Un Baiser pour des Reines . Морган Райс

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Un Baiser pour des Reines  - Морган Райс Un Trône pour des Sœurs

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même sans la magie qui leur apportait des rêves prémonitoires. Sophia regarda encore à l'horizon et, maintenant, une côte y apparaissait avec une ville minuscule dessus.

      “Ashton”, dit Sophia. Il lui semblait ne pas l'avoir vue depuis une éternité.

      La ville s'étalait comme une tache sur le paysage. Ses vieux bâtiments dépassaient les confins de ses murailles. Une partie de leur flotte se séparait déjà d'eux. Hans allait accoster plus loin et prendre la périphérie.

      Le reste de la flotte approcha en essayant de coordonner ses mouvements à l'aide de drapeaux de signalisation. Ils jetèrent l'ancre hors de portée des canons et envoyèrent des petits bateaux avec des messagers pour demander à l'ennemi de se rendre. Sophia savait qu'Ulf et Frig préparaient leurs propres petits bateaux pour se rapprocher de la ville en catimini avant que la bataille ne commence, prêts à ce que les portes du fleuve s'ouvrent pour les laisser passer.

      Sophia vit les navires qui attendaient là-bas, prêts à livrer bataille pour réagir aux messages qui les atteindraient, quels qu'ils soient. Ils n'étaient pas assez nombreux pour arrêter une flotte de leur taille, surtout s'ils étaient plaqués contre la côte comme ça. Alors qu'ils approchaient, Sophia entendit sonner des trompettes et vit l'ennemi allumer des feux de signalisation.

      Au-delà de la côte, elle chercha le palais et le quartier des nobles. Sebastian était là-bas, quelque part, détenu dans une cellule, attendant que l'on vienne le sauver.

      “Nous pourrions encore charger comme le veut le cousin Ulf”, dit Lucas.

      Sophia regarda le ciel. Le soleil se couchait déjà en touchant l'horizon de ses doigts rouges. Elle dut se forcer à secouer la tête. Ce fut une des choses les plus dures qu'elle ait jamais faites.

      “Nous ne pouvons pas risquer de les attaquer la nuit”, dit-elle. “Il faut s'en tenir au plan.”

      “Dans ce cas, nous attaquerons à l'aube”, dit Lucas.

      Sophia hocha la tête. A l'aube, tout serait résolu. Ils verraient si elle récupérerait le royaume de sa famille et aussi l'homme qu'elle aimait ou s'ils seraient tous condamnés à mort.

      “Nous attaquerons à l'aube”, dit-elle.

      CHAPITRE QUATRE

      Alors que le vent marin lui courait sur le visage, Kate se sentait vraiment libre pour la première fois de sa vie. Elle voyait Ashton approcher à l'horizon et cela lui rappelait la vie qu'elle y avait vécue si longtemps en tant qu'Oubliée mais ces souvenirs ne la dominaient plus et la colère qui les accompagnait lui semblait plutôt être une douleur confuse qu'une sensation récente.

      Elle sentit Lord Cranston approcher avant qu'il ne l'ait rejointe. C'était une partie des pouvoirs qui lui étaient revenus, ses pouvoirs, pas une chose que Siobhan ou sa fontaine lui avaient donnée.

      “Nous attaquerons à l'aube, monseigneur”, dit-elle en se retournant.

      Lord Cranston sourit en apprenant la nouvelle. “C'est une heure traditionnelle pour ce type d'activité. Cela dit, Kate, vous n'êtes plus obligée de m'appeler comme ça. C'est nous qui avons juré de vous servir, votre altesse.”

      Votre altesse. Kate soupçonnait qu'elle ne s'habituerait jamais à ce qu'on l'appelle comme ça. Ce serait encore plus dur à accepter de la part de l'homme qui avait été un des premiers à lui donner une place dans le monde.

      “Et vous n'avez vraiment pas besoin de m'appeler comme ça”, répliqua Kate.

      Lord Cranston lui fit une révérence étonnamment élégante de courtisan. “C'est ce que vous êtes maintenant mais d'accord, Kate. Ferons-nous comme si nous étions de retour au camp, où je t'enseignais la stratégie ?”

      “J'imagine qu'il me reste encore beaucoup à apprendre”, dit Kate. Elle ne pensait pas avoir appris la moitié de ce que Lord Cranston aurait pu lui enseigner pendant qu'elle avait servi dans sa compagnie.

      “Oh, sans nul doute”, dit Lord Cranston. “Donc, faisons cours. Dis-moi, dans l'histoire d'Ashton, comment la ville a-t-elle été prise ?”

      Kate réfléchit. Ce n'était pas une chose qu'ils avaient abordée en cours jusque là.

      “Je ne sais pas”, admit-elle.

      “Cela s'est fait par trahison”, dit Lord Cranston en comptant sur ses doigts. “Cela s'est fait en conquérant le reste du royaume, de telle sorte qu'il n'était plus utile de résister. Dans un passé lointain, cela s'est fait par magie.”

      “Et par la force ?” demanda Kate.

      Lord Cranston secoua la tête. “Cela dit, l'artillerie pourrait changer la donne.”

      “Ma sœur a un plan”, dit Kate.

      “Et il a l'air bon”, dit Lord Cranston, “mais qu'arrive-t-il aux plans pendant les batailles ?”

      Kate savait au moins ça. “Ils échouent.” Elle haussa les épaules. “Dans ce cas, c'est bien que nous ayons la meilleure des compagnies libres pour boucher les trous.”

      “Et c'est bien que j'aie la fille qui peut invoquer la brume et se déplacer trop vite pour qu'un homme puisse la suivre”, répondit Lord Cranston.

      Kate hésita une seconde ou deux de trop avant de répondre.

      “Qu'y a-t-il ?” demanda Lord Cranston.

      “Je me suis séparée de la sorcière qui m'a donné ce pouvoir”, dit-elle. “Je … je ne sais pas combien il m'en reste. Je sais encore lire dans les pensées mais la vitesse et la force ont disparu. Je suppose que c'est aussi le cas de ce genre de magie.”

      Elle en connaissait encore la théorie, la sentait encore en elle mais il lui semblait que les chemins qui y menaient avaient été brûlés quand elle avait perdu la connexion avec la fontaine de Siobhan. Il semblait que toutes les choses aient leur prix et celui-là en était un qu'elle acceptait de payer.

      Du moins, si cela ne les tuait pas tous.

      Lord Cranston hocha la tête. “Je vois. Sais-tu encore te servir d'une épée ?”

      “Je n'en suis … pas sûre”, admit Kate. C'était une chose qu'elle avait apprise avec Siobhan, après tout, mais les souvenirs de son entraînement étaient encore là, encore frais. Elle avait acquis ce qu'elle savait après “avoir été tuée” un nombre incroyable de fois par des esprits.

      “Dans ce cas, je crois que nous devrions le vérifier avant de nous battre pour de bon, n'est-ce pas ?” suggéra Lord Cranston. Il recula, fit un salut formel de duelliste sans quitter Kate des yeux et tira son épée en faisant siffler le métal.

      “Avec de vraies épées ?” dit Kate. “Et si je ne la contrôle pas ? Et si —”

      “La vie regorge de 'et si'”, dit Lord Cranston, “et la guerre encore plus. Je ne veux pas te tester avec une épée d'entraînement pour voir tes compétences te faire défaut en situation vraiment risquée.”

      Cela semblait quand même être une manière

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