Rebelle, Pion, Roi . Морган Райс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Rebelle, Pion, Roi - Морган Райс страница 3

Rebelle, Pion, Roi  - Морган Райс De Couronnes et de Gloire

Скачать книгу

se rendit compte qu'il l'avait dit à voix haute.

      “Rien”, dit Thanos. Il poussa un soupir. “En vérité, je ne sais pas. Je cherche quelqu'un et l'Île des Prisonniers est le seul endroit où elle peut se trouver.”

      Il savait que le navire de Ceres avait coulé alors qu'il se dirigeait vers l'île. Si elle avait survécu, alors, il semblait logique qu'elle soit arrivée sur l'île, n'est-ce pas ? Cela expliquait aussi pourquoi Thanos n'avait eu aucune nouvelle d'elle depuis. Si elle avait pu lui envoyer des nouvelles, Thanos était convaincu qu'elle l'aurait fait.

      “Donc, vous n'en savez rien. Ça m'a l'air d'être un risque énorme que vous prenez”, dit le capitaine.

      “Elle en vaut la peine”, lui assura Thanos.

      “Elle doit être spéciale pour être mieux que Lady Stephania”, dit le contrebandier avec un regard concupiscent qui donna envie à Thanos de le frapper.

      “C'est ma femme dont vous parlez”, dit Thanos, et même lui reconnaissait que ça posait bien évidemment un problème. Il ne pouvait pas la défendre, vu que c'était lui qui l'avait répudiée et que c'était elle qui avait ordonné qu'on l'assassine. Elle méritait probablement tout ce qu'on disait sur elle.

      Or, il avait peine à s'en convaincre. Si seulement ses pensées de Ceres pouvaient arrêter d'être entrecoupées de pensées de Stephania telle qu'elle avait été avec lui aux banquets du château, dans leurs moments de paix, le matin qui avait succédé à leur nuit de noces …

      “Êtes-vous sûr de pouvoir m'emmener sur l'Île des Prisonniers en toute sécurité ?” demanda Thanos. Il n’y était jamais allé, mais l'île entière était supposée être une forteresse bien gardée dont il était impossible de s'évader.

      “Oh, ce n'est rien de bien difficile”, lui assura le capitaine. “On passe parfois dans le coin. Les gardes vendent certains des prisonniers qu'ils ont réduits en esclavage. Il les alignent sur la rive attachés à des poteaux pour qu'on les voie en approchant.”

      Thanos avait depuis longtemps décidé qu'il détestait cet homme. Cependant, il le cachait parce que, à ce moment-là, le contrebandier était sa seule chance d'aller sur l'île et de trouver Ceres.

      “Je n'ai pas vraiment envie de croiser les gardes”, précisa-t-il.

      L'autre homme haussa les épaules. “C'est assez facile. On s'approche, on vous met dans un petit bateau et on fait comme si c'était une visite normale. Ensuite, on vous attend au large. Pas longtemps, cela dit. Si on attend trop longtemps, ils risquent de se dire qu'on fait quelque chose de louche.”

      Thanos ne doutait pas que le contrebandier l'abandonnerait s'il y avait la moindre menace pour son navire. Seule la perspective du profit l'avait poussé à aller aussi loin. Ce type d'homme ne risquait pas de comprendre ce qu'était l'amour. Pour lui, c'était probablement quelque chose qu'on payait à l'heure sur les quais. Cela dit, il avait emmené Thanos jusqu'ici. C'était ça qui comptait.

      “Vous comprenez que, même si vous trouvez cette femme sur l'Île des Prisonniers”, dit le capitaine, “elle risque de ne plus ressembler à ce dont vous vous souvenez.”

      “Ceres sera toujours Ceres”, insista Thanos.

      Il entendit ricaner l'autre homme. “Facile à dire, mais vous ne savez pas ce qu'ils font là-bas. Certains de ceux qu'ils nous vendent comme esclaves sont dans un tel état qu'ils peuvent à peine s'occuper d'eux-mêmes si on ne leur en donne pas l'ordre.”

      “Et je suis sûr que ça vous plaît de le faire”, répliqua violemment Thanos.

      “Vous ne m'aimez pas beaucoup, n'est-ce pas ?” demanda le capitaine.

      Thanos continua à fixer la mer du regard, sans répondre. Ils connaissaient tous deux la réponse et, à ce moment-là, il avait d'autres sujets de préoccupation. Il fallait qu'il trouve un moyen de localiser Ceres, quoi que —

      “Est-ce une terre, là-bas ?” demanda-t-il en désignant l'endroit du doigt.

      Ce n'était encore qu'un petit point à l'horizon mais, même aussi petit que cela, il avait l'air sinistre, cerné de nuages et de vagues tourbillonnantes. A mesure qu'il se rapprochait, Thanos sentait croître en lui une sensation de sombre terreur.

      L'île se dressait en une série de pitons granitiques gris qui ressemblaient aux crocs d'une grande bête. Un bastion s'élevait sur le point culminant de l'île et, au-dessus, un phare éclairait constamment les alentours comme pour décourager tous ceux qui seraient tentés de venir en ce lieu. Thanos voyait des arbres d'un côté de l'île mais la plus grande partie semblait être désertique.

      Quand ils s'en rapprochèrent encore plus, il vit des fenêtres qui semblaient être sculptées directement dans le roc de l'île, comme si l'endroit tout entier avait été évidé pour agrandir la prison. Il vit aussi des plages de schiste avec des os décolorés qui se détachaient sur leur fond plus sombre. Thanos entendit des cris et il pâlit quand il se rendit compte qu'il ne pouvait dire si c'étaient des oiseaux de mer ou des gens.

      Faisant glisser son petit bateau sur le schiste de la plage, Thanos grimaça quand il vit des menottes fixées en dessous de la ligne de marée. Son imagination lui dit immédiatement pourquoi on les avait mises là : pour torturer ou exécuter les prisonniers à l'aide de la marée montante. Les os abandonnés sur la rive se passaient de commentaires.

      Le capitaine du bateau de contrebande se tourna vers lui et sourit.

      “Bienvenue sur l'Île des Prisonniers.”

      CHAPITRE DEUX

      Stephania trouvait le monde lugubre sans Thanos. Il lui semblait froid, malgré la chaleur du soleil. Vide, malgré les gens qui s'agitaient autour du château. Elle fixa la cité du regard. Elle l'aurait volontiers toute réduite en cendres car elle n'avait aucun sens. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était rester assise aux fenêtres de ses appartements en ayant l'impression qu'on lui avait arraché le cœur.

      Ça allait peut-être arriver pour de bon. Elle avait tout risqué pour Thanos, après tout. Quelle était la peine précise pour celui qui aidait un traître ? Stephania connaissait la réponse à cette question parce que c'était la même pour tout ce qui avait trait à l'Empire : ce que décidait le roi. Elle ne doutait guère qu'il demanderait sa tête pour un tel crime.

      Une de ses servantes lui proposa un fortifiant relaxant à base de plantes. Stephania n'en tint nullement compte, même quand la fille le posa sur une petite table en pierre à côté d'elle.

      “Madame”, dit la fille. “Les autres … certaines se demandent … est-ce qu'on ne devrait pas se préparer à quitter la cité ?”

      “A quitter la cité ?” dit Stephania. Elle entendait à quel point sa propre voix avait l'air monocorde et idiote.

      “C'est que … ne sommes-nous pas en danger ? Avec tout ce qui s'est passé, et tout ce que vous nous avez fait faire … pour aider Thanos.”

      “Thanos !” Le nom la secoua momentanément de sa torpeur et la colère suivit dans son sillage. Stephania saisit la préparation d'herbes médicinales. “N'ose jamais prononcer son nom, idiote ! Sors. Sors !”

      Stephania

Скачать книгу