Avant Qu’il Ne Harcèle. Блейк Пирс

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Avant Qu’il Ne Harcèle - Блейк Пирс

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juste pour voir si elle y travaillait encore. Il supposait que ce serait le cas parce qu’on la traitait comme une déesse là-bas. Elle avait un look juste suffisamment gothique pour attirer cette foule-là mais était également capable de tirer profit du désir qu’elle éveillait chez les athlètes et les hommes à l’orée de la crise de la quarantaine. Il l’avait déjà vue récolter des pourboires de cinquante dollars de la part d’hommes qui avaient seulement consommé un café et une part de tarte à l’abricot – l’abricot étant apparemment la porte ouverte à d’innombrables sous-entendus sexuels.

      Bien sûr, elle était toujours là. Elle l’avait même servi ; elle lui avait apporté son bagel, son bacon et son thé avec un sourire et un décolleté suffisant pour lui rappeler tous les fantasmes qu’elle avait nourris pendant ses années d’université. Il lui avait même dit qu’il se souvenait d’elle et d’être venu dans ce diner avec ses amis de la fac. Elle avait paru apprécier qu’il se souvienne d’elle mais avec des serveuses qui s’habillaient comme ça et qui comptaient sur les pourboires, il était difficile de savoir si elle était sincère ou pas.

      Il repensa au sourire qu’elle lui avait adressé lorsqu’elle était sortie par la porte de service du café-restaurant. Il était 1h18 du matin. Une pluie fine tombait, même si cela semblait toujours être le cas dans cette ville lugubre. Il portait un ciré et s’assit sur le perron d’une vieille boutique de disques presque entièrement masquée par la façade du café.

      Tue-la à la fin de son service. Ne lui laisse pas l’opportunité de rentrer chez elle.

      Il la contempla, se rappela qu’elle avait parlé avec ses amis et lui trois ans plus tôt, pour se dégoter un bon pourboire. Tout sourire, tactile par moments, se penchant expertement en avant tout en servant les plats pour leur offrir une vue plongeante sur sa chemise ouverte.

      Tue-la à la fin de son service. Ne lui laisse pas l’opportunité de rentrer chez elle.

      Il n’y avait pas de parking derrière le café. Il l’avait découvert le soir où il était venu s’assurer qu’elle travaillait toujours ici. Il avait observé plusieurs employés aller et venir après son départ, remarquant qu’ils descendaient tous la rue avant de traverser en direction du petit parking souterrainqui se trouvait un peu plus loin.

      D’après ses observations, il disposait de quatre minutes pour agir au moment où elle sortirait par la porte de service – quatre minutes pour aller du café-restaurant à sa voiture. Il la vit froncer les sourcils en réalisant qu’il pleuvait, utiliser son sac à main pour se protéger les cheveux et courir en direction du trottoir.

      Dans la mesure où elle courait, même lentement, ses quatre minutes allaient en devenir trois. L’impatience lui enserrait le cœur, il sauta sur ses pieds et la suivit. Quand elle fut complètement hors de vue, maintenant sur le trottoir, se dirigeant vers le parking souterrain, il accéléra lui aussi. Il se remit à marcher normalement une fois sur le trottoir. Il regarda dans les deux directions et repéra seulement trois passants en dehors de la serveuse. Deux d’entre eux marchaient main dans la main dans l’autre direction. Le troisième était un homme hirsute, probablement un SDF, s’il en croyait son accoutrement, qui reluquait la serveuse avec beaucoup d’intérêt tandis qu’elle traversait la rue pour entrer dans le parking souterrain.

      Il passa devant le sans-abri en s’assurant de maintenir une distance raisonnable entre la serveuse et lui. Lorsqu’elle pénétra dans le parking souterrain – pas par la plus grande entrée destinée aux véhicules mais par la porte secondaire qui menait à l’ascenseur –, il accéléra le pas, et sprinta dans la rue. La pluie lui fouettait le visage et semblait le presser encore davantage.

      Il opta pour l’entrée principale. La cabine d’accueil était vide, même s’il savait que s’il souhaitait garer une voiture ici, il obtiendrait un ticket de la machine automatisée près de la barrière. Il se glissa entre la cloison jaune et le mur du parking. Comme il n’y avait que deux niveaux, il devina qu’elle se dirigeait vers le deuxième étage. Il fonça dans les escaliers, en entendant ses chaussures mouillées couiner sur le béton ciré.

      Au moment où elle atteignait le haut des marches, son cœur battait la chamade. Il poussa tranquillement la porte de la cage d’escalier, émergeant juste à temps pour l’entrevoir. Elle était environ à mi-chemin dans l’allée, elle s’approchait de sa voiture et fouillait dans son sac à main. Lorsqu’il arriva à son niveau, elle avait sorti ses clefs.

      Elle avait remarqué sa présence. Elle lui jeta seulement un coup d’œil avant de se tourner vers sa portière. Sa voiture n’était pas récente, elle devait donc insérer la clef pour l’ouvrir au lieu de se contenter d’appuyer sur un bouton. Lorsqu’elle tourna la clef, il recommença à courir dans sa direction.

      Mais ce serait sa première fois. Il n’était pas sûr d’être capable de le faire. Peut-être que si son visage ne lui était pas aussi familier ou s’il n’avait pas autant fantasmé sur elle à la fac…

      Le message résonnait plus fort dans sa tête maintenant. Presque comme si quelqu’un le suivait et hurlait dans son oreille.

      Elle le vit s’approcher d’elle. Elle commença à se hâter et fit tomber ses clefs. Il les entendit tinter sur le sol et sut alors qu’elle ne pourrait pas lui échapper.

      Alors qu’il était presque au niveau de la voiture, elle abandonna toute velléité de s’enfuir. Il était sur le point de la toucher et il remarqua qu’elle l’avait reconnu. Il ressentit une forme de satisfaction à l’idée qu’elle se souvienne peut-être de l’avoir vu deux soirs plus tôt.

      - Qu’est-ce que… ?

      Mais c’est tout ce qu’elle eut le temps de prononcer.

      Il s’avérait finalement qu’il pouvait le faire.

      En réalité, il était heureux de le faire.

      Il sortit le marteau de la poche intérieure de son ciré, comme un soldat du Far West. À l’instant elle allait articuler le mot suivant, le marteau s’écrasa sur ses lèvres.

      Pendant un instant, le bruit du marteau qui la frappait à plusieurs reprise couvrit presque la rumeur de la pluie qui s’intensifiait de l’autre côté de l’entrée ouverte du parking-souterrain.

      CHAPITRE UN

      Mackenzie regarda les chiffres s’afficher sur la balance et ressentit une bouffée de joie qui lui fit presque honte. Ces chiffres lui apprenaient qu’elle avait finalement atteint son poids d’avant la grossesse. D’ailleurs, elle pesait presque un kilo de moins. Si Mackenzie n’avait jamais été une femme obsédée par son poids, ces chiffres lui montraient qu’il était possible de revenir à une certaine forme de normalité. Oui, elle s’était habituée à sa condition de mère et avait accepté que sa vie avait définitivement changé.

      Mais pour une raison qu’elle ignorait, elle avait eu du mal à perdre les kilos gagnés pendant sa grossesse. Les cinq derniers kilos lui avaient mené la vie dure et elle s’en était débarrassée en plus de temps que son médecin ou elle ne l’avaient prévu. Et maintenant, finalement, elle avait réussi. Presque huit mois s’étaient écoulés pendant lesquels elle avait participé à une enquête très dangereuse qui l’avait obligée à faire de l’escalade en haute montagne, mais elle était finalement revenue à son poids de forme. Par-dessus le marché, cela faisait longtemps qu’elle ne se sentait pas aussi en forme.

      Elle

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