Une Joute de Chevaliers . Морган Райс

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Une Joute de Chevaliers  - Морган Райс L'anneau Du Sorcier

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avec excitation tout en courant vers le bastingage, et elle regarda par-dessus avec allégresse.

      Thor se tint là, les yeux baissés sur les eaux écumeuses de la mer, et n’en était pas si certain. Mais il sourit quand même.

      « Je suis sûr que oui », dit-il, rassurant. « Peut-être même un requin. »

      Thor entendit un cri distant, et fut soudain à nouveau sur le qui-vive. Son corps tout entier se figea tandis qu’il saisissait la garde de son épée et regardait au loin sur l’eau, étudiant l’horizon.

      Les épais nuages gris s’éclaircirent lentement, et ce faisant, ils révélèrent un horizon qui fit s’arrêter le cœur de Thor : au loin, des panaches de fumée s’élevaient dans le ciel. Alors que plus de nuages disparaissaient, Thor put voir qu’ils provenaient d’une île distante – pas seulement une île quelconque, mais une île avec des falaises escarpées, s’élevant haut vers le ciel, un large plateau au sommet. Une île qu’il ne pouvait confondre avec aucune autre.

      L’Île de Lumière.

      Thor ressentit une douleur dans sa poitrine en voyant le ciel noir de créatures maléfiques, ressemblant à des gargouilles, décrivant des cercles autour de ce qu’il restait de l’île, tels des vautours, leurs cris perçants emplissant l’air. Il y en avait une armée, et en dessous, l’île tout entière était en feu. Pas un recoin n’était laissé indemne.

      « PLUS VITE ! » cria Thor, hurlant dans le vent, tout en sachant que c’était futile. C’était le plus grand sentiment d’impuissance de sa vie.

      Mais il ne pouvait rien faire de plus. Il contempla les flammes, la fumée, les monstres sur le départ, entendit Lycoples pousser des cris au-dessus, et il sut qu’il était trop tard. Rien ne pouvait avoir survécu. Tout ce qu’il restait sur l’île – Ragon, Guwayne, n’importe quoi – était sûrement, sans aucun doute, mort.

      « NON ! » cria Thorgrin, maudissant les cieux, les embruns de l’océan frappant son visage tandis qu’ils le portaient, trop tard, vers l’île de la mort.

      CHAPITRE DEUX

      Gwendolyn se tenait debout seule, de retour dans l’Anneau, dans le château de sa mère, elle regarda les environs autour d’elle et réalisa que quelque chose n’allait pas vraiment. Le château était abandonné, sans meubles, tous ses biens enlevés ; ses fenêtres avaient disparu, ses magnifiques vitraux qui les avaient autrefois ornées perdus, ne laissant que des découpes dans la pierre, la lumière du coucher de soleil coulait à flots à l’intérieur. De la poussière tourbillonnait dans l’air, et cet endroit paraissait ne pas avoir été habité pendant mille ans.

      Gwen regarda dehors et vit le paysage de l’Anneau, un endroit qu’elle avait jadis connu et aimé de de tout son cœur, désormais désolé, tordu, grotesque. Comme s’il ne restait rien de bon dans le monde.

      « Ma fille », dit une voix.

      Gwendolyn pivota et fut stupéfaite de trouver sa mère là debout, la dévisageant, le visage tiré et maladif, à peine la mère qu’elle avait autrefois connu et dont elle se souvenait. C’était la mère dont elle se souvenait sur son lit de mort, la mère qui semblait avoir pris trop d’âge pour une seule vie.

      Gwen eut la gorgée serrée et se rendit compte, malgré tout ce qu’il s’était passé entre elles, de combien elle lui manquait. Elle ne savait pas si elle se languissait d’elle, ou seulement de voir sa famille, quelque chose de familier, l’Anneau. Que ne donnerait-elle pas pour être à nouveau chez elle, de retour dans le connu.

      « Mère », répondit Gwen, qui avait de la peine à croire la vue qui s’offrait à elle.

      Gwen tendit la main vers elle, et ce faisant, elle se retrouva soudain ailleurs, debout sur une île, au bord d’une falaise, l’île était carbonisée, venait juste d’être réduite en cendres. L’odeur lourde de la fumée et du soufre planait dans l’air, brûlait ses narines. Elle fit face à l’île, et tandis que les vagues de fumée se dissipaient dans le vent, elle regarda au loin et vit un berceau fait d’or, calciné, le seul objet dans cette étendue de braises et de cendres.

      Le cœur de Gwen palpita tandis qu’elle s’avançait, si nerveuse de voir si son fils était dedans, s’il allait bien. Une part d’elle était remplie de joie de tendre les mains et de le tenir, de le serrer contre sa poitrine et de ne plus jamais le laisser partir. Mais une autre redoutait qu’il puisse ne pas être là – ou pire, qu’il puisse être mort.

      Gwen se précipita en avant, se pencha et regarda dans le berceau, et son cœur s’arrêta en voyant qu’il était vide.

      « GUWAYNE ! » s’écria-t-elle, angoissée.

      Gwen entendit un cri strident, haut dans les airs, faisant écho au sien ; elle leva les yeux et vit une armée de créatures noires, ressemblant à des gargouilles, qui s’éloignait en volant. Son cœur s’arrêta en voyant, dans les serres de la dernière, un bébé se balancer, en pleurs. Il était emporté dans des cieux obscurs, hissé par une armée de ténèbres.

      « NON ! » hurla Gwen.

      Gwen se réveilla en criant. Elle s’assit dans son lit, cherchant partout Guwayne, tendant les mains pour le sauver, pour le serrer contre sa poitrine.

      Mais il n’était nulle part.

      Gwendolyn s’assit dans son lit, haletante, tentant de déterminer où elle était. La lumière faible de l’aube se répandait à travers les fenêtres, et il lui fallut plusieurs instants pour réaliser où elle se trouvait : la Crête. Le château du Roi.

      Gwen sentit quelque chose sur sa paume et baissa les yeux pour voir Krohn léchant sa main, puis posant sa tête sur ses genoux. Elle lui caressa la tête tout en s’asseyant au bord de son lit, essoufflée, s’orientant lentement, le poids de son rêve pesant sur elle.

      Guwayne, pensa-t-elle. Le songe avait paru si réel. C’était plus, elle le savait, qu’un rêve – cela avait été une vision. Guwayne, où qu’il soit, avait des ennuis. Il avait été enlevé par une force obscure. Elle pouvait le sentir.

      Gwendolyn se mit debout, agitée. Plus que jamais, elle éprouvait une urgence à trouver son fils, à trouver son mari. Elle voulait plus que tout le voir et le tenir. Mais elle savait que ce n’était pas censé arriver.

      Essuyant des larmes, Gwen enroula sa robe de soie autour d’elle, traversa rapidement la pièce, les pavés lisses et froids sous ses pieds nus, et s’attarda près de la grande fenêtre cintrée. Elle poussa le panneau fait de vitrail, et ainsi, il laissa rentrer la douce lumière de l’aube, le premier soleil se levant, inondant le paysage d’écarlate. C’était à couper le souffle. Gwen regarda dehors, admirant la Crête, la capitale immaculée et les étendues infinies tout autour, des collines ondoyantes et des vignes luxuriantes, la plus grande abondance qu’elle ait jamais observée en un seul endroit. Au-delà de cela, le bleu étincelant du lac éclairé par le matin – et au-delà encore, les sommets de la Crête, en forme de cercle parfait, encerclant l’endroit, enveloppés de brume. Cela ressemblait à un lieu dans lequel ne pouvait s’introduire aucun mal.

      Gwen pensa à Thorgrin, à Guwayne, quelque part au-delà de ces pics. Où étaient-ils ? Les reverrait-elle un jour ?

      Gwen

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