L'ancien Figaro. Anonymous
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«Pour en finir avec les journaux, c’est Bohain encore qui a fondé l’Époque et inventé tous les moyens de publicité qui avaient fait à ce journal un si rapide mais si éphémère succès.
«C’est lui de même qui, en 1850 et 1851, créa le Moniteur du dimanche. Dieu sait ce qu’il dépensa de ressources ingénieuses, ce qu’il imagina de combinaisons pour faire vivre ce journal impossible!
«A la passion du papier imprimé, Bohain joignait le fanatisme des fleurs. Dans les dernières années, il avait entrepris à Palaiseau une culture de rosiers et de dahlias, et il obtenait, disent les connaisseurs, des variétés très-curieuses.
«Aussi, ne faut-il pas être surpris de lui voir inventer le Jardin d’hiver. Le Château des fleurs est encore une de ses idées; c’est à lui qu’on doit la première conception et le premier dessin de ce jardin, dont les frères Mabille ont su tirer meilleur parti que lui.»
Il y aurait encore bien des choses à dire; mais si Bohain a eu une part plus ou moins active dans d’autres conceptions et dans d’autres créations contemporaines, c’est dans l’histoire, c’est dans les mémoires du temps que plus tard on le lira. Quels mémoires il aurait pu laisser lui-même!
Victor Bohain est mort aux Batignolles, le samedi 19 juillet 1856, à l’âge de cinquante-trois ans, après avoir conçu et remué plus d’idées, fondé plus d’entreprises, mis en mouvement plus de choses et plus d’hommes qu’aucun spéculateur millionnaire, qu’aucun homme d’État de ce temps-ci.
L’ANCIEN FIGARO
1826
COUPS DE LANCETTE
Une sentinelle a douze mots d’ordre différents, selon
l’occasion.
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Etes-vous jésuite, certain avocat vous défendra. Etes-vous constitutionnel, il vous défendra encore.—Sa conscience est donc bien flexible! Mais son opinion, à lui?—Son opinion?... Il aime l’argent.
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Brunet, se trouvant à l’Opéra, s’est écrié comme Jocrisse, à la vue d’une cantatrice: Il faut frémir, frémons.
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Parfois, j’entends crier: Cailleau, Guiraud, Briffaut:
Quels sont ces chiens de noms? Sont-ce des noms de chiens?
—Du tout, vous êtes en défaut,
Ce sont des noms d’académiciens.
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«Les maladroits!» disait M. Bénab... en apprenant que la tentative d’assassinat des janissaires avait échoué, «que n’en chargeaient-ils un jésuite!»
A chaque instant, le Figaro, comme tous les journaux de la Restauration, revient sur les jésuites; il ne faut point s’étonner de cet acharnement, il y aurait même, je crois, injustice à le blâmer.
«En ce temps-là, disait, dans l’Univers, M. Veuillot, les Siècle et les Constitutionnel mangeaient tous les matins un jésuite à la croque au sel.»
N’en déplaise à M. Veuillot, on ne faisait que se défendre. Les jésuites et les congréganistes ont ouvert l’abîme sous les pas de Charles X, il y est tombé, précipité par eux. Alors on fit tout pour le clergé, mais il voulait encore davantage. Il fut insatiable.
Les journaux, témoins des envahissements, des empiétements quotidiens, cherchaient à y mettre une digue. Il y avait tout à craindre de gens dont les passions politiques ont été de tout temps furibondes. Un pays voisin, d’ailleurs, donnait idée de ce que pouvait être la réaction.
En 1826, un auto-da-fé annoncé depuis longtemps attira à Valence une foule fanatisée. Le 31 juillet 1826, un pauvre israélite, revêtu du san benito, espèce de blouse couverte de peintures représentant des flammes et des diables, fut conduit au bûcher. Il était condamné à être brûlé vif; son crime était l’HÉRÉSIE. Il marcha au supplice entre une haie de dominicains, qui lui dépeignaient en chemin les délices dont il allait jouir dans l’autre vie pour prix de son supplice; ils l’appelaient frère infortuné. Tant que dura le supplice de la victime, les moines hurlèrent des hymnes dont le chant formidable devait étouffer les cris de l’infortuné.
Je laisse à penser l’épouvante de l’Europe, en apprenant que les feux de l’Inquisition se rallumaient en Espagne; son horreur, lorsque les journaux lui racontèrent ce sacrifice humain, nouvelle insulte à la religion du Christ.
Et c’est à nos armes, pourtant, que le fanatisme devait cette puissance. Qu’on s’étonne encore des attaques des journaux!
Quand la mode des auto-da-fé viendra, la Sentinelle de la Religion se mettra en éclaireur.
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On parle d’établir de Paris à Bruxelles des relais en permanence à l’usage de MM. les agents de change, les financiers, les libraires, etc., qui désireraient faire banqueroute.
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Un incendie vient de dévorer six arpents de bois dans la forêt d’Evreux, on assure qu’un jésuite y avait mis le feu en la traversant.
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M. le procureur général a reçu la dénonciation de M. le comte de Montlosier contre les jésuites; le même jour, M. Saintes a envoyé à Montrouge une dénonciation contre M. Montlosier.
Le comte de Montlosier, dont il va être si souvent question pendant l’année 1826, avait publié un ouvrage ayant pour titre: Mémoire à consulter sur un système religieux et politique tendant à renverser la religion, la société et le trône. L’auteur y dénonçait l’existence de la congrégation et y livrait le secret de ses actes. Sa conclusion était celle-ci:
«Les quatre grandes calamités signalées au présent mémoire, savoir: la congrégation, le jésuitisme, l’ultramontanisme et le système d’envahissement des prêtres, menacent la sûreté de l’État, celle de la société, celle de la religion. Elles sont notées par nos anciennes lois; ces lois ne sont ni abrogées ni tombées en désuétude; l’infraction