Captiver Une Princesse Américaine. Dawn Brower
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Читать онлайн книгу Captiver Une Princesse Américaine - Dawn Brower страница 2
Brianne lança un sourire railleur à William.
- Courage, mon cher frère. Une fois que père nous aura rejoints, tu pourras retourner à Lilimar et respirer plus librement.
William aurait préféré rester à la plantation et aider à la gestion du domaine. Si la présence de leur père n'avait pas été indispensable en Caroline du Sud, William serait resté à la maison. L'autre entreprise familiale était le transport maritime. Elle avait été fusionnée avec Marsden shipping depuis plusieurs années, mais leur père était resté à la tête de la société. Elle appartenait aussi pour moitié à leur oncle Liam Marsden, vicomte de Torrington.
Un pourcentage de la compagnie maritime complétait la dot de Brianne. Lilimar était l'héritage de William, et il en serait propriétaire le jour venu. Brianne se doutait que sa mère allait bientôt lui céder l'acte de propriété. Il a apporté beaucoup plus à la plantation que n'importe qui d'autre.
- J'aime passer du temps avec toi et maman, dit William avec un peu de mauvaise humeur.
- J'en suis sûre, mon cher, rétorqua Lilliana.
Leur père avait ordonné à William de les accompagner à l’occasion de leur voyage à New-York. Randall Collins n'avait pas aimé l'idée que sa femme et sa fille affrontent dangers de la ville sans une présence masculine.
- Vous ne devriez pas le cajoler, mère. Brianne grimaça. Ça l'encourage à agir comme un enfant gâté.
William lui lança un regard noir.
- Je ne suis pas celui qui fait l'enfant dans ce wagon. Je ne comprends pas pourquoi tu crois que tu dois aller jusqu'à New-York pour juste une saison. Tu ne pouvais pas trouver quelqu'un à épouser en Caroline du Sud ?
Son frère ne comprenait rien. Il ne s'agissait pas seulement de trouver un homme convenable avec qui passer le reste de ses jours. Elle était si... débordante de vie. Brianne voulait vivre en totalité. Être supérieure à elle-même. Elle s’était rendue plusieurs fois en Angleterre pour visiter sa famille, mais il lui semblait parfois qu'elle avait vécu une vie protégée. Un homme ne lui fournirait pas ce qui lui manquait. Cela avait été une excuse pour obtenir la permission de ses parents de se rendre à New-York. Elle serait lancée dans la haute société et rencontrerait de nouvelles personnes. Elle voulait de l'excitation et un objectif. Brianne espérait que cette grande ville répondrait à ses souhaits, et si ce n'était pas le cas, elle pourrait alors chercher ailleurs.
- Ce que je recherche n'est pas en Caroline du Sud », répondit-elle.
- Et tu crois que tu vas trouver ça ici ? William hocha la tête pour montrer son exaspération. D'une manière ou d'une autre, je doute que ce soit ton but ultime. Quel genre de coup monté as-tu échafaudé ?
- Ça suffit », ordonna Lilliana Collins. Rassemblez vos affaires, il est temps de sortir du train.
Elle se leva et attrapa son réticule. Elle se dirigea vers la porte sans un mot de plus.
William et Brianne se dévisagèrent pendant quelques secondes, puis la suivirent. Les files de passagers tentant de sortir de la gare avaient beaucoup diminué, tel que leur mère l’avait prédit, même si de nombreux voyageurs déambulaient encore dans la gare. Elle était en admiration devant la splendeur de la gare Penn Station. Elle avait déjà remarqué le marbre rose, mais elle découvrait aussi de larges escaliers et de majestueuses colonnades. Pas un bâtiment à Charleston n’égalait une telle beauté. La plantation était d'une grande beauté, et ils avaient certainement édifié de luxueux bâtiments. Lilimar était un édifice à l'image de son époque, avec d'imposants piliers, un long balcon qui courait tout le long du bord extérieur et de larges fenêtres. Il y avait même des jardins et des aménagements paysagers luxuriants pour ajouter à son attrait. Lilimar était leur demeure, mais Brianne avait hâte de s'en échapper.
Elle avait grandi choyée et privilégiée, consciente de son identité et de sa place dans le monde. Elle éprouvait ce luxe de Penn Station et elle se sentait ragaillardie. Elle suggérait des possibilités et la chance de voyager dans des lieux où elle n'était jamais allée. Elle admirait la beauté de l’architecture en flânant dans la station, sans vraiment faire attention à la direction qu'elle prenait. Brianne bouscula un voyageur en l’envoyant presque à terre.
- Mes excuses...
Elle avait pratiquement fait tomber une femme aux cheveux noirs, aux yeux bleus doux mais affectant une expression sévère. Brianne estimait qu’elle ne devait avoir que quelques années de plus que ses propres dix-neuf ans.
La jeune femme secoua la tête en fronçant les sourcils.
- Vous devriez prendre garde.
Brianne ne s'était jamais sentie aussi inconfortable. Elle avait été tellement captivée par le décor qu'elle n'avait pas réalisé où elle allait. Non seulement elle avait presque fait tomber cette femme, mais elle avait également réussi à perdre de vue sa mère et son frère.
- Vous avez raison. Brianne se mordilla la lèvre. C'était stupide de ma part. Veuillez me pardonner mon inattention.
La jeune femme lui tapota le bras.
- Nous faisons tous des erreurs. N'y pensez plus.
Elle balaya les alentours du regard.
- Voyagez-vous seule ?
Cela l’irrita un peu. Elle avait l’impression que l'autre femme la jugeait. Elle semblait être seule aussi. En quoi cela la concernait-il ?
- Est-ce important ? Elle leva un sourcil.
- Non, bien sûr que non, répondit la voyageuse. C'est le droit d'une femme de faire ce qu'elle veut. C'est pourquoi je travaille si dur en tant que militante du mouvement suffragiste. Mais je m'égare... Laissez-moi me présenter. Elle lui tendit la main. Je suis Alice Paul.
Ce nom avait quelque chose de familier qui faisait appel à la mémoire de Brianne. Elle plissa les yeux et considéra la main tendue. Elle éleva la main lentement pour serrer la sienne. Brianne n'avait pas l'habitude des poignées de main. Cela lui semblait être une action masculine.
- Brianne Collins, se présenta-t-elle. Pour répondre à votre question précédente, je ne voyage pas seule. Je suis avec ma mère et mon frère, mais il semble que nous ayons été séparés.
- C'est affreux. Cette ville est si grande. Voulez-vous que je vous aide à les retrouver ?
Sa proposition était séduisante, mais elle ne voulait pas imposer sa personne. Elle comprit alors pourquoi son nom lui semblait si familier. Sa cousine Angeline était active dans le mouvement des suffragettes en Angleterre. Elle écrivait constamment à Brianne pour lui parler des fonctions auxquelles elle participait. Mais depuis qu'elle avait épousé le Marquis de Severn, elle s'occupait davantage des activités en coulisses. Lucian n'aimait pas l’idée que sa femme se mette en danger, mais il voulait aussi qu'elle adhère à ses intérêts. Angeline avait travaillé avec les Pankhurst, et c'est pourquoi le nom d'Alice Paul lui était familier. Brianne a inclina la tête et lui demanda :
- Êtes-vous la même Alice Paul qui a été emprisonnée en Angleterre l'an dernier ?