Président Élu. Джек Марс

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Président Élu - Джек Марс Un thriller di Luke Stone

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grand-chose, répondit Swann. Rien, pour être honnête.

      – Rien ?

      Swann parut s’abîmer dans ses pensées.

      – Tu le vois bien. Je suis en invalidité. Quand on est revenu de Syrie, je n’ai jamais pu… reprendre le travail. J’ai essayé plusieurs fois. Mais le renseignement est un sale métier. Je m’en foutais quand c’était d’autres qui étaient blessés. Mais après la Syrie… j’ai eu des crises de panique. Les têtes coupées, tu sais ? Pendant un moment, je les voyais tout le temps. Ce n’était pas bon. C’était trop.

      – Je suis désolé, fit Luke.

      – Je le suis aussi, crois-moi. Et ce n’est pas fini. Je vis un peu en reclus maintenant. J’ai gardé mon ancien appartement à Washington, mais je vis ici la plupart du temps. C’est tranquille. Personne ne vient ici sans que je le veuille.

      Stone y songea un instant, mais garda la bouche close. C’était assez vrai, dans une certaine mesure. La grande majorité des gens ne pouvaient pas entrer ici. Les gens normaux, honnêtes. Les gens bien. Mais des méchants ? Des tueurs ? Des agents secrets ? Ils entreraient s’ils le voulaient.

      – Je sors rarement, reprit Swann. Je commande mes courses sur Internet. Je fais entrer le gamin dans l’immeuble depuis ici, et je le surveille quand il monte dans l’ascenseur. Je le suis sur la vidéosurveillance. Je lui laisse un pourboire dans le couloir, il pose les sacs devant la porte, et je le regarde redescendre. Puis je sors dans le couloir et je récupère mes courses. C’est un peu pathétique, je sais.

      Luke garda le silence. C’était triste que Swann en soit réduit à ça, mais Luke n’aurait pas employé le mot « pathétique ». C’était arrivé, voilà tout. Peut-être qu’il pourrait aider Swann, le ramener dans le monde – ou pas. En tout cas, ce serait un gros travail qui prendrait beaucoup de temps, et il faudrait que Swann le souhaite. Parfois, des traumatismes psychologiques comme celui-ci ne guérissent jamais vraiment. Swann avait été fait prisonnier par Daesh et avait failli être décapité, quand Luke et Ed Newsam étaient intervenus. Avant leur arrivée, il avait été battu et avait subi des simulacres d’exécution.

      Un silence plana entre eux, pas du genre confortable.

      – Il y a eu une période où je te rendais responsable de ce qui m’est arrivé.

      – Okay, fit Luke.

      C’était l’opinion de Swann, et Luke n’allait pas en débattre avec lui. Mais Swann avait été volontaire pour cette mission, et Luke et Ed avaient risqué leur vie pour le sauver.

      – Je me rends compte que ça n’a plus guère de sens, et je ne le crois plus maintenant, mais il m’a fallu des mois de thérapie pour en arriver là. Ed et toi avez cette aura bizarre autour de vous. Comme si vous étiez surhumains. Même quand vous êtes blessés, on dirait que ça ne vous fait pas vraiment mal. Ceux qui vous fréquentent de trop près se mettent à croire que ce truc que vous avez s’applique aussi à eux. Mais ce n’est pas le cas. Quand les gens normaux sont blessés, ils meurent.

      – Tu es en thérapie en ce moment ?

      Swann hocha la tête.

      – Deux fois par semaine. J’ai trouvé un gars qui fait ça en vidéo. Il est dans son cabinet et moi ici. C’est pas mal.

      – Qu’est-ce qu’il te dit ?

      Swann sourit.

      – Il m’a dit : « Quoi que tu fasses, n’achète pas un flingue. » Je lui ai répondu que j’habitais au vingt-huitième étage, avec une terrasse ouverte. Je n’ai pas besoin d’un flingue. Je peux mourir quand je veux.

      Luke préféra changer de sujet. Parler des manières qu’aurait Swann de se suicider… ça n’avait rien de réjouissant.

      – Tu vois Ed souvent ?

      Swann haussa les épaules.

      – Plus depuis quelque temps. Son travail l’accapare. Il est chef de l’Hostage Rescue Team3. Il est beaucoup à l’étranger. On avait l’habitude de se voir plus souvent. Mais il est resté à peu près le même.

      – Est-ce que ça te dirait de bosser un peu ? demanda Luke.

      – Je ne sais pas. Je pense que ça dépendra de ce que c’est. Des exigences, de ce que j’aurais à faire. Je ne veux pas non plus compromettre mon invalidité. Tu payes au noir ?

      – Je travaille pour la présidente, répondit Luke. Susan Hopkins.

      – C’est mignon. Et pourquoi elle a besoin de toi ?

      – Elle pense que l’élection a été truquée.

      Swann hocha la tête.

      – J’ai entendu ça. Les infos défilent à la vitesse de la lumière de nos jours, mais cette histoire-là tient la route. Elle ne veut pas se retirer. Alors quelle est ta place là-dedans ? Et plus important, quelle serait la mienne ?

      – Eh bien, elle va sans doute vouloir qu’on collecte des renseignements pour son compte. J’imagine qu’elle veut démolir ces mecs, d’une façon ou d’une autre. Je n’ai pas plus de détails pour le moment.

      – Est-ce que je peux bosser pour elle ? s’enquit Swann.

      – Je le suppose. Pourquoi pas ? (Luke marqua une pause.) Mais en vérité, cette discussion m’inquiète un peu. Tu n’es plus le même qu’avant, tu sais. J’aimerais être sûr que tu as toujours tes anciens talents.

      Swann ne le prit pas mal.

      – Teste-moi de la manière que tu veux, Luke. Je suis là jour et nuit. Qu’est-ce que tu crois que je fais de mon temps ? Du hacking. J’ai tous mes anciens talents, et quelques nouveaux. Je pourrais même être meilleur qu’avant. Tant que je n’ai pas à sortir…

      Swann se tut un moment. Il baissa les yeux sur la bière dans sa main, puis les releva vers Luke. Son regard était grave.

      – Et je hais les nazis, ajouta-t-il.

      CHAPITRE DIX

      12 novembre

      08:53, heure avancée de l’Est

      Aile ouest

      Maison-Blanche, Washington DC

      – La violence a régné toute la nuit, déclara Kat Lopez. Kurt a tous les détails, mais le pire s’est déroulé à Boston, San Francisco et Seattle.

      – Pourquoi ne m’a-t-on rien dit ? s’étonna Susan.

      Toutes deux marchaient dans les couloirs de l’aile ouest, en direction du Bureau ovale. Leurs talons claquaient sur le sol de marbre. Susan se sentait mieux qu’elle ne l’avait été depuis longtemps – bien reposée après une longue nuit de sommeil. Elle avait pris son petit-déjeuner dans la cuisine familiale sans avoir consulté une seule fois les infos. Elle commençait à croire que les événements prenaient

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<p>3</p>

« Équipe de libération d’otages », unité SWAT mandatée par le FBI. (NdT)