Aristophane; Traduction nouvelle, tome second. Аристофан

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Aristophane; Traduction nouvelle, tome second - Аристофан

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style="font-size:15px;">      Celle d'une cité où, en me rencontrant, le père d'un joli garçon me dise d'un ton de reproche, comme offensé par moi: «Vraiment, Stilbonidès, en voilà une belle conduite! Tu rencontres mon fils revenant du bain et du gymnase, et pas un baiser, pas une parole, pas une caresse, pas un attouchement de toi, l'ami du père!»

LA HUPPE

      Mon pauvre homme, pour quelles tristes choses tu te passionnes! Eh bien, il y a une ville heureuse, telle que vous le dites, sur les côtes de la mer Erythræa.

EVELPIDÈS

      Malheur! Ne nous parle pas d'une ville maritime: un beau matin on y verrait aborder la Salaminienne amenant un huissier. As-tu une ville hellénique à nous proposer?

LA HUPPE

      Pourquoi n'iriez-vous pas habiter Lépréon, en Élis?

EVELPIDÈS

      Par les dieux! sans l'avoir vue, j'ai en horreur Lépréon, à cause de Mélanthios.

LA HUPPE

      Il y a encore dans la Lokris la ville des Opontiens; vous pourriez y habiter.

EVELPIDÈS

      Mais moi je ne voudrais pas être Opontien, pour un talent d'or. Et quelle est la vie qu'on mène chez les oiseaux? Tu dois le savoir parfaitement.

LA HUPPE

      Pas désagréable à vivre: premièrement il faut s'y passer de bourse.

EVELPIDÈS

      Vous avez ainsi retiré de la vie une grande source de fraudes.

LA HUPPE

      Notre nourriture, cueillie dans les jardins, est le sésame blanc, le myrte, les pavots et la menthe.

EVELPIDÈS

      Mais alors vous êtes en quête d'une vie de nouveaux mariés.

PISTHÉTÆROS

      Hé! hé! J'entrevois un grand dessein pour la race des oiseaux: elle deviendrait puissante, si vous m'obéissiez.

LA HUPPE

      Et comment t'obéirions-nous?

PISTHÉTÆROS

      Comment vous m'obéiriez? Tout d'abord ne voltigez pas n'importe où, bec ouvert: c'est une habitude malséante. Chez nous quand il y a des gens volages, on dit: «Quel est cet oiseau?» Et Téléas répond: «C'est un homme sans équilibre, un oiseau qui vole, un être inconsidéré, qui ne saurait jamais rester en place.»

LA HUPPE

      Par Dionysos! tes railleries portent juste. Que pourrions-nous donc faire?

PISTHÉTÆROS

      Bâtissez une ville.

LA HUPPE

      Et quelle ville bâtirions-nous, nous autres oiseaux?

PISTHÉTÆROS

      Vrai? Oh! la sotte parole lâchée! Regarde en bas.

LA HUPPE

      Je regarde.

PISTHÉTÆROS

      Tourne le cou.

LA HUPPE

      De par Zeus! quelle jouissance, si je me déboîte la tête!

PISTHÉTÆROS

      As-tu vu quelque chose?

LA HUPPE

      Oui, les nuages et le ciel.

PISTHÉTÆROS

      Eh bien! n'est-ce pas le pôle des oiseaux?

LA HUPPE

      Le pôle? Comment cela?

PISTHÉTÆROS

      Comme qui dirait le lieu. Attendu que cela tourne et traverse tout, on l'appelle pôle. Une fois bâti et fortifié par vous, on l'appellera police. Alors vous régnerez sur les hommes, ainsi que sur les sauterelles; et les dieux, vous les ferez mourir de faim comme les Mèliens.

LA HUPPE

      De quelle manière?

PISTHÉTÆROS

      L'air est entre le ciel et la terre; et de même que, quand nous voulons aller à Delphoe, nous demandons passage aux Boeotiens, ainsi, quand les hommes sacrifieront aux dieux, si les dieux ne nous paient pas tribut, votre ville, étrangère pour eux, et l'espace empêcheront de monter la fumée des cuisses.

LA HUPPE

      Iou! Iou! Par la Terre, les filets, les nuées, les rets, je n'ai jamais entendu dessein mieux imaginé. Aussi suis-je tout prêt à bâtir la ville avec toi, si le projet a l'approbation des autres oiseaux.

PISTHÉTÆROS

      Qui donc leur exposera l'affaire?

LA HUPPE

      Toi. Jadis ils étaient barbares; mais moi je leur ai enseigné le langage, depuis mon long séjour avec eux.

PISTHÉTÆROS

      Comment les convoqueras-tu?

LA HUPPE

      Aisément. Je vais entrer tout de suite dans le taillis, éveiller ma chère Aèdôn, et nous leur ferons appel. Dès qu'ils auront entendu notre voix, ils voleront ici à tire-d'ailes.

PISTHÉTÆROS

      O toi, le plus aimable des oiseaux, ne tarde pas davantage. Je t'en prie, entre au plus vite dans le taillis, et éveille Aèdôn.

LA HUPPE

      Allons, ma compagne, cesse de sommeiller; fais jaillir de ta bouche divine les notes des hymnes sacrés; gémis sur mon fils et le tien, le déplorable Itys, en gazouillements harmonieux, sortis de ton bec agile. Ta voix pure monte à travers le smilax couronné de feuillage, jusqu'au trône de Zeus où Phoebos à la chevelure d'or répond à tes élégies par le son de sa lyre d'ivoire et préside aux danses des dieux; et de leurs bouches immortelles s'élance le concert plaintif des bienheureuses divinités. (On entend le son d'une flûte.)

PISTHÉTÆROS

      O Zeus souverain! quelle voix charmante pour un si petit oiseau! Quelle douceur de miel répandue sur le taillis entier!

EVELPIDÈS

      Holà!

PISTHÉTÆROS

      Qu'y a-t-il? Te tairas-tu?

EVELPIDÈS

      Pourquoi?

PISTHÉTÆROS

      La Huppe prépare de nouveaux chants.

LA HUPPE, dans le taillis

      Epopopopopopopopopopoï! Io, Io! Venez, venez, venez, venez, venez ici, ô mes compagnons ailés; vous qui paissez les sillons fertiles des laboureurs, tribus innombrables de mangeurs d'orge, famille des cueilleurs de graines, au vol rapide, au gosier mélodieux; vous qui, dans la plaine labourée, gazouillez, autour de la glèbe, cette chanson d'une voix légère: «Tio, tio, tio, tio, tio, tio, tio, tio;» et vous aussi qui dans les jardins, sous les feuillages du lierre, faites entendre vos accents; et vous qui, sur les montagnes, becquetez les olives sauvages et les arbouses, hâtez-vous de voler vers mes chansons.–Trioto, trioto, totobrix!–Et vous, vous encore qui, dans les vallons marécageux, dévorez les cousins à la trompe aiguë, qui habitez les terrains humides de rosée et les prairies aimables de Marathôn, francolin au plumage émaillé de mille couleurs, troupe d'alcyons volant sur les flots gonflés de la mer, venez apprendre la nouvelle. Nous rassemblons ici toutes les tribus des oiseaux au long cou. Un vieillard habile est venu, avec des idées neuves et de neuves entreprises. Venez tous à cette conférence, ici, ici, ici, ici.–Torotorotorotorotix. Kikkabau, kikkabau. Torotorotorotorolililix.

PISTHÉTÆROS

      Vois-tu quelque oiseau?

EVELPIDÈS

      Non, par Apollôn! pas un; et pourtant je suis là bouche

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