L'Anneau des Dragons. Морган Райс
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"Oui, mon roi," répondit l'homme, il opina du chef à l’adresse de certains des hommes présents et les envoya bien vite exécuter les ordres.
Ravin réfléchit à ce que le magicien essayait de faire. Pour un autre homme, cela aurait pu sembler évident : prendre les troupes à revers, faire en sorte que les défenseurs les disloquent. Mais cela n'avait aucun sens pour Ravin. Il n'y avait plus assez de troupes présentes dans la cité pour que ce stratagème fonctionne. Tout ce qui risquait de se produire se bornerait au contraire à ralentir l'invasion.
Quoi d'autre, alors ? L'homme espérait peut-être que Ravin paniquerait et se retire, à moins qu’il espère que les défenseurs soient suffisamment préparés pour que le château tienne assez longtemps. Peut-être que sa seule préoccupation était de protéger le château. Tout le monde n’était pas aussi versé en matière de stratégie que Ravin, peut-être pas même les sorciers.
Sa stratégie aurait peut-être fonctionné si Ravin ne s'était pas préparé aussi soigneusement, ou s'il avait été un commandant moins patient. Elle aurait peut-être fonctionné si Ravin n'avait pas quitté le lit du cours d’eau à temps. Lorsqu'on se bat pour le trône, tuer l'homme qui cherche à porter la couronne est un moyen efficace de gagner.
Ravin ne le lui pardonnerait pas. Le sorcier mourrait pour avoir voulu attenter à sa vie. Mais patience.
"Dispersez-vous," dit-il aux autres. "Que l'un de vous trouve un point culminant et se signale aux autres à l'aide de sa torche. Dites au reste des hommes de faire de même. Je veux qu'ils prennent la ville, qu'elle nous appartienne. Etouffez la moindre résistance dans l’œuf, tout individu dans les rues est une proie facile, mais ne saccagez pas plus que nécessaire."
"Où serez-vous, Votre Majesté ?" demanda l'officier.
"Suivez-moi."
Ravin choisit une maison bourgeoise au hasard, avec une porte élégamment ouvragée entourée de pierres, des plantes qui poussaient au niveau des fenêtres descendaient telles des larmes en hommage aux morts de la cité. Il s'approcha de la porte et frappa du poing. Evidemment, seul le silence lui répondit.
Ravin donna un coup de botte dans la porte, brisant les verrous du premier coup qui la retenaient. Il pénétra dans un couloir où étaient accrochés des tableaux représentant les nombreux portraits de ce qu'il supposa être la longue lignée des ancêtres du propriétaire. Ravin les contemplait lorsqu'un homme s'approcha dans la pénombre, se précipita sur lui l'épée brandie. Ravin le frappa au niveau des côtes et planta son épée dans la poitrine de l'homme, qui s'écroula à terre aux pieds de Ravin.
"Vous seriez toujours de ce monde si vous étiez parti," lui dit-il.
Il traversa la maison et arriva dans une cuisine en suivant l’unique et faible lueur disponible. Il poussa la porte et trouva une femme et ce qu'il supposa ses filles blotties au fond de la cuisine, ainsi que quelques domestiques. Elles se blottirent près du feu, essayant d'utiliser une grande table en bois renversée sur le côté en guise de barricade. Des serviteurs armés de couteaux s'avancèrent, comme désireux de se battre.
Ravin leva son épée, la lame encore humide du sang de l'homme qui l'avait approché.
"Croyez-vous être vraiment en mesure de me battre ?" demanda-t-il. "Je suis Ravin, Roi des Trois Royaumes, votre souverain légitime. Agenouillez-vous, ou vous mourrez."
Il mit toute la force de son commandement dans sa voix, il vit les hommes pâlir lorsqu’ils comprirent l'importance de l’homme qui se tenait devant eux. L'un d'entre eux lâcha son couteau au sol, mais l'autre fut plus lent. Ravin perdit patience et planta son épée dans la poitrine de l’homme, ignorant les cris des femmes alentour. Ravin lui donna un coup de pied qui le fit basculer en arrière, avant de remettre la table sur ses pieds. Il prit une chaise qu’il plaça devant la table et y déposa son épée ensanglantée.
Il regarda ses hommes qui l'avaient suivi. "Je reste là. Faites votre devoir."
Ils se mirent en route, seuls deux d'entre eux restèrent pour faire office de gardes du corps. Ravin assis là, examinaient ceux présents dans la pièce. Ils étaient tous à genoux et le regardaient avec une terreur évidente.
"Qu’on m'apporte du vin. Quant aux autres, comprenez-moi bien : tout ce que vous croyez être à vous m’appartient désormais – votre argent, vos biens, vous-mêmes. Cette cité, tout ce royaume, m’appartient."
Dès que le sortilège du mage serait rompu du moins.
CHAPITRE DEUX
Le grand salon du château bourdonnait comme une ruche, les tapis carrés étaient envahis par des gens qui se pressaient d’accomplir tout et n'importe quoi, les hauts murs de pierre résonnaient de leurs conversations alors qu'ils essayaient de voir comment se rendre utiles pour la suite des évènements.
Cela rappelait en quelque sorte à Lenore l'activité débordante des semaines précédant son mariage, lorsque tout le château résonnait de festivités, mais la situation n’avait plus rien de léger ni joyeux. Certaines bannières jadis suspendues aux murs avaient été décrochées, les nobles se disputaient pour savoir s'il fallait les couper pour en faire des bandages de fortune, tandis que le trône demeurait vacant, sans aucun signe de Vars pour y prendre place, l'homme qui aurait dû s'y asseoir étant mort.
Cette pensée emplit Lenore de chagrin, mais elle devait faire semblant de garder son calme, demeurer le noyau immobile autour duquel les autres gravitaient. Ils avaient besoin de quelqu'un qui se maîtrisait, qui gardait son sang-froid, qui réfléchissait quand eux se contentaient simplement d’agir ; ils avaient besoin d'une princesse, ce qui signifiait que Lenore jouait le rôle auquel elle s'était préparée toute sa vie durant.
"Non, ne vous contentez pas de barricader la porte du grand salon donnant sur l’extérieur ; clouez-la."
"Mais où trouver des clous ?" demanda un noble. Lenore ne retira aucun plaisir du fait qu'il lui demande des instructions alors qu’il la percevait voilà encore un jour ou deux comme un bel objet inutile.
"Je ne sais pas. Cherchez dans les réserves du château s'il le faut," répondit Lenore. "Exécution."
L'homme s’éloigna sans poser de questions. Beaucoup de ceux présents agissaient sans remettre ses instructions en doute. Lenore soupçonnait que c’était lié au fait qu’elle soit la sœur du nouveau roi et la femme du fils du Duc Viris. A moins que les gens veuillent simplement que quelqu'un leur dise quoi faire en période de crise.
Lenore aurait tellement souhaité qu'il y ait quelqu'un qui puisse lui dire quoi faire.
Elle n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. Une armée composée d’hommes semblables à ceux qui l'avaient kidnappée avait envahi la cité. Les Chevaliers d’Argent étaient partis, ainsi que la plupart des soldats. Comment pourraient-ils résister ? Et si le château tombait entre leurs mains ? Ils périraient donc tous ?
Ce n'était pas le pire que puisse imaginer Lenore, au vu des horreurs subies par certaines de ses servantes pendant l'enlèvement. Elle n'avait été impliquée que dans une seule et unique bataille terrifiante, mais que se passerait-il si toute une horde de soldats incontrôlables faisait irruption dans le château ?
Sans parler du Roi Ravin, le commanditaire de son enlèvement, le responsable de la mort de son frère et son père. Lenore avait entendu parler de sa cruauté, des histoires toutes