Captiver Une Princesse Américaine. Dawn Brower

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Captiver Une Princesse Américaine - Dawn Brower

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club.

      - Il se trouve que je suis membre. Suivez-moi, et je vous présenterai à l'admission. Cependant, je dois vous avertir que l'adhésion est payante, mais qu'elle en vaut la peine si vous voulez une certaine discrétion. Je suis à New York bien plus souvent que je ne le voudrais, et rejoindre le club s’est trouvé nécessaire.

      Il soupira.

      – Je m'y rendais quand je vous ai aperçu devant moi. Ma sœur met ma patience à l'épreuve. J'ai dû m'échapper pendant un petit moment.

      Ça semblait être une ouverture pour discuter des penchants de Brianne. Au lieu de cela, il adopta une approche légèrement différente.

      - Je comprends. Ma propre sœur est difficile dans ses bons jours.

      Il fourra ses mains dans ses poches et suivit son acolyte.

      - J'ai eu une petite rencontre avec la vôtre à Penn Station. Elle n'était pas disposée à accepter mon aide.

      William roula les yeux et dit d'un ton acerbe :

      - Elle croit qu’elle a toujours raison et qu’elle a la science infuse. Si elle pouvait sortir de son nuage assez longtemps pour prêter attention à ce qui l'entoure, nous n’aurions probablement pas été séparés à notre sortie du train. C'est par pure chance que nous l'ayons trouvée relativement vite.

      Pas assez vite, car elle avait eu le temps d’un tête-à-tête avec Alice Paul... Il décida d’aborder ce sujet de conversation avec William à un moment plus propice. Pour l'instant, il allait pénétrer dans les murs de ce club privé et pouvoir l’explorer.

      - Parlez-moi du Club Player, encouragea Julian.

      - Il a été fondé en 1888 par Edwin Booth, commença William. Il voulait utiliser le club comme un moyen de redonner du lustre au nom de Booth. Son jeune frère était John Wilkes Booth.

      - Ah, » répondit Julian. L'assassinat d'un président rendrait un nom moins désirable... »

      - Je n'aurais pas voulu être à sa place. Si j'avais eu un frère ayant participé à quelque chose d'aussi profondément stupide, et que les soldats de l'Union n’auraient pas traqué et abattu, je l’aurais fait moi-même.

      - Heureusement, vous n'aurez pas à y penser. Personne d’autre ne pourrait agir à nouveau de la sorte.

      Julian gloussa légèrement. Il ne tenterait jamais lui-même un assassinat de cette envergure, mais il pouvait comprendre comment un individu en colère contre la personne en charge pourrait être assez fou pour au moins essayer.

      - J’entends que votre sœur vous donne du fil à retordre.

      - Ce n’est que trop vrai, convint William. Je l'aime, mais c'est une vraie peste.

      Ils tournèrent au coin de la rue et se dirigèrent vers le Club Player. William ouvrit la porte et l’invita à entrer. La pièce principale disposait d’une grande cheminée en marbre et un canapé d’une riche couleur lie de vin en était le point central. Deux fauteuils assortis l'encadraient. Sur le côté, un escalier était agrémenté d'un tapis de velours rouge. Ce que Julian pensait être une salle à manger se trouvait à gauche, après l'escalier. Une longue table y trônait entourée d’une vingtaine de chaises. Plusieurs œuvres d'art ornaient les murs.

      - C'est un endroit somptueux... dit-il en se dirigeant vers un tableau.

      - N'est-ce pas un... admirant un tableau de fleurs roses et blanches éclatantes dans un vase blanc. Il aurait pu être un Van Gogh ou un Monet, mais Julian n'en était pas certain.

      William haussa les épaules.

      - Je ne suis pas un connaisseur d’art. Je pense que Mark Twain fut un des membres réguliers. Je crois même que l'un de ses manuscrits originaux est exposé. Je n'ai jamais eu l'occasion de détailler les collections exposées ici.

      - Intéressant... Il s’agit donc d’un club pour les artistes ?

      - Il l'est en grande partie, confirma William. Certains membres ne sont pas exactement des artistes, mais ils sont des créateurs.

      Il n'était pas sûr de ce que cela signifiait.

      - Expliquez-moi, je vous prie.

      - Nikola Tesla est un membre, indiqua William.

      Julian n'était pas très au courant des travaux du physicien, mais il avait déjà entendu son nom. Un scientifique n'est pas un artiste, mais il explore les possibilités du monde.

      - Dois-je faire preuve d’une sorte de don pour devenir membre ?

      - Je n’en ai aucun, rétorqua William. Ils aiment mélanger les artistes, si l’on peut dire, avec la classe supérieure. C'est le moyen pour le Club Player de trouver des mécènes pour les créateurs en difficulté et faire perdurer leur génie.

      Ce Club Player serait bien plus intéressant qu'il ne l'avait pensé au départ...

      - Dans ce cas... Il se tourna vers William. Indiquez-moi la personne avec laquelle je dois discuter de l’adhésion.

      Il lui prit quelques minutes seulement pour convaincre les administrateurs d'envisager son adhésion. Ils ne pouvaient cependant pas approuver son application sur le champ. Elle devait être soumise à un vote, mais les administrateurs indiquèrent que cela ne poserait pas de problème. Ils aimaient l’idée d’ajouter le fils d'un duc dans leurs registres. Julian considérait les informations à lesquelles il allait avoir accès. C'était bien mieux que ce qu'il aurait pu espérer. Si le reste de sa visite à New York se passait aussi bien, il pourrait rentrer chez lui plus tôt qu'il ne l'avait espéré, et peut-être obtenir par la suite une meilleure affectation.

      Il ne voulait pas accepter cette mission au départ, mais quelque chose l’avait fait changer d’avis. S'il voulait se faire un nom, il devait prendre les mesures nécessaires pour montrer aux plus hauts responsables qu'ils pouvaient compter sur lui, aussi désagréable que cette tâche puisse se révéler. Il avait été envoyé à New York parce qu'ils voulaient quelqu'un sur place pour observer les progrès des suffragettes.

      L'Angleterre avait ses propres problèmes concernant les droits des femmes, et il était prudent qu'ils comprennent le climat qui régnait dans d’autres pays. Alice Paul était une Américaine qui s'était engagée auprès des Pankhursts en Angleterre, et c'est elle qui avait attiré l'attention des responsables gouvernementaux. Une partie de sa mission était de s'assurer qu'elle ne retourne pas au pays. Son dernier passage dans le système carcéral n'avait pas été plaisant. Bien sûr, c'était un terme léger pour ce qu'elle avait enduré. Par son propre entêtement pour sa cause, elle aurait pu mourir de faim, et ils avaient été obligés de la nourrir contre sa volonté. Heureusement, elle avait survécu et était rentrée chez elle, en Amérique. Tant qu'elle resterait à sa place, elle ne devrait plus être un problème pour l'Angleterre.

      Même si Alice Paul faisait partie de sa mission, elle n'en était pas la totalité. Il ne la suivrait pas partout et ne l'espionnerait pas. Ce serait étrange s'il le faisait. Il était membre de l'aristocratie, et il lui serait plus facile d'infiltrer la société new-yorkaise. Il s'efforçait d'avoir l'air d'un gentilhomme aisé et, pendant son temps libre, il s'intéresserait au mouvement suffragiste. Il y avait

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