La Voisine Idéale. Блейк Пирс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу La Voisine Idéale - Блейк Пирс страница 15

La Voisine Idéale - Блейк Пирс Un thriller psychologique avec Jessie Hunt

Скачать книгу

faut que je te parle en privé dehors, murmura-t-il.

      – Non. Que se passe-t-il ? Où est Garland ? demanda-t-elle en le contournant et en regardant dans la chambre.

      Elle cligna lentement des yeux en espérant que ce qu’elle voyait sur le sol de la chambre était une illusion mais, quand elle rouvrit les yeux, il était encore là. Entre le médecin légiste et un technicien de scène de crime, Garland Moses était allongé par terre. Il était mort.

      CHAPITRE NEUF

      Jessie sentit sa poitrine se serrer et se rendit compte qu’elle n’arrivait pas à respirer.

      Elle essaya de parler mais seul un sifflement sortit de sa bouche. Elle déglutit avec difficulté en essayant d’humidifier sa gorge soudain sèche. Elle tendit un bras vers la rampe d’escalier et observa Ryan en plissant les yeux et en se demandant si cela pourrait changer les choses d’une façon ou d’une autre.

      – Je suis désolé, dit-il en tendant un bras vers elle.

      Elle secoua violemment la tête et il s’arrêta.

      – Quoi ? demanda-t-elle distraitement, alors qu’elle l’avait entendu tout à fait distinctement.

      – Suis-moi, dit-il en lui prenant le bras et en l’emmenant à un balcon au bout du hall.

      Il se tourna vers elle et ouvrit la bouche mais ne dit rien. Il referma la bouche, se demandant visiblement comment aborder le sujet. Alors, il réessaya.

      – On dirait qu’il est revenu ici hier soir pour vérifier une piste. D’après ce que nous avons trouvé jusque-là, il semble avoir été attaqué dans la chambre principale. Visiblement, ils se sont battus. Il a été assassiné, étranglé jusqu’à la mort.

      Jessie sentit que ses pensées lui échappaient et essaya de les contrôler. Une partie de son cerveau posait déjà des questions sur la scène de crime mais, furieuse contre elle-même, elle le fit taire avec vigueur, allant jusqu’à fermer les yeux comme pour activer une sorte d’interrupteur interne.

      Garland était mort ; le profileur criminel, qui avait été si légendaire qu’elle avait d’abord craint de lui parler, n’était plus. L’homme qui avait fini par devenir son mentor et plus tard un ami auquel elle avait confié son plus grand secret ne la taquinerait plus jamais, ne la mettrait plus jamais à l’épreuve, ne la soutiendrait plus jamais. Il n’était plus.

      Jessie sentit une vague de chagrin la submerger tout en entendant de vraies vagues au loin. C’était comme si l’océan avait été conscient de sa souffrance et avait décidé de lui offrir une bande sonore. Elle se pencha au niveau de la taille et s’ordonna d’inspirer profondément plusieurs fois avant de réessayer de parler.

      Quand elle eut finalement la sensation d’avoir repris un peu le contrôle de son corps, elle se redressa. Ryan la contemplait d’un air préoccupé.

      – Ça va, dit-elle sans être certaine que ce soit vrai. Décris-moi la scène de crime.

      Ryan la regarda fixement comme si elle avait été folle.

      – Je ne peux pas, dit-il, incrédule. Tu n’es pas en état d’examiner une scène de crime, en ce moment.

      – Et toi, tu l’es ? demanda-t-elle, sentant une colère soudaine et d’une violence inappropriée lui monter dans le ventre. Tu le connaissais, toi aussi.

      – Oui, concéda Ryan. Je le connaissais et je l’aimais, mais je n’étais pas aussi proche de lui que toi, loin de là. De plus, pour moi aussi, la nouvelle a été brutale. En fait, j’ai appelé Trembley à l’aide parce que j’avais énormément de mal.

      – Est-ce qu’il est là, maintenant ? demanda Jessie.

      Alan Trembley était le plus jeune inspecteur de la SSH du Poste Central. En dépit de sa jeunesse, il avait prouvé qu’il était un membre énergique et compétent de l’équipe.

      – Oui et il se débrouille très bien. Je vais lui dire de prendre le relais et, comme ça, je pourrai te remmener à la maison.

      – Non, protesta-t-elle. Je ne veux pas que tu rates quelque chose d’important en étant absent.

      – Jessie, nous contrôlons tout, ici. Nous n’utilisons pas la police de Manhattan Beach pour cette enquête. Les agents qui sont ici avec Trembley viennent de chez nous. L’assistant du médecin légiste et les techniciens de la scène de crime sont les nôtres. Le capitaine Decker a insisté pour que nous utilisions notre personnel et le chef de Manhattan Beach n’a pas protesté. Nous sommes en train de prendre des photos et de tourner des vidéos. Nous faisons tout ce qui peut être fait. Laisse-moi te remmener à la maison. Je demanderai que quelqu’un remmène ta voiture. Fais-moi confiance. Tu ne dois pas rester là.

      Par-dessus l’épaule de Ryan, Jessie jeta un coup d’œil à la plage qui s’étendait au loin. Le brouillard commençait à se dissiper. Elle ne pouvait pas encore voir l’eau, mais elle arrivait à distinguer les silhouettes de plusieurs gens qui marchaient sur le sable.

      Qui peut bien marcher sur la plage à cette heure-là ?

      Elle secoua la tête, furieuse contre elle-même.

      Quelle différence, en ce moment ? Garde la tête sur les épaules !

      – OK, répondit-elle finalement, mais allons là-bas en premier.

      Ryan regarda dans la direction vers laquelle elle était tournée et hocha la tête.

      – Attends juste une minute, dit-il. Je veux d’abord dire à Trembley ce qui se passe.

      – Vas-y, dit-elle distraitement. Je te retrouve sur le sable.

      Ryan l’emmena en bas de l’escalier puis remonta. Jessie sortit par la porte d’entrée et trouva des marches qui menaient du Strand à la piste cyclable du dessous et, au-delà, à la plage. Elle se déchaussa, tint ses chaussures par les talons du bout des doigts et avança vers l’eau.

      Même si c’était le début de l’été, à cette heure-là, le sable était encore frais et bougeait sous ses pieds tout en s’insinuant entre ses orteils. Elle avançait lentement pour garder l’équilibre, utilisant plus ses oreilles que ses yeux. Quand elle se rapprocha du son des vagues, un des vieux postes de sauvetage en bois bleu apparut.

      Elle passa devant et remarqua que le sable était maintenant plus dur et plus dense. Quelques pas plus loin, elle sentit l’humidité sous ses pieds, à l’endroit où la marée était montée le plus récemment. À présent, l’eau était visible. Elle regarda les vagues s’écraser les unes contre les autres en créant une écume qui formait des bulles blanches et avançait avec envie vers ses orteils. Elle s’assit juste hors de portée et regarda l’océan.

      Au bout d’un moment, elle ne sut pas combien de temps, Ryan arriva et s’assit à côté d’elle. Il ne dit rien et elle non plus. Elle tendit une main et il la prit. Elle se pencha et posa la tête sur son épaule. Elle pensa que les vagues qui venaient mourir sur la plage empêchaient peut-être d’entendre qu’elle pleurait, mais elle n’en était pas sûre et, en fait, ça lui était égal.

*

      Il regarda jusqu’au

Скачать книгу