Un Joyau pour la Cour . Морган Райс

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Un Joyau pour la Cour  - Морган Райс Un Trône pour des Sœurs

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et y rester immobile, la respiration lourde.

      “Debout”, se dit-elle. “Si tu restes ici, tu es morte. Debout.”

      Elle se força à se relever en essayant de réfléchir. La Douairière avait essayé de la tuer. La chose la plus évidente à faire, c'était de fuir, car qui pouvait tenir tête à la Douairière ? Il fallait qu'elle trouve le moyen de sortir du palais, peut-être d'aller jusqu'aux quais et de partir pour les terres de sa famille, au-delà des mers. Ou alors, elle pourrait quitter la ville par une des petites routes en évitant tous les gardes et partir à la campagne. Sa famille était puissante et elle avait la sorte d'amis qui pouvait demander des comptes à l'Assemblée des Nobles, qui —

      “Les nobles feront ce que la Douairière leur ordonnera”, se dit Angelica, et même s'ils faisaient quelque chose d'autre, ce serait si lent qu'elle serait forcément assassinée entre-temps. Ce qu'elle pouvait espérer de mieux, c'était fuir sans s'arrêter, ne jamais être en sécurité, ne plus jamais se retrouver au cœur des choses. C'était une solution inacceptable.

      Cette idée la ramena à sa question précédente : qui pouvait tenir tête à la Douairière ?

      Angelica s'épousseta soigneusement, se recoiffa aussi bien que possible puis hocha la tête. Ce plan était … dangereux, certes, et presque certainement déplaisant. Cela dit, c'était sa meilleure chance de survie.

      Pendant que les gens criaient en dessous, elle repartit dans le palais en courant.

      CHAPITRE SEPT

      Les yeux de Sebastian commençaient à s'habituer à la quasi-obscurité de sa cellule, à son humidité, même à sa puanteur. Il commençait à s'habituer au faible gargouillis d'eau qu'il entendait quelque part au loin et au son du va-et-vient des gens au-delà. C'était probablement un mauvais signe. Il y avait des endroits auxquels personne ne devrait s'habituer.

      La cellule était petite, un carré de guère plus de quelques mètres de côté avec, à l'entrée, des barreaux de fer verrouillés par une serrure solide. Ce n'était pas une prison chic comme on en trouvait dans les tours et où la famille d'un homme pouvait payer pour qu'il y vive avec style jusqu'au jour où il finissait par perdre sa tête. C'était la sorte d'endroit où l'on pouvait jeter un homme pour que le monde l'oublie.

      “Et si on m'oublie”, murmura Sebastian, “Rupert aura la couronne.”

      C'était forcément de cela qu'il s'agissait. Sebastian n'avait aucun doute sur ce point. Si son frère le faisait disparaître, s'il donnait l'impression que Sebastian s'était enfui pour ne plus jamais revenir, alors, Rupert deviendrait l'héritier du trône par défaut. Le fait qu'il n'ait pas encore tué Sebastian suggérait que cela pourrait lui suffire, qu'il relâcherait peut-être Sebastian quand il aurait ce qu'il voulait.

      “Ou alors, cela signifie peut-être qu'il veut me tuer en prenant son temps”, dit Sebastian.

      En ce moment, il n'entendait pas d'autres voix dans la quasi-obscurité, même si, de temps à autre, quelques-unes lui parvenaient de loin. Sebastian soupçonnait qu'il y avait d'autres cellules en ce lieu, peut-être d'autres prisonniers, où que soit cet endroit. Où était-il ? C'était vraiment une question qui méritait réflexion. S'ils étaient quelque part sous le palais, alors, Sebastian aurait sa chance d'attirer assez d'attention pour trouver de l'aide. S'ils étaient en quelque autre lieu de la ville … eh bien, tout dépendrait de l'endroit où ils étaient mais Sebastian trouverait un moyen d'obtenir de l'aide.

      Il essaya de réfléchir au trajet qu'ils avaient fait pour arriver ici mais il était impossible de le retrouver avec certitude. Ce n'était pas le palais, devina-il. Même Rupert n'aurait pas l'arrogance d'y enfermer Sebastian. Son frère et sa famille avaient assez d'argent pour acheter d'autres propriétés autour de la ville, une autre maison qu'il garderait pour y rencontrer ses liaisons ou pour y mener ses sombres affaires.

      “Probablement les deux, connaissant Rupert”, dit Sebastian.

      “Tais-toi”, dit une voix. Une silhouette émergea de l'obscurité, un homme quelconque qui tenait lieu de gardien. L'homme ne passait que deux ou trois fois par jour pour apporter une eau saumâtre et du pain rassis. Il se mit à racler un gourdin en bois contre les barreaux de la cellule de Sebastian. Il avait passé si longtemps dans le silence que ce bruit soudain le fit sursauter.

      “Tu sais qui je suis”, dit Sebastian. “Je suis le frère de Rupert, le fils cadet de la Douairière.” Il saisit les barreaux. “Elle tuera tous ceux qui auront fait du mal à ses fils. Tu le sais, tu n'es pas idiot. Actuellement, ta seule chance de survivre est d'être mon libérateur.”

      Sebastian n'aimait pas menacer cet homme. C'était la sorte de chose que son frère aurait pu faire mais c'était aussi la vérité toute simple. Si sa mère pensait qu'il avait été capturé, elle ferait raser Ashton pour le retrouver et, quand elle le retrouverait, tous ceux qui lui auraient fait du mal en mourraient. Quand elle protégeait sa famille, sa mère était l'image même du monarque cruel et implacable dont les gens connaissaient l'existence.

      “Seulement si elle s'en rend compte”, dit le garde en envoyant un coup presque nonchalant aux mains de Sebastian avec le gourdin. Sebastian grimaça de douleur mais réussit à saisir le gourdin puis à rapprocher l'autre homme de la grille tout en tendant l'autre main vers sa ceinture.

      Ce n'était pas une bonne stratégie. Après tout, l'autre homme était armé et Sebastian, qui était piégé dans une cellule close, ne pouvait ni le contourner ni l'éviter. Le garde le frappa avec sa main libre puis lui envoya un coup au ventre avec son gourdin. Sebastian sentit l'air s'échapper de ses poumons. Il tomba à genoux.

      “Ces nobles, quelle arrogance”, dit l'homme sur un ton sec en crachant par terre à côté de Sebastian. “Ils s'imaginent que tout marchera pour eux, quoi qu'ils tentent. Eh bien, non. Ta mère ne viendra pas te chercher, tu ne sortiras pas d'ici et je serai là pour regarder quand ton frère décidera de te couper en morceaux.”

      Il frappa Sebastian une fois de plus avec le gourdin puis recula dans l'obscurité. Sebastian entendit le son d'un verrou.

      A ce moment-là, il ne se souciait pas de la douleur même si elle lui lacérait les côtes comme du feu. Il ne se souciait ni de lui-même, ni de ce que Rupert pourrait faire ni de ce qui pouvait bien se passer maintenant pour que tout cela soit possible. Cependant, Sebastian se mit quand même à repenser à Sophia, à Ishjemme et à son enfant.

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