Jane Austen: Oeuvres Majeures. Джейн Остин

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Jane Austen: Oeuvres Majeures - Джейн Остин

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CHAPITRE XXXVI.

       CHAPITRE XXXVII.

       CHAPITRE XXXVIII.

       CHAPITRE XXXIX.

       CHAPITRE XL.

       CHAPITRE XLI.

       CHAPITRE XLII.

       CHAPITRE XLIII.

       CHAPITRE XLIV.

       CHAPITRE XLV.

       CHAPITRE XLVI.

       CHAPITRE XLVII.

       CHAPITRE XLVIII.

       CHAPITRE XLIX.

       CHAPITRE L.

       CHAPITRE LI.

       CHAPITRE LII.

      CHAPITRE I.

       Table des matières

      La famille des Dashwood était depuis long-temps établie dans le comté de Sussex. Leurs domaines étaient étendus, et leur résidence habituelle était à Norland-Park, au centre de leurs propriétés, où plusieurs générations avaient vécu avec honneur, aimées et respectées de leurs vassaux et de leurs voisins.

      Le dernier possesseur de ces biens, était un vieux célibataire, qui pendant long-temps avait vécu avec une sœur chargée de diriger l’économie de sa maison, en même temps qu’elle était sa fidèle compagne. Elle mourut dix ans avant lui, et pour réparer cette perte, il invita un neveu, qui devait hériter de ses terres, à venir vivre auprès de lui avec toute sa famille. Ce neveu, M. Henri Dashwood était marié, et il avait des enfans. Le bon vieillard trouva dans leur société un bonheur qui lui était inconnu, et son attachement pour eux tous s’augmenta chaque jour. Monsieur et madame Henri Dashwood soignèrent sa vieillesse bien moins par intérêt que par bonté de cœur, et la gaîté des enfans, et leurs douces caresses animèrent le soir de sa vie et la prolongèrent.

      M. Henri Dashwood avait un fils d’un premier mariage et trois filles de sa seconde femme. Son fils John était en possession d’une belle fortune provenant de sa mère, qui avait été très-riche. Économe par caractère, il ne fit aucune folle dépense, et se maria de bonne heure à miss Fanny Ferrars, jeune personne riche aussi, qui ajouta encore à sa fortune. La succession de la terre de Norland ne lui était donc pas aussi nécessaire qu’à ses trois sœurs qui n’avaient pas les mêmes espérances ; leur mère n’avait rien du tout à leur laisser, et leur père ne pouvait disposer que de sept mille livres sterling. Tout le reste de sa fortune devait revenir après lui à son fils, attendu qu’il n’avait eu pendant sa vie que la jouissance de la moitié du bien de sa première femme.

      Le vieux oncle mourut ; son testament fut ouvert, et comme il arrive presque toujours, il fit beaucoup de mécontens. M. Henri Dashwood devait naturellement s’attendre à être le seul héritier, et l’était en effet, mais de manière à détruire pour lui la valeur de cet héritage, auquel il n’attachait de prix que pour faire un sort à sa femme et à ses trois filles, son fils étant déjà si avantageusement pourvu du côté de la fortune. Mais à sa grande surprise son oncle, qui paraissait aussi les aimer tendrement, avait cependant substitué tous ses biens à ce fils et à son enfant âgé de trois ou quatre ans ; tellement que M. Henri Dashwood n’avait plus le pouvoir d’en aliéner la moindre partie pour faire un sort à sa femme et à ses filles. Pendant les dernières années de la vie du vieillard, M. John Dashwood et sa femme avaient eu soin de lui faire beaucoup de visites, et d’amener avec eux leur petit garçon, qui caressait le vieux oncle, l’appelait bon grand papa, jouait autour de lui, l’amusait de son petit babil, et même de ses sottises enfantines, et qui finit par lui faire oublier toutes les attentions que ses nièces lui avaient prodiguées pendant des années. Il leur laissait cependant à chacune mille pièces, comme une marque d’amitié ; mais c’était tout ce qu’elles avaient à prétendre de son héritage.

      M. Henri Dashwood fut d’abord consterné de ces dispositions ; il se consola cependant, en pensant que quoiqu’il fût déjà grand-père, il pouvait raisonnablement espérer de vivre encore bien des années, et de faire d’assez fortes économies sur ses grands revenus pour laisser après lui une somme considérable. Mais sur quoi peut compter l’homme mortel ! M. Dashwood ne survécut que quelques mois à son oncle, et de cette fortune si long-temps attendue, il ne resta à sa femme et à ses trois filles que dix mille pièces, y compris le legs des trois mille. Aussitôt que M. Henri Dashwood se sentit en danger, il fit venir son fils, et lui recommanda sa belle mère et ses trois sœurs, avec toute la force de la tendresse paternelle.

      M. John Dashwood n’avait pas la sensibilité de son père et de toute sa famille ; cependant ému par la solennité du moment et par les tendres supplications du meilleur des pères, il lui promit de faire tout ce qui dépendrait de lui pour le bonheur des êtres si chers à son cœur. Les derniers instans du mourant furent adoucis par cette assurance ; il expira doucement dans les bras de sa femme et de ses filles, au désespoir de sa perte, et son fils, assis à quelques pas plus loin, réfléchissait à sa promesse, et à ce qu’il pouvait et devait faire pour la remplir. Dans le fond il était alors très-bien disposé pour cela. Quoiqu’il fût naturellement froid et très-égoïste, il jouissait cependant d’une bonne réputation ; il était respecté comme un jeune homme qui avait des mœurs, qui s’était toujours conduit avec sagesse et prudence, et qui remplissait exactement les devoirs de fils, de père, de mari et ceux de société. S’il avait eu une compagne plus aimable, il aurait joui de plus d’estime encore, et l’aurait mieux mérité. Il s’était marié fort jeune ; et passionnément amoureux de sa femme, elle avait pris sur lui beaucoup d’empire. Un esprit très-étroit, des nerfs très-irritables, un cœur qui n’aimait qu’elle-même et son enfant, parce qu’il était à elle et qu’il lui ressemblait : voilà en deux mots le portrait de madame John Dashwood.

      Allons, dit M. John Dashwood en lui-même à la suite de ses réflexions, il faut tenir ce que j’ai promis à mon père mourant, il faut faire à mes sœurs un présent qui les dédommage de leur perte et qui augmente leur bien-être. Si je leur donnais mille pièces à chacune ; il me semble que ce serait

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