Le Ciel De Nadira. Giovanni Mongiovì

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Le Ciel De Nadira - Giovanni Mongiovì

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est menacée, Maniakes devra également les affronter. ” expliqua William.

      “ Que devons-nous donc faire ? ” demanda Geuffroi confus.

      “ Pour l’instant, rien, Maniakes sera déjà informé de notre assemblée improvisée – ses informateurs sont partout dans l’armée, et même par-mi nous – il sera certainement en train d’évaluer la pire des hypothèses, ou le boycottage de cette guerre de la part de tous les contingents auxiliaires. Attendons prudemment ce qui arrivera. Attendons de voir la ré-action d’Arduin. Toutefois, nous ne pouvons pas risquer d’être pris de surprise par ce loup grec… donc, William exposa ses directives ; mes frères, n’enlevez pas votre armature et restez toujours unis parmi vous. Laissez tomber le vin durant cette nuit et que uniquement celui qui titube plus quand il est sobre, que quand il est ivre, ne s’attache à la cuve. Ne vous découvrez pas de vos vêtements pour aller avec les femmes. Dormez chacun à votre tour et soyez toujours à jour avec mes dispositions. ” cependant la manière dont il parlait semblait plus un conseil donné entre amis.

      Puis, il reprit et dit :

      “ Cette nuit sera longue, mais nous ne violerons pas les règles d’engagement jusqu’à ce que nous ne n’aurons l’assurance du même respect de la part des autres de l’autre côté. Certains d’entre nous ont déjà com-battus les romioi dans le passé… ils savent de quoi je parle, quand je dis qu’il ne faut rien sous évaluer, en temps de paix comme en temps de guerre. Chacun à sa tente, mes frères, mais ne dormez pas profondément ! ”

      L’assemblée improvisée, comme elle était définie par William, se dissout après ses paroles. Ça devait être une longue nuit, une de celles qui portent à la prise de décisions, une de celles qui font partie des insomnies des guerriers toujours prêts à tout. Chacun pris son arme de guerre et la posa à côté de son propre coussin, ainsi que l’habituel poignard caché parmi les vêtements.

      Dans tout cela, Conrad semblait être le plus préoccupé, et non pas, parce qu’il ne possédait pas d’arme, ou parce qu’à son jeune âge tout semblait plus grand et plus effrayant, mais parce qu’il craignait devoir partir en vitesse sans pouvoir saluer une dernière fois son père.

      Chapitre 13

      Hiver 1060 (452 de l’hégire), dans les remparts de Qasr Yanna

      Un jour et une nuit étaient à peine passés depuis que Mohammed ibn al-Thumna avait dévasté le Rabaḍ et capturé Nadira. Les envoyés d’Ali al-Ḥawwās étaient descendus de la montagne pour vérifier la nature de ces incendies aperçus durant l’obscurité de la nuit, mais cela avait été inutile ; tout comme les dix hommes du Qā’id qui étaient partis, immédiatement après à la recherche de Nadira et de ses ravisseurs.

      Une fois enterré les dix pauvres hommes tués à l’épée par les cou-peurs de gorge du Qā’id de Catane, surtout les guetteurs et les gardes, toute la population commença à faire ses bagages en proie à une psy-chose générale. Une longue procession d’hommes, de femmes et d’enfants, mais aussi d’animaux et de chars traînés par des mulets, ou manuellement montait vers les remparts de Qasr Yanna, là où ils auraient pu trouver la protection dont ils avaient manqué au Rabaḍ. Arrivés au delà des remparts ils commencèrent à s’installer au mieux, là où ils pouvaient : ceux qui avaient de la famille demandaient l’hospitalité, ceux qui n’avaient personne s’installaient près des habitations, en construisant des abris de fortune. Même Alfeo suivi la masse et préféra déposer sa houe pour trouver refuge à Qasr Yanna.

      Corrado, affaibli et pas encore en forme, affrontait les séquelles de la fièvre. Maintenant, persuadé par Apollonia, il avait mis de côté son dé-sir de vengeance et avait donné une priorité à tout ce qu’il y avait à faire pour sa nouvelle installation. Alfeo et ses enfants, comme d’ha-biles bédouins, montaient les tentes près des potagers cultivés à l’intérieur des remparts et en face d’un des fameux jardins de Qasr Yanna, ce fut justement là que dans l’après-midi il reçut une visite.

      Umar avança pompeux et dominateur, et lorsqu’il s’approcha de la tente des chrétiens du Rabaḍ il en démoli une partie pour y accéder, sans se préoccuper de demander la permission.

      “ Corrado, sors de là, hurla t’il

      L’autre était là prêt à allumer le feu, tandis que la famille l’entourait dans l’attente de pouvoir finalement réchauffer leurs mains gelées.

      Corrado leva les yeux, le regarda et répondit calmement :

      “ Juste le temps que je termine avec le feu. ”

      “ Sors de là… immédiatement ! ” ordonna de nouveau Umar, cette fois en tenant sa tête là où deux jours avant il avait été frappé.

      “ Attends-moi aux jardins. ”

      “ Qu’est-ce qu’il peut bien encore vouloir de nous ? ” demanda Caterina avec inquiétude.

      “ C’est bien comme je te disais, avec ton geste tu as détruis notre sérénité. ” confirma Alfeo.

      “ Évidemment le fait que Michele lui ait sauvé la vie n’a pas été suffisant pour une bête comme lui ! ” répondit Corrado.

      “ Modère les termes, et montre-toi soumis ! Dit Alfeo.

      Toutefois Corrado attrapa le couteau avec lequel sa mère était en train d’éplucher une orange amère provenant des vallées les plus basses, l’enfila dans la ceinture de sa culotte et sorti, se libérant d’Apollonia, qui, préoccupée, le retenait par un bras.

      “ Restez ici, dit-il à toute la famille avant de sortir.

      Umar l’attendait debout près d’un amandier, tandis que derrière lui, à quelques pas de là, se trouvait toute la famille.

      “ Ça ne t’a pas suffit que mon frère t’ait sauvé la vie ? Que veux-tu d’autre de moi ? ”

      “ Et les deux jours où tu m’as laissé mourir pendu à un poteau, c’était pour payer quoi ? ”

      “ Ça servait uniquement pour te faire comprendre où doivent rester les porcs infidèles comme toi ! ”

      Corrado eut l’instinct de mettre la main à sa ceinture, mais dès qu’il senti la poignée sous ses doigts il abandonna l’idée.

      “ Dis-moi pourquoi tu m’as cherché: ”

      “ Les hommes d’un certain Salim ont emporté ma sœur. ”

      “ Tout le monde le sait, Umar. Justement toi, qui est si jaloux de Na-dira, tu as permis qu’on la capture sous ton nez…. Justement toi qui lui permettait de laisser entrevoir uniquement ses yeux…. Qu’est-ce qui t’a pris quand tu as accueilli ce criminel chez toi ? Tu pensais pouvoir montrer Nadira à un étranger sans avoir de conséquences ? Même moi, je cacherais ma sœur au regard d’un étranger. Tu mets la proie devant les mâchoires du loup et puis tu te plains car on te l’enlève ? Umar… Umar… grand et stupide Umar! ”

      Umar sorti le cimeterre accroché à sa ceinture et fut sur le point de répondre à la provocation.

      “ Fais-le Umar… fais-le ! Et puis tu demanderas aux loups qui circulaient l’autre nuit dans le Rabaḍ ce que cet homme m’a dit. Car je suis certain qu’aujourd’hui tu viens me trouver pour cette raison. ”

      Umar

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