Tess, Le Réveil. Andres Mann

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Tess, Le Réveil - Andres Mann

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équipage et prit part au briefing tactique préliminaire. L'unité avait ordre de se déployer dans les 36 heures.

      Tous les pilotes eurent 24 heures de perm avant le début des festivités. Koweït City n’était pas exactement Las Vegas, mais on pouvait y trouver de bons hôtels et restaurants. Toujours mieux qu'une tente, en tout cas. Avant de quitter les lieux, Tess inspecta son Black Hawk. Une belle machine peu fiable et difficile à piloter. À peu près tout ce qu'il fallait pour ce qu’elle voulait accomplir : devenir le guerrier qu'elle voulait être et pour lequel elle avait été formée.

      Juste à sa sortie de West Point, Tess avait épousé Roger Haverty, un camarade élève-officier – mais, trop indépendante pour renoncer à cette partie d’elle-même, elle n’avait jamais pris son nom. Elle le regrettait parfois lorsqu'elle entendait le fameux commentaire « De la famille du Général Turner...? »

      Son union avec Roger était tendue, mise à mal par des affectations de postes séparés, une vie amoureuse à mourir d'ennui, un commun accord de ne pas devenir parents et, surtout, cette absence d'engagement total pour le service que Tess reprochait à Roger.

      Quand elle reçut son ordre de mission pour sa nouvelle affectation en Irak, Roger lui proposa de passer un long week-end à Las Vegas. Aucun des deux n'avait d'intérêt particulier pour le jeu mais peut-être avaient-ils besoin de se retrouver un peu avant d'affronter le désert irakien. Roger était arrivé un jour à l'avance car Tess voulait assister aux briefings sur sa nouvelle affectation.

      Sortant enfin du taxi qu'il l'avait emmenée de l'aéroport, elle s'engouffra dans le hall de l'hôtel et parvint à l'ascenseur qui était presque rempli d'hommes asiatiques.

      Tess était confortablement vêtue d'une chemise blanche d'homme et d'un pantalon de soie, une tenue simple qui mettait en valeur sa silhouette mince et ses longues jambes.

      Quand elle se trouva une place dans l'ascenseur, les bavardages cessèrent. La femme sculpturale dominait le groupe d'hommes de petite taille d'au moins une tête. Et apparemment, ils étaient envoûtés par son parfum. Certains d'entre eux extirpèrent des billets de leur porte-feuille et tentèrent de les fourrer dans son soutien-gorge. Tess était tentée au plus haut point d'utiliser ses compétences en arts martiaux pour plaquer ses agresseurs aux quatre parois de l'ascenseur. Mais sa formation l'emporta sur son goût pour la décoration et elle fit preuve de retenue. Elle se contenta d'un coup de coude dans les côtes de l'homme le plus proche d'elle. Elle réussit à sortir de l'ascenseur, laissant ses admirateurs déçus et jouant des coudes pour avoir un dernier coup d’œil sur cette magnifique déesse.

      Tess avait pratiquement couru jusqu'à la chambre que Roger avait réservée et voulait juste tomber dans ses bras. Elle arriva à la porte au moment même où un serveur en chambre sortait un chariot. Elle se précipita devant lui et fit irruption dans la chambre. Quelque chose ne collait pas dans ce qu’elle vit alors. Elle pensait s'être trompée de chambre. Dans le lit, une femme nue se mit à hurler, ce qui poussa l'autre occupant à sortir de la salle de bain. C'était Roger, se séchant avec une serviette.

      Pendant bien trente secondes, Tess resta sans voix, puis reprenant rapidement ses esprits, elle laissa tomber sa petite valise et s'empara d'une lampe trônant sur une commode. Elle en arracha le cordon et jeta l’objet sur Roger, qui réussit d'un cheveu à esquiver le missile. La femme sur le lit, terrifiée, continuait de crier. Dans un accès de rage, Tess saisit la femme par les cheveux et par le cou pour faire taire ses cris puis la jeta, nue, hors de la chambre et dans le couloir.

      Roger se ressaisit et, tout en essayant de nouer sa serviette autour de la taille, il implora : « Tess, ce n'est pas ce que tu crois ! » À quoi Tess répliqua en attrapant une chaise et en la projetant sur lui, et cette fois, elle le toucha à la tête. Roger tomba tel un sac de patates, sa blessure à la tête dégoulinant de sang.

      Tess n'en avait pas fini. Elle essaya de s'emparer du poste de télévision, mais le cordon l'en empêcha et le petit meuble média bascula vers l'avant.

      Roger, en choc et en sang, et toujours au sol, cria : « Tess, arrête ! Tout ça ne veut rien dire, je t’aime !

      â€” Porc ! Sale fils de pute, tu mens ! Tu crois que j'en ai fini avec toi ?! »

      Roger courut de l’autre côté du lit, réalisant en effet que Tess n'était pas ouverte au dialogue. Elle saisit son sac et le lui asséna d'un coup à la tête. Roger tomba à nouveau et se prépara à une pluie de coups. Tess s'empara d'une autre lampe, la souleva pour la jeter, mais fut stoppée par un bras puissant.

      Un homme fortement bâti était entré dans la chambre et maîtrisa la femme en furie. Elle résista mais il verrouilla ses bras autour d'elle par derrière. Elle tenta de se débarrasser de lui mais il continuait à l'immobiliser. « Les gens de la sécurité sont probablement en chemin et je pense que nous devrions quitter les lieux », dit l'homme.

      Tess essaya à nouveau de se libérer puis elle explosa. « Mais vous êtes qui, vous ? Allez au diable ! Je dois tuer ce salopard. »

      Roger se remettait peu à peu de l'attaque et tentait misérablement de s'expliquer. « Tess, ce n'était rien ! C'est juste arrivé comme ça ! Ça n'avait pas d'importance pour moi ! C'est toi que j'aime ! »

      Tess se détendit assez pour faire comprendre qu'elle s'était calmée. Quand l’homme relâcha sa prise, elle se libéra et se jeta sur Roger à nouveau. « Espèce de lâche ! Mauviette ! Tu ne sais même pas mentir convenablement ! » Elle commença à le rouer de coups, ce qui poussa l'homme à se saisir d'elle et à l'entraîner hors de la chambre comme un sac de patates. Tess résista furieusement, en vain. L'homme la souleva et l'emporta rapidement vers une chambre ouverte au bout du couloir. Il ferma la porte, la posa sur son dos et se mit sur elle à califourchon avec une main sur sa bouche.

      Â« S’il vous plaît, calmez-vous, vous risquez d’avoir des ennuis. Détendez-vous, je suis sûr qu'on peut trouver un arrangement. » Tess sembla se calmer, mais l’homme ne desserra pas sa prise. Il avait vu son tempérament dans l'action. Tess se débattit à nouveau, mais l'homme continua de la maintenir et de la bâillonner de sa main.

      De frustration, Tess arrêta de se débattre. L'homme n'en relâcha pas pour autant sa prise et tenta doucement de la calmer. « Ça va aller. Vous vous en sortirez. Calmez-vous et on va tenter de régler ça. Je ne pense que vous vouliez finir en prison. »

      Tess se considérait comme un assez bon combattant mais cet homme semblait être d'acier. Il n'y avait aucun moyen de se dérober. Finalement, elle se détendit et l'homme la relâcha, bien qu'avec méfiance.

      On pouvait entendre des gens se précipiter vers la chambre de Roger. Tess entendait de l'agitation dans le couloir et il sembla que Roger ne voulait pas créer plus d'ennuis. Il refusa d’engager des poursuites. Il dit qu’il ne connaissait pas la personne qui les avait attaqués lui et sa compagne. Et qu'il s'agissait probablement d'une tentative de vol. Le personnel de sécurité de l'hôtel, de même que la police, avait l’air dubitatif mais ils ne pouvaient faire grand-chose si aucune plainte n'était déposée.

      Tess

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