Louis Riel, Martyr du Nord-Ouest. Unknown

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Louis Riel, Martyr du Nord-Ouest - Unknown

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aux citoyens anglais, par une possession immémoriale, a été livré en pâture à Richardson, qui n'a pas même voulu écouter la défense, et à ses six jurés qui ont prononcé le verdict de condamnation. DEUXIÈME MENSONGE?

      Devant la cour de Regina, les avocats chargés de la défense de Riel, avaient volontairement omis toute la partie de leur plaidoyer qui eût transformé la cause en un débat politique, et ils s'étaient bornés à plaider la folie.

      A cette époque, on s'étonna fort de l'attitude de MM. Lemieux et Fitzpatrick; et il parut généralement admis, qu'en vertu d'un contrat exprès ou tacite avec le gouvernement, les avocats avaient été prévenus que les ministres ne voulaient ni être appelés en témoignage ni être mis sur la sellette; et que la discrétion avec laquelle on éviterait de faire ressortir les fautes du pouvoir était la condition convenue de la grâce de Riel.

      Cependant, dès le lendemain du procès, les journaux des ministres, obéissant à un mot d'ordre, se sont mis à attaquer les avocats de Riel avec toute la violence qu'ils auraient pu employer, si ces avocats avaient transformé le débat en débat politique. On a accusé MM. Lemieux et Fitzpatrick d'avoir compromis la cause de Riel dans un intérêt de parti. Ceux qui les accusaient ainsi savaient très bien que c'était le contraire qui était vrai. Mais peu leur importait! Il fallait faire une diversion contre le parti libéral et donner, coûte que coûte, à la discussion une tournure qui empêchât les conservateurs de s'y mêler et d'agir sur le gouvernement. TROISIÈME MENSONGE!

      Quand on eut beaucoup répété que le gouvernement ne cherchait qu'à sauver Riel;–que ses vrais amis étaient ceux qui ne se remuaient pas en sa faveur;–et que ses pires ennemis étaient ceux qui avaient entrepris de le faire échapper à la corde,–il vint un jour où l'opinion commença cependant à d'émouvoir et où les mensonges des journaux ne suffirent plus.

      Alors,–honte indicible!–un ministre, un Canadien-français, n'hésita pas à peser sur l'opinion de tout son poids, en intervenant personnellement dans cette sale besogne!

      Sir Hector Langevin déclara, à Rimouski, qu'on avait tort de s'alarmer;–que le gouvernement accorderait tous les délais nécessaires;–et que Riel ne serait pas pendu, avant qu'une commission de médecins eut statué sur son état mental.

      C'était une fourberie de plus.

      On sait maintenant qu'il n'a jamais dû être, qu'il n'a jamais été nommé de commission médicale.

      Mais, à cette époque, il s'agissait de préparer les esprits à accepter sans trop de murmures le déni de justice de la cour du banc de la reine à Winnipeg et celui du conseil privé d'Angleterre.

      Ce n'était pas trop, pour y parvenir, que de faire prêter à un chevalier des ordres de Sa Majesté une fausse promesse.

      Et sir Hector Langevin fit cette promesse. QUATRIÈME MENSONGE!

      A la même date, deux journaux ministériels, la Minerve et le Monde, se préoccupaient beaucoup de l'inconvénient qu'il pourrait y avoir pour les ministres, dans la sympathie que manifestaient envers la cause de Riel, les membres du clergé et les catholiques les plus ardents.

      Toute une campagne fut entreprise, pour déconsidérer Riel dans l'opinion du clergé.

      On nia ouvertement qu'il eut les sympathies des prêtres du Nord-Ouest.

      On retraça, jour par jour, des récits d'égarements religieux qui devaient faire considérer Riel comme étranger à la communion catholique.

      Qu'y avait-il de vrai là-dedans?

      Il est possible que beaucoup d'hallucinations aient traversé ce cerveau surexcité. Mais, dans tous les cas, il est certain qu'on avait odieusement exagéré et dénaturé les faits.

      Nous en avons deux preuves palpables.

      La première, c'est que Riel a été constamment assisté par le P. André et est mort en bon catholique.

      La seconde c'est que, jusqu'au dernier moment, Mgr. Grandin n'a cessé d'intercéder en faveur du condamné. On avait donc menti une fois de plus. CINQUIÈME MENSONGE!

      Au lendemain du rejet du pourvoi de Riel par le conseil privé, le Monde s'était écrié: «Les avocats libéraux ont fait tout ce qu'ils ont pu pour faire pendre Riel. Heureusement ils n'ont pas réussi à tout perdre. Leur tâche est finie: la nôtre commence!»

      Allégation et promesse qui ont eu une portée incalculable;–car les dires du journal officieux ont eu pour effet, de persuader aux députés conservateurs que le gouvernement avait un programme arrêté d'avance, en vue de sauver Riel; et cette assurance les a empêchés d'intervenir à temps, sinon pour modifier l'opinion de Sir John A. Macdonald, au moins pour imposer la retraite des trois ministre canadiens-français et pour mettre par là le gouvernement dans l'impuissance d'agir. SIXIÈME MENSONGE!

      Mais pendant ce temps on avait obtenu ce qu'on voulait.

      On avait permis aux orangistes de faire dire à sir John: «Vous ne pouvez pas nous refuser la tête de Riel, puisque des journaux canadiens-français, eux mêmes, déclarent son crime indigne d'excuse.»

      Et on avait permis à Sir John A. Macdonald de dire à ses trois satellites canadiens-français dans le conseil des ministres: «Vous ne pouvez pas soutenir sérieusement que vos compatriotes tiennent à la vie de Riel, puisqu'en dehors des réclamations des libéraux, nos ennemis, il n'a pas été fait auprès de nous une démarche, PAS UNE SEULE pour le sauver!»

      Notre malheureux frère métis a payé de sa vie ce raisonnement astucieux.

      Puisse ce fatal exemple nous détourner à jamais de cette politique de mensonge, d'hypocrisie et d'apparence, par laquelle nous avons été trop longtemps gouvernés!

      Riel n'est pas seulement une victime politique!

      C'est un martyr!

      Si sa mort, qui est à la fois un acte de barbarie et un soufflet insolemment jeté à toute une race, a été pour nous une dure leçon, tâchons qu'elle soit un enseignement.

      En entreprenant le douloureux récit du procès et de la mort de Riel, plus d'une fois la plume nous est tombée des mains!

      Nous avons voulu cependant continuer jusqu'au bout cette véridique histoire.

      Il faut que tout le monde la connaisse et s'en souvienne, au jour des comptes à rendre.

      Le meurtre de Regina est pour nous une menace, et en même temps il nous impose de grands devoirs.

      Aucun patriote n'y faillira; car si, ce qu'à Dieu ne plaise, nous devions les déserter, c'est que nous n'aurions plus de sang dans les veines. On pourrait écrire sur le livre des destinées: Fin du Canada-français. Nous serions un peuple avili et mûr pour l'esclavage.

      CHAPITRE II

      LE NORD-OUEST ET LES MÉTIS

      SPÉCULATION ET SPOLIATION

      Tout le monde savait, depuis l'automne de 1884 qu'une insurrection était en préparation au Nord-Ouest. Personne ne s'en cachait. Le gouvernement en était averti, mais il ne semblait s'en préoccuper à aucun degré. Lors de l'inspection de fin d'année en vue de l'éventualité d'une prise d'armes, les chefs des districts militaires avaient signalé au ministre de le milice qu'on manquait de tout; ils lui avaient

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