Nibiru Approche. Danilo Clementoni

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Nibiru Approche - Danilo Clementoni

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      Et sur ces mots, il joua sur une série de commandes de la console centrale. En quelques secondes, il put faire apparaître sur l’écran géant certaines des séquences qu’ils avaient précédemment enregistrées.

      — Vous parlez bien de ça ?

      Une multitude de films en tout genre se succédèrent rapidement : des spots publicitaires, des journaux télévisés, des matchs de foot, et même un vieux film en noir et blanc avec Humphrey Bogart.

      — Mais c’est Casablanca, s’écria Élisa, stupéfaite. Où avez-vous récupéré tout ça ?

      — Vos transmissions se propagent même dans le cosmos, répondit tranquillement Pétri. Nous avons dû modifier un peu notre système de réception, mais à la fin, on a réussi à les capter.

      — Et c’est grâce à elles que nous avons pu apprendre votre langue, ajouta Atzakis.

      — Et même d’autres nettement plus compliquées, commenta tristement Pétri. J’ai failli devenir fou avec tous ces petits dessins.

      — Bon, coupa le colonel, c’est bien de ça que nous parlons, mais je crois que ce n’est pas non plus la meilleure solution.

      — Excuse-moi, Jack, intervint Élisa, mais tu ne crois pas qu’il faudrait avant tout avertir tes supérieurs à l’ELSAD ? Si j’ai bien compris, c’est justement le président des États-Unis qui est à la tête de cette organisation, dans le fond, ou je me trompe ?

      — Et comment sais-tu ça ? objecta le colonel, étonné.

      — Eh, moi aussi, j’ai mes sources ! dit Élisa en rejetant d’un geste espiègle une mèche de cheveux qui lui tombait sur la joue droite.

      — Chez vous aussi, les femmes font ça ? demanda Jack aux deux extraterrestres, qui suivaient cette petite scène d’un air surpris.

      — Les femmes sont les mêmes dans tout l’univers, mon cher, répondit Atzakis en souriant.

      — Bref -poursuivit le colonel après cette réplique à risque- je crois que tu as parfaitement raison. Il faut une institution fiable et crédible pour diffuser une information aussi renversante. Je suis un peu inquiet, à cause de ce qui a filtré au général Campbell et aux deux types qui nous ont agressés. Mon supérieur direct, c’était le général, justement, mais on dirait que c’est un traître corrompu.

      — Ça veut dire qu’on va vraiment devoir passer le coup de fil que nous évoquions ? demanda le Professeur.

      — Pour absurde que cela paraisse, c’est peut-être la seule solution.

      New York — Île de Manhattan

      Dans un luxueux bureau, au trente-neuvième étage d’un imposant gratte-ciel situé entre la 5th Avenue et la 59th Street de Manhattan, à New-York, un homme pas très grand, d’allure élégante et soignée, se tenait face à l’une des cinq grandes fenêtres qui le séparaient de l’extérieur. Il portait un costume gris foncé, italien à coup sûr, une voyante cravate rouge, et ses cheveux poivre et sel étaient coiffés en arrière. Ses yeux noirs et profonds fixaient, par-delà la vitre, le magnifique Central Park qui, s’ouvrant presque à ses pieds, s’étend sur quatre kilomètres de long et huit cent mètres de large, ménageant un îlot vert très précieux, source d’oxygène et lieu de détente pour les presque deux millions d’habitants de l’île.

      — Je peux entrer, Monsieur le sénateur ? dit un petit homme chauve au visage inexpressif, qui frappait timidement à l’élégante porte d’entrée de bois sombre laqué.

      Sur le montant, une petite plaque dorée portait en italique l’inscription « Sénateur Jonathan Preston ».

      — Qu’y a-t-il ? demanda l’homme sans même se retourner.

      — Une communication vidéo cryptée pour vous.

      — C’est bon, je vais la prendre d’ici. Fermez la porte en sortant.

      L'homme se dirigea lentement vers son élégant bureau sombre et s’assit sur le moelleux fauteuil de cuir noir. D’un geste automatique, il vérifia le nœud de sa cravate, enfila une oreillette dans son oreille droite et appuya sur un petit bouton gris placé sous le plateau du bureau. Un grand écran semi-transparent descendit du plafond dans un léger sifflement et se posa délicatement sur la surface de la table. L’homme effleura l’écran et le gros visage du général Campbell apparut devant lui.

      — Général, je constate avec plaisir que vous avez quitté nos geôles.

      — Sénateur, comment allez-vous ? Je voulais avant tout vous remercier pour l’opération de récupération, rapide et efficace.

      — Je crois que tout le mérite en revient aux deux personnages que je vois derrière vous.

      Le général se retourna instinctivement et vit le gros et son compère, qui essayaient de rentrer dans le cadre de la webcam, comme le fait généralement la foule qui se presse derrière un journaliste lors d’un reportage en direct. Il haussa légèrement les épaules et poursuivit :

      — Ce ne sont pas des aigles, mais pour certains types de mission, ils sont vraiment efficaces.

      — Bien. Mais maintenant dites-moi tout. J’aurais dû recevoir votre rapport il y a plus de douze heures.

      — Disons que j’ai été un peu « pris » ces derniers temps, répondit le général avec humour. Quoi qu’il en soit, je peux vous confirmer que votre intuition sur le travail du Professeur Hunter était absolument juste, et que, grâce à sa découverte, j’ai pu assister personnellement à un événement incroyable, au bas mot.

      Le général marqua une petite pause pour exciter encore davantage la curiosité de son interlocuteur, puis ajouta :

      — Monsieur le sénateur, je ne sais pas comment cela a pu se produire, mais l’exhumation par notre Professeur du fameux “ vase au précieux contenu ” doit avoir d’une façon ou d’une autre activé un système qui a rappelé sur notre planète rien de moins que...

      Il s’arrêta, et, conscient que sa prochaine phrase serait un peu difficile à digérer, prit une grande inspiration, puis sans plus hésiter, s’exclama solennellement :

      — Un vaisseau extraterrestre.

      L'officier continua à fixer l’écran, à la recherche d’un signe de stupeur quelconque sur le visage du sénateur, mais celui-ci n’eut pas la moindre réaction. Il se limita à appuyer le coude sur le bureau sombre et, prenant son menton entre le pouce et l’index, il se mit à le pincer délicatement. Il poursuivit cette opération quelques instants, puis dit simplement :

      — Ils sont revenus, donc.

      Le général ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux, de surprise.

      Preston savait déjà tout sur les extraterrestres… Comment était-ce possible ?

      Le sénateur se leva lentement, et, les mains croisées derrière le dos, commença à tourner autour de son bureau. Le général et ses deux collaborateurs ne se hasardèrent pas à dire un

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