Si elle entendait. Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу Si elle entendait - Блейк Пирс страница 13
DeMarco se gara à côté d’un vieux pickup GMC, qui était garé légèrement de travers devant le troisième appartement. Au moment où elles sortirent de voiture, Kate entendit de la musique venant d’une stéréo dans l’un des appartements. Elle fut plutôt fière d’elle, en reconnaissant le morceau comme étant Battery de Metallica. Mélissa avait eu sa période Metallica dans sa jeunesse et elle avait été plutôt surprise de se rendre compte que sa mère n’avait pas détesté.
Au moment où elles s’approchèrent de la porte où était accroché le chiffre 3, Kate se rendit compte que la musique ne venait pas de l’intérieur. Mais il y avait bien quelqu’un : une lumière tamisée filtrait par la fenêtre, bloquée par des stores légèrement de travers. Elles arrivèrent sur le porche et DeMarco frappa à la porte.
« Oui ! » répondit une voix venant de l’intérieur. « Une minute ! »
Il y eut un léger branle-bas de combat à l’intérieur, puis la porte s’ouvrit. Jamie Griles était un homme de taille moyenne. Ses cheveux noirs étaient relevés dans un style qui rappelait celui d’Elvis et ils étaient maintenus en place par une sorte de gel. Il avait de petits yeux et une mâchoire carrée recouverte d’une légère barbe. Il n’était pas vraiment beau, mais il attirait néanmoins le regard. Kate n’eut aucun mal à imaginer de jeunes filles impressionnables lui accorder de l’attention, en échange de quelques bières.
Il sourit en voyant les deux femmes et dit : « Est-ce que je peux vous aider, mesdames ? »
DeMarco fut apparemment vexée par la manière qu’il avait de les regarder. Quand elle sortit son badge, elle le lui jeta presque à la figure. « Agents DeMarco et Wise, du FBI. Vous êtes Jamie Griles ? »
« Oui, c’est moi, » dit-il. Son sourire avait disparu, remplacé par un air surpris. « Mais… le FBI ? Pourquoi ? »
« Nous enquêtons sur une affaire ici, à Harper Hills, et nous aimerions vous parler. »
Ses yeux allèrent de l’une à l’autre, comme s’il essayait de savoir s’il s’agissait d’une blague. Vu qu’il n’avait apparemment aucune intention de les inviter à entrer, Kate fit un pas en avant. « Monsieur Griles, est-ce qu’on peut entrer ? »
« Euh… oui, bien sûr mais… pourquoi ? »
DeMarco le prit au mot et entra, en évitant de lui expliquer le but de leur visite. C’était une manière intelligente de faire, car Griles se serait sûrement mis sur la défensive s’il savait qu’elles venaient l’interroger au sujet de deux meurtres commis récemment dans la région.
Kate suivit DeMarco et entra dans un salon en désordre. Il y avait un match de baseball qui passait à la télé, contre le mur du fond. Il y avait une bouteille de whisky bon marché posée sur la table du salon et une cigarette qui brûlait dans le cendrier qui se trouvait juste à côté.
DeMarco attaqua tout de suite, avant même que Griles ait le temps de refermer la porte. « Monsieur Griles, est-ce que vous avez une idée de la raison de notre visite ? »
« Non, » dit-il. Il était visiblement effrayé, mais il avait également l’air agacé. Il n’aimait pas beaucoup être interrogé – comme s’il n’était qu’un moins que rien. « Et je pense que c’est à vous de me le dire. »
C’était intéressant d’observer cet échange entre eux, ce jeu du chat et de la souris. DeMarco avait essayé de le piéger, mais Griles était parvenu à l’éviter. Kate aurait essayé exactement la même tactique. La question vague de DeMarco donnait l’occasion à Griles d’avouer qu’il achetait de l’alcool pour des mineures – et c’était une offense très sérieuse en Caroline du Nord. Mais Griles avait évité le coup et avait renvoyé la balle directement dans le camp de DeMarco.
« Monsieur Griles, c’est une petite ville, » dit DeMarco. « J’imagine que vous avez entendu parler des meurtres qui ont récemment été commis dans la région ? »
« Oui, bien sûr. »
« Vous connaissez le nom des victimes ? » demanda Kate.
« Oui, » dit-il. Il était visiblement très prudent dans ses réponses. Il était clair que ce n’était pas la première fois qu’il était interrogé. Kate le voyait très bien avoir ce genre d’échanges avec le shérif Gates.
« Vous pouvez me le dire, alors, » dit DeMarco.
« Pourquoi ? Vous êtes là parce que vous pensez que j’ai quelque chose à voir avec tout ça ? »
« Je n’ai rien dit de tel, » dit DeMarco. « Mais en enquêtant sur les meurtres, nous avons découvert que vous étiez avec un groupe de personnes qui sont les dernières à avoir vu l’une des victimes en vie. »
Griles hocha la tête et eut l’air légèrement soulagé. « Vous voulez parler de Mariah ? »
« Oui. Mariah Ogden. Nous avons un témoin qui vous a vu avec elle et un groupe de mineures, sur le parking du bowling Larry, le soir où elle est morte. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire à ce sujet ? »
« Qu’il y a des gens dans cette ville qui feraient mieux de se mêler de ce qui les regarde. »
« C’est dans vos habitudes de traîner avec des filles beaucoup plus jeunes que vous, monsieur Griles ? » demanda Kate.
« Ça m’arrive, » dit-il. « Mais c’est totalement consentant. Je ne suis pas une espèce de taré de violeur. »
« Notre témoin nous a dit que vous parliez fort et que vous aviez l’air un peu énervé ce soir-là, » dit DeMarco. « Est-ce que quelque chose vous avait dérangé ? »
« Non. Et je ne me souviens pas d’avoir parlé fort, ni d’être énervé. »
« Est-ce que vous aviez bu ? »
« Oui, un peu. »
« On nous a dit que vous aviez quitté le groupe pour aller ailleurs, » dit Kate. « Est-ce que vous pourriez nous dire exactement ce que vous avez fait, après être parti ? »
« Oui, je peux. Et j’ai quelques personnes qui peuvent le confirmer si… »
Il s’interrompit, s’assit dans un vieux fauteuil miteux et regarda les deux femmes comme si elles venaient de lui planter un couteau dans le dos.
« Il y a quelque chose qui ne va pas, monsieur Griles ? » demanda DeMarco.
« En fait, vous pensez vraiment que je suis un suspect. »
« Un homme qui est connu pour essayer d’impressionner des filles plus jeunes que lui et qui vient d’avouer qu’il se trouvait avec la victime d’un meurtre le soir même où elle a été tuée, » dit DeMarco. « Oui. N’importe quel agent digne de ce nom vous interrogerait. Alors, allez-y, racontez-moi ce que vous avez fait ce soir-là. »
Il prit la cigarette du cendrier, en inspira une bouffée et s’appuya contre le dossier de son fauteuil. « J’ai quitté le parking du