Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais). Джейн Остин

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) - Джейн Остин страница 19

Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) - Джейн Остин

Скачать книгу

de sa santé. Mr. Darcy confirmait par un signe de tête lorsque ses yeux tombèrent sur l’étranger et leurs regards se croisèrent. Elizabeth qui les regardait à cet instant fut satisfaite de l’effet produit par cette rencontre : tous deux changèrent de couleur ; l’un pâlit, l’autre rougit. Mr. Wickham, au bout d’un instant, toucha son chapeau et Mr. Darcy daigna à peine lui rendre ce salut. Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Il était difficile de le deviner, difficile aussi de ne pas désirer l’apprendre.

      Une minute plus tard, Mr. Bingley, qui semblait ne s’être aperçu de rien, prit congé et poursuivit sa route avec son ami.

      Mr. Denny et Mr. Wickham accompagnèrent les demoiselles Bennet jusqu’à la maison de leur oncle ; mais là ils les quittèrent en dépit des efforts de Lydia pour les décider à entrer et malgré l’invitation de Mrs. Philips elle-même qui, surgissant à la fenêtre de son salon, appuya bruyamment les instances de sa nièce.

      Mrs. Philips accueillit Mr. Collins avec une grande cordialité. Il y répondit par de longs discours pour s’excuser de l’indiscrétion qu’il commettait en osant venir chez elle sans lui avoir été préalablement présenté. Sa parenté avec ces demoiselles Bennet justifiait un peu, pensait-il, cette incorrection. Mrs. Philips était émerveillée d’un tel excès de politesse, mais elle fut vite distraite par les questions impétueuses de ses nièces sur l’étranger qu’elles venaient de rencontrer. Elle ne put du reste leur apprendre que ce qu’elles savaient déjà : que Mr. Denny avait ramené ce jeune homme de Londres et qu’il allait recevoir un brevet de lieutenant. Cependant, quelques officiers devant dîner chez les Philips le lendemain, la tante promit d’envoyer son mari inviter Mr. Wickham à condition que la famille de Longbourn vînt passer la soirée. Mrs. Philips annonçait une bonne partie de loto, joyeuse et bruyante, suivie d’un petit souper chaud. La perspective de telles délices mit tout le monde en belle humeur et l’on se sépara gaiement de part et d’autre. Mr. Collins répéta ses excuses en quittant les Philips et reçut une fois de plus l’aimable assurance qu’elles étaient parfaitement inutiles.

      De retour à Longbourn il fit grand plaisir à Mrs. Bennet en louant la politesse et les bonnes manières de Mrs. Philips : à l’exception de lady Catherine et de sa fille, jamais il n’avait rencontré de femme plus distinguée. Non contente de l’avoir accueilli avec une parfaite bonne grâce, elle l’avait compris dans son invitation pour le lendemain, lui dont elle venait à peine de faire la connaissance. Sans doute sa parenté avec les Bennet y était pour quelque chose mais, tout de même, il n’avait jamais rencontré une telle amabilité dans tout le cours de son existence.

       English

      XVI

       Table des matières

      Aucune objection n’ayant été faite à la partie projetée, la voiture emporta le lendemain soir à Meryton Mr. Collins et ses cinq cousines. En entrant au salon, ces demoiselles eurent le plaisir d’apprendre que Mr. Wickham avait accepté l’invitation de leur oncle et qu’il était déjà arrivé. Cette nouvelle donnée, tout le monde s’assit et Mr. Collins put regarder et louer à son aise ce qui l’entourait. Frappé par les dimensions et le mobilier de la pièce, il déclara qu’il aurait presque pu se croire dans la petite salle où l’on prenait le déjeuner du matin à Rosings. Cette comparaison ne produisit pas d’abord tout l’effet qu’il en attendait, mais quand il expliqua ce que c’était que Rosings, quelle en était la propriétaire, et comment la cheminée d’un des salons avait coûté 800 livres à elle seule, Mrs. Philips comprit l’honneur qui lui était fait et aurait pu entendre comparer son salon à la chambre de la femme de charge sans en être trop froissée. Mr. Collins s’étendit sur l’importance de lady Catherine et de son château en ajoutant quelques digressions sur son modeste presbytère et les améliorations qu’il tâchait d’y apporter et il ne tarit pas jusqu’à l’arrivée des messieurs. Mrs. Philips l’écoutait avec une considération croissante ; quant aux jeunes filles, qui ne s’intéressaient pas aux récits de leur cousin, elles trouvèrent l’attente un peu longue et ce fut avec plaisir qu’elles virent enfin les messieurs faire leur entrée dans le salon.

      En voyant paraître Mr. Wickham Elizabeth pensa que l’admiration qu’il lui avait inspirée à leur première rencontre n’avait rien d’exagéré. Les officiers du régiment de Meryton étaient, pour la plupart, des gens de bonne famille et les plus distingués d’entre eux étaient présents ce soir-là, mais Mr. Wickham ne leur était pas moins supérieur par l’élégance de sa personne et de ses manières qu’ils ne l’étaient eux-mêmes au gros oncle Philips qui entrait à leur suite en répandant une forte odeur de porto.

      Vers Mr. Wickham, – heureux mortel, – convergeaient presque tous les regards féminins. Elizabeth fut l’heureuse élue auprès de laquelle il vint s’asseoir, et la manière aisée avec laquelle il entama la conversation, bien qu’il ne fût question que de l’humidité de la soirée et de la prévision d’une saison pluvieuse, lui fit sentir aussitôt que le sujet le plus banal et le plus dénué d’intérêt peut être rendu attrayant par la finesse et le charme de l’interlocuteur.

      Avec des concurrents aussi sérieux que Mr. Wickham et les officiers, Mr. Collins parut sombrer dans l’insignifiance. Aux yeux des jeunes filles il ne comptait certainement plus, mais, par intervalles, il trouvait encore un auditeur bénévole dans la personne de Mrs. Philips et, grâce à ses bons soins, fut abondamment pourvu de café et de muffins. Il put à son tour faire plaisir à son hôtesse en prenant place à la table de whist.

      – Je suis encore un joueur médiocre, dit-il, mais je serai heureux de me perfectionner. Un homme dans ma situation...

      Mais Mrs. Philips, tout en lui sachant gré de sa complaisance, ne prit pas le temps d’écouter ses raisons.

      Mr. Wickham, qui ne jouait point au whist, fut accueilli avec joie à l’autre table où il prit place entre Elizabeth et Lydia. Tout d’abord on put craindre que Lydia ne l’accaparât par son bavardage, mais elle aimait beaucoup les cartes et son attention fut bientôt absorbée par les paris et les enjeux. Tout en suivant la partie, Mr. Wickham eut donc tout le loisir de causer avec Elizabeth. Celle-ci était toute disposée à l’écouter, bien qu’elle ne pût espérer apprendre ce qui l’intéressait le plus, à savoir quelles étaient ses relations avec Mr. Darcy. Elle n’osait même pas nommer ce dernier. Sa curiosité se trouva cependant très inopinément satisfaite car Mr. Wickham aborda lui-même le sujet. Il s’informa de la distance qui séparait Netherfield de Meryton et, sur la réponse d’Elizabeth, demanda avec une légère hésitation depuis quand y séjournait Mr. Darcy.

      – Depuis un mois environ, et, pour ne pas quitter ce sujet elle ajouta : – J’ai entendu dire qu’il y avait de grandes propriétés dans le Derbyshire.

      – En effet, répondit Wickham, son domaine est splendide et d’un rapport net de 10 000 livres. Personne ne peut vous renseigner mieux que moi sur ce chapitre, car, depuis mon enfance, je connais de fort près la famille de Mr. Darcy.

      Elizabeth ne put retenir un mouvement de surprise.

      – Je comprends votre étonnement, miss Bennet, si, comme il est probable, vous avez remarqué la froideur de notre rencontre d’hier. Connaissez-vous beaucoup Mr. Darcy ?

      – Très suffisamment pour mon goût, dit Elizabeth avec vivacité. J’ai passé quatre

Скачать книгу