De retour à la maison. Блейк Пирс
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Il faisait du bon boulot, bien qu’il ait l’air assez dubitatif concernant la situation. Il était venu avec deux policiers, qui étaient encore occupés à inspecter les lieux. Chloé resta polie et évita de leur dire qu’elle avait déjà passé l’endroit au peigne fin.
« Et vous dites que la porte n’était pas fermée à clé ? » lui demanda le détective.
Ils étaient assis sur des tabourets dans la cuisine et regardaient l’endroit en y cherchant encore des indices. « Oui, » répondit Chloé.
« Est-ce que vous savez si c’était dans ses habitudes ? »
« Non, je ne sais pas. Mais je ne pense pas que ce soit le cas. Ça ne fait qu’un mois qu’il est à Washington. Je doute qu’il se sente déjà aussi à l’aise. »
« Est-ce qu’il y a une raison pour laquelle votre père aurait pu inviter votre sœur à venir ? »
Elle n’allait pas mentionner le fait que Danielle était entrée par effraction dans son appartement pour voler le journal de leur mère. Si elle le faisait, elle attirerait l’attention sur Danielle, alors que c’était son père, le mauvais. Elle était bien consciente que ça entraverait l’enquête, mais elle n’avait pas le choix. Elle devait mentir.
« Il n’y en a aucune qui me vienne à l’esprit, » dit Chloé. « Papa essayait de recoller les morceaux avec nous. On n’est pas une famille très proche, mais Danielle a toujours été un peu plus encline à croire ce qu’il disait. » Et voilà, le mensonge. « Alors peut-être qu’il lui a demandé de passer pour parler. Je ne sais pas. »
« Mais à en juger par la bouilloire et le sang qui s’y trouve, il se pourrait que ça ne se soit pas aussi bien passé que ça, » dit le détective.
« C’est ce qui me fait peur. »
« Le truc qui me dérange, c’est qu’on n’a que la bouilloire, » dit le détective. « Oui, c’est vrai, il y a du sang dessus, mais il n’y a pas une seule trace de lutte. »
« Je dirais que le sang en est une. »
« Et vous êtes certaine que c’est votre père qui l’a brandie ? Il est possible que ce soit son sang à lui. »
« J’en doute fortement, » dit Chloé.
Mais au moment où il lui posa cette question, elle commença à envisager une autre alternative – une alternative qu’elle n’avait pas envisagée, tellement elle avait été préoccupée pour Danielle. Si la porte n’était pas fermée à clé et qu’il n’y avait aucune trace de lutte… ça avait plutôt tendance à indiquer que c’était Danielle l’assaillante et non pas l’inverse. Elle serait partie de manière précipitée, en oubliant de fermer la porte à clé. Et ça aurait été plus facile pour elle de surprendre son père et de le frapper avec la bouilloire, parce qu’il ne se serait jamais attendu à ce qu’elle l’attaque.
Mais elle préféra garder ça pour elle. Elle ne voulait pas donner l’impression que Danielle puisse être l’agresseur. Elle remarqua que le détective la scrutait du regard, comme s’il savait ce à quoi elle venait de penser. Après quelques instants, il griffonna quelque chose sur un bloc-notes qu’il tenait en main, avant de se lever de son tabouret.
« Eh bien, vous connaissez la chanson, agent Fine, » dit-il. « Tout ce qu’on a, c’est ce sang. Nous allons le faire analyser, comme vous vous en doutez. Et vous recevrez probablement les résultats plus rapidement que nous. Nous allons faire un prélèvement et l’envoyer au labo. »
« Merci. »
« Et surtout, appelez-nous si vous pensez à quoi que ce soit. Si, vous savez… quelque chose vous revient. »
Le ton de sa voix indiquait qu’il avait l’impression qu’elle ne lui disait pas tout. Mais son expression lui disait également que ce n’était pas forcément un problème. En étant détective à Washington, il avait peut-être déjà été confronté à des enquêtes liées à des agents du FBI, ou il en avait très certainement entendu parler.
Il fallait qu’elle s’en rappelle. Il ne la voyait sûrement pas comme une sœur paniquée, mais plutôt comme un agent rationnel qui savait qu’il y avait une procédure à suivre. Et de fait, elle savait qu’il y avait une procédure à suivre. Elle ne pouvait pas s’attendre à ce qu’on ignore les règles, juste parce que cette affaire lui était personnelle.
« Je n’y manquerai pas, » dit-elle. « Et merci. »
« Entretemps, nous allons diffuser le signalement de votre sœur et de sa voiture. »
Le détective se dirigea vers la chambre à coucher, pour rejoindre les autres policiers. Chloé se leva de son tabouret, en ne sachant pas vraiment où aller, ni quoi faire. Elle était toujours persuadée que c’était son père qui devait avoir fait quelque chose de mal. Danielle avait déjà fait des choses regrettables dans le passé mais Chloé ne pensait pas qu’elle soit capable de meurtre.
Leur père, en revanche, l’était tout à fait. Le passé le leur avait prouvé.
Et si Danielle était avec lui et que la situation entre eux était tendue, Chloé était sûre que son père n’aurait aucun scrupule à s’en prendre à elle afin de s’assurer de garder sa liberté.
Elle se dirigea vers la porte de l’appartement. Elle se dit qu’un passage par l’appartement de Danielle était l’étape suivante la plus logique. Peut-être qu’elle y trouverait des indices, ou des preuves que…
Son cheminement de pensée fut à nouveau interrompu par la sonnerie de son téléphone. Elle le sortit rapidement de sa poche et cette fois-ci, elle lut le nom qui s’affichait à l’écran avant de décrocher. Elle ne fut pas surprise de ne pas y voir le nom de Danielle, mais elle fut déçue en voyant qui l’appelait.
Directeur Johnson.
Elle décrocha en sachant qu’elle devait faire attention à ce qu’elle disait. Elle ne voulait pas que Johnson sache qu’elle avait appelé la police. Le moins il en savait sur ses problèmes familiaux, le mieux ce serait.
« Fine, » dit-elle, en décrochant.
« Fine, c’est Johnson. Vous êtes en ville ? »
« Oui, monsieur. »
« Vous êtes bien reposée ? Est-ce que ces deux derniers jours vous ont fait du bien ? »
« Je me sens en pleine forme, monsieur. »
« Tant mieux. Écoutez, je sais que c’est un peu dernière minute et que ça ne vous laisse pas beaucoup le temps de souffler après votre dernière affaire, mais je voudrais que vous veniez me voir. J’ai une autre affaire dont j’aimerais discuter avec vous. C’est assez urgent, alors j’apprécierais que vous puissiez venir assez vite. »
Elle se sentit soudain submergée en s’imaginant essayer de travailler sur une enquête, avec tout ce qui se passait actuellement dans sa