Canaille, Prisonnière, Princesse . Морган Райс

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Canaille, Prisonnière, Princesse  - Морган Райс De Couronnes et de Gloire

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du moment où l'épée s'était enfoncée par derrière, en haut de son dos. Il se souvint du choc qu'il avait ressenti quand le Typhon l'avait trahi.

      La douleur envahit Thanos de sa brûlure, s'étendit de sa blessure au dos comme une fleur. Chaque souffle lui faisait mal. Il essaya de soulever la tête mais s'évanouit.

      Quand Thanos se réveilla, il était encore le visage contre le sable et, s'il savait qu'il s'était écoulé un peu de temps, ce n'était que parce que la marée avait monté un peu; à présent, l'eau lui léchait la taille au lieu des chevilles. Quand il parvint finalement à lever suffisamment la tête, il vit qu'il y avait d'autres corps sur la plage. Les morts semblaient couvrir le monde et s'étendre sur les plages blanches à perte de vue. Il vit des hommes portant l'armure de l'Empire étendus là où ils étaient tombés, mêlés aux défenseurs qui avaient péri en protégeant leur terre.

      La puanteur de la mort remplissait les narines de Thanos et il se retenait tout juste de vomir. Personne n'avait encore séparé les morts amis des morts ennemis. Cette subtilité attendrait la fin de la bataille. Peut-être l'Empire laisserait-il la marée faire le ménage. Thanos jeta un coup d'œil en arrière et vit du sang dans l'eau, ainsi que des ailerons qui fendaient les vagues. Ce n'étaient pas encore de grands requins, c'étaient des charognards plutôt que des chasseurs, mais y aurait-il besoin d'un grand requin pour le dévorer quand monterait la marée ?

      Thanos se sentit submergé par la panique. Il essaya de remonter la plage en se traînant sur les bras comme pour escalader le sable. Il se propulsa vers l'avant d'à peu près la moitié de son corps et cria de douleur.

      L'obscurité l'envahit à nouveau.

      Quand il reprit conscience, Thanos était sur le flanc et regardait des silhouettes penchées sur lui, si proches qu'il aurait pu les toucher s'il en avait encore eu la force. Ces hommes n'avaient pas l'air d'être des soldats de l'Empire, ne ressemblaient pas du tout à des soldats car Thanos avait passé assez de temps avec des guerriers pour être capable de faire la différence. Ces gens-là, un jeune homme et un homme plus âgé, ressemblaient plus à des fermiers, à des hommes ordinaires qui avaient probablement fui de leur maison pour échapper à la violence. Cela dit, cela ne signifiait pas qu'ils étaient moins dangereux. Ils avaient tous deux un couteau et Thanos se mit à se demander s'ils étaient des charognards comme les requins. Il savait qu'il y avait toujours des gens qui attendaient la fin des batailles pour aller détrousser les morts.

      “Celui-là respire encore”, dit le premier d'entre eux.

      “Je vois ça. Égorge-le qu'on en finisse.”

      Thanos se crispa, prépara son corps à se battre alors même qu'il n'aurait rien pu faire à ce moment-là.

      “Regarde-le”, insista le jeune homme. “Quelqu'un l'a poignardé dans le dos.”

      Thanos vit l'homme plus âgé froncer légèrement les sourcils en apprenant ce fait. Il contourna Thanos, sortit de son champ de vision. Thanos réussit à se retenir de pousser un autre cri quand l'homme toucha l'endroit d'où le sang s'écoulait encore de la blessure. En tant que prince de l'Empire, il était hors de question qu'il donne des signes de faiblesse.

      “On dirait que tu as raison. Aide-moi à le mettre là où les requins ne pourront pas l'atteindre. Ça devrait intéresser les autres.”

      Thanos vit le jeune homme hocher la tête. Ensemble, ils réussirent à le relever avec son armure. Cette fois, Thanos ne put arrêter la douleur et poussa quand même un cri quand les deux hommes le montèrent sur la plage.

      Ils l'abandonnèrent sur le sable sec, au-delà de l'endroit où la marée avait laissé des algues, comme du bois flottant. Ils s'éloignèrent à la hâte mais Thanos était trop préoccupé par sa douleur pour les regarder partir.

      A ce moment-là, il n'avait aucun moyen de mesurer l'écoulement du temps. Il entendait encore la bataille qui se déroulait au loin, avec ses cris de violence et de colère, ses cris de ralliement et ses cors de signalisation. Cela dit, une bataille pouvait durer des minutes comme des heures. Elle pouvait se terminer dès le premier élan ou se poursuivre jusqu'à ce que les deux camps ne puissent plus que s'éloigner l'un de l'autre en trébuchant. Thanos n'avait aucun moyen de savoir dans quel cas de figure il se trouvait.

      Finalement, un groupe d'hommes approcha. Ceux-là ressemblaient bien à des soldats : ils avaient cette rudesse que seuls ont les hommes qui se sont déjà battus pour sauver leur vie. Il était facile de voir lequel d'entre eux était le chef. Le grand homme aux cheveux foncés qui se tenait à l'avant ne portait pas l'armure savamment décorée qu'un général de l'Empire aurait porté, mais, à mesure qu'approchait le groupe, on voyait que tout le monde le regardait en attendant ses ordres.

      Le nouveau venu avait probablement la trentaine et une barbe courte aussi foncée que le reste de ses cheveux. Bien que mince, il dégageait quand même une impression de force. Il portait une courte dague à chaque hanche et Thanos devina que ce n'était pas seulement pour impressionner ses soldats, à en juger d'après l'automatisme avec lequel ses mains se rapprochaient des pommeaux. Il sembla à Thanos qu'il explorait en silence tous les recoins de la plage, cherchait les endroits susceptibles d'abriter une embuscade, toujours avec une longueur d'avance. Il croisa le regard avec Thanos et le sourire qui s'ensuivit sembla étrangement ironique, comme si son auteur avait vu une chose qui avait échappé à tous les autres occupants du même monde.

      “Alors, c'est ça que vous m'avez demandé de venir voir, vous deux ?” dit-il quand les deux hommes qui avaient trouvé Thanos s'avancèrent. “Un soldat de l'Empire qui meurt dans une armure trop brillante pour lui faire du bien ?”

      “C'est quand même un noble”, dit l'homme plus âgé. “Ça se voit à son armure.”

      “Et il s'est fait poignarder dans le dos”, signala le plus jeune homme. “Par ses propres hommes, semblerait-il.”

      “Alors, il n'est même pas assez bon pour la racaille qui essaie de nous prendre notre île ?” dit le chef.

      Thanos regarda l'homme se rapprocher, s'agenouiller à côté de lui. Peut-être avait-il l'intention d'achever ce que le Typhon avait commencé. Aucun soldat de Haylon ne pouvait aimer les hommes de son camp.

      “Qu'as-tu fait pour que ton propre camp essaie de te tuer ?” demanda le nouveau venu assez bas pour que seul Thanos puisse l'entendre.

      Thanos réussit à trouver la force de secouer la tête. “Je ne sais pas.” Il avait la voix cassée et écorchée. En plus de sa blessure, ça faisait longtemps qu'il gisait sur le sable. “Mais je ne voulais rien de tout ça. Je ne voulais pas me battre ici.”

      Ses paroles lui valurent un autre de ces étranges sourires qui donnaient l'impression à Thanos que cet homme riait d'un monde qui n'avait rien de risible.

      “Et pourtant, tu es là”, dit le nouveau venu. “Tu ne voulais pas prendre part à une invasion mais tu es sur nos plages au lieu d'être en sécurité chez toi. Tu ne voulais pas nous infliger de violence mais l'armée de l'Empire brûle des maisons en ce moment. Sais-tu ce qui se passe en haut de cette plage ?”

      Thanos secoua la tête. Rien que ce geste lui faisait mal.

      “Nous perdons”, poursuivit l'homme. “Oh, nous nous battons durement mais ça n'a aucune importance quand on a si peu de chances de réussir. La bataille fait encore rage mais c'est seulement parce qu'une moitié de mon camp est trop entêtée pour accepter la vérité. Nous n'avons pas le temps de nous laisser distraire

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