sécurité, il serait en mesure d’établir un plan sur ce qu’il faudrait faire ensuite. Il serait capable de décider s’il devait fuir, ou essayer de trouver Mark, ou de lever miraculeusement une armée avec laquelle s’attaquer aux hommes du duc.

      — Et peut-être que j’y parviendrai comme par enchantement, ironisa Royce tout en avançant. Il se déplaçait maintenant à la vitesse d’un animal traqué, se tenant courbé, plongeant sous le feuillage et se frayant un chemin sur le tapis de feuilles sans ralentir.

      Il connaissait la forêt. Il connaissait les routes qui la traversaient mieux que quiconque, parce qu’il avait passé bien du temps ici avec ses frères. Ils s’étaient pourchassés les uns les autres et avaient chassé de petits animaux. Maintenant, c’était lui qui était poursuivi et chassé, et qui essayait de trouver un moyen de s’en sortir. Il était presque sûr qu’il y avait une piste de chasse non loin de là où il se tenait, qui descendait jusqu’à un petit ruisseau, passait devant la cabane d’un charbonnier, puis descendait vers le village.

      Royce se dirigea vers elle, se frayant un chemin à travers la forêt, et fut arraché à ses pensées par un bruit au loin. C’était faible, mais c’était là : le bruit de pieds se déplaçant légèrement sur un terrain accidenté. Il ne l’aurait pas remarqué s’il n’avait pas passé autant de temps avec ses frères dans ces forêts, ou s’il n’avait pas appris sur l’Île Rouge que le danger pouvait surgir à tous moments.

      — Est-ce que j’attends, ou est-ce que je me cache ? se demanda-t-il à haute voix. Il serait facile de faire irruption sur le chemin, car il n’entendait qu’une seule personne qui venait, qui n’avait même pas l’air d’être un soldat. Les pas des soldats se reconnaissait par le

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