Captiver Une Princesse Américaine. Dawn Brower
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L'homme se pencha sur le registre, en balaya rapidement la colonne des réservations puis hocha la tête.
- Votre télégramme nous a informé que vous seriez ici pour une durée indéterminée.
- Absolument, répondit Julian. J'espère faire de New-York ma résidence secondaire.
Il lui adressa l'un de ses plus charmants sourires.
- Ce que j'ai vu jusqu'à présent me laisse à penser que mon séjour pourrait se prolonger.
Ceci n’était pas un mensonge. Croiser Brianne Collins avait été un heureux hasard.
L'employé se retourna pour ouvrir une armoire d’où il retira un jeu de clés pendu à un crochet. Il les fit miroiter devant Julian.
- Celle qui est courbée est celle de votre chambre, et celle portant la lettre G est celle du portail de Gramercy Park. N'hésitez pas à profiter du parc, mais il est exclusif. Seuls ceux qui ont une clé peuvent l'utiliser. Veuillez ne pas laisser pas de racailles entrer dans le parc, je vous prie. Il y a des dames qui l'utilisent régulièrement, et nous voulons garantir leur sécurité.
Quelle idée admirable... Aucun des parcs de Londres n'était privé comme celui-ci. Ils essayaient d'empêcher les individus peu recommandables d'entrer dans le parc et de réserver son utilisation à la classe supérieure. Quelles étaient les chances que quelqu'un de basse naissance s'aventure dans cette partie de Manhattan ? Il semblait que la classe riche grouillait dans ce quartier. Il n'avait remarqué personne d'autre. Même pas un membre de la classe ouvrière... Y avait-il une règle interdisant de les laisser sortir en public ou quoi ?
- Merci, répliqua Julian aussi poliment que possible.
Il avait grandi dans un milieu privilégié, mais il n'avait jamais été confronté à cette situation auparavant, ou peut-être ne l'avait-il jamais remarqué.
- Pouvez-vous m'indiquer ma chambre ?
- Montez les escaliers et prenez à droite. Votre chambre se trouve à gauche à la fin du couloir.
- Mes malles seront envoyées depuis Penn Station. Voudriez-vous bien les faire apporter dans ma chambre quand elles arriveront ?
Il avait engagé quelqu'un pour s'occuper de ses bagages à son arrivée. Tout ce qu'il avait apporté avec lui lors de son trajet vers l'hôtel était un bagage de cabine. Il serra les clés dans une main et son sac dans l'autre, puis il suivit les directions indiquées par l'employé. Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver à sa chambre. Il glissa la clé dans la serrure et la tourna sans effort. Une fois déverrouillée, il a poussa la porte et entra dans la pièce.
C'était une chambre luxueuse. Une chaise et une table d'appoint assorties se trouvaient près de la fenêtre. Une cheminée se trouvait du côté opposé de la pièce flanquée d’un petit canapé et d’une table basse. Dans une autre pièce plus petite, un lit moelleux recouvert d’un dessus de lit brun à broderies dorées remplissait l'espace. Une table de chevet se trouvait à côté du lit. La chambre est éclairée par deux portes-fenêtres donnant sur un balcon.
La suite n’était pas aussi spacieuse que ses appartements à Londres, mais elle ferait l'affaire. L'hôtel avait fait un excellent travail en s'adressant aux goûts les plus raffinés des riches et des privilégiés. Il devrait s'intégrer, et d'une certaine manière, cela lui laissait un goût amer dans la bouche. Julian posa son sac sur le lit et se dirigea vers le meuble de toilette situé à l'autre bout de la pièce. L'eau avait déjà été mise dans le pichet. Il en versa dans la vasque et s’aspergea le visage, puis le sécha avec une serviette accrochée à proximité. Cela le rafraîchi un peu et nettoya la poussière du voyage. Peut-être qu'il irait explorer ce Gramercy Park.
Il empocha les clés et sorti de sa chambre, soudainement excité. Il pourrait se promener dans le quartier et peut-être trouver un club de gentilhommes. Il aurait besoin d'un verre, ou de plusieurs. Se reposer lui semblait impossible pour le moment. Julian sortit de l'hôtel en sifflotant et descendit la rue. Le parc était assez proche, mais il n'avait pas vraiment envie de l'explorer pour le moment.
- Julian, s’écria un passant.
Il s’arrêta net. Personne ne pouvait savoir qu'il est arrivé ou même qu'il se trouvait New York. Il se retourna lentement vers l’appel et soupira de soulagement. Bien sûr, William Collins l’avait reconnu. Il l'avait vu discuter avec Brianne à Penn Station. Il colla un sourire joyeux sur son visage et salua son congénère.
- Logez-vous dans ce quartier ? Il ne savait pas quoi lui dire d'autre.
William hocha la tête d'acquiescement.
- Oui, notre père a acheté une maison de ville juste au coin de cette rue. Manhattan est le faubourg à la mode en ce moment. Il aime aussi l'idée d'un parc privé pour que notre mère et Brianne puissent s'y promener.
Gramercy Park prenait soudainement un attrait supérieur. Si sa sœur ou sa mère résidaient ici, il se sentirait mieux en sachant qu'elles étaient en sécurité dans un parc exclusif.
- Je suis à l'hôtel Irving, indiqua Julian en désignant la bâtisse qu’il venait de quitter. Combien de temps séjournez-vous en ville ? N'est-ce pas la pleine saison à la plantation ?
Il ne savait presque rien des activités de Lilimar. Cela semblait être une question raisonnable à poser.
- Je préférerais ne pas être ici du tout, répondit William.
Il lui lança un regard noir.
- Mais quelqu'un devait accompagner ma mère et ma sœur. Mon père sera là dans quelques semaines, je pourrai alors retourner à la maison. Il y a toujours quelque chose à faire à Lilimar.
Il inclina la tête.
- Qu'est-ce qui vous amène ici ? L'Angleterre vous ennuie-t-elle ?
D'une certaine manière, c’était le cas, et cela lui donnait l'excuse parfaite pour explorer ce que l'Amérique avait à offrir.
- J'ai voyagé pour affaires dans des endroits très différents. Mon père pense qu’il serait bien pour moi d’observer comment les choses fonctionnent en Amérique.
Julian haussa les épaules.
- Je doute que cela ajoute de la valeur à mon éducation.
Son père ne soupçonnait pas qu’il travaillait en tant qu’espion, et Julian entendait que cela reste ainsi. Agir comme un bourgeois affranchi convenait parfaitement à la personnalité qu'il voulait afficher au monde.
- Connaissez-vous un bon club dans le coin ?
- Le Club Player se trouve coin de la rue, au 16 Gramercy South, répondit William. C'est un club réservé aux membres.
Julian plissa les yeux et demanda :
- Ça veut-il dire que je ne peux pas y entrer ?
Ce club semblait être l’endroit incontournable à sa mission. Ses membres faisaient probablement partie de l’aristocratie et de l’élite new-yorkaise.
William