La Rage Des Coeurs. Amy Blankenship
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Читать онлайн книгу La Rage Des Coeurs - Amy Blankenship страница 19
– Je suis désolée, les gars, je suis vraiment désolée, marmonna-t-elle sans relever la tête.
Toya se rapprocha, posant la main sur son épaule pour la réconforter. Lorsqu'elle tressaillit, il l'enleva rapidement, la laissant retomber le long de son corps, le poing serré. La douleur du rejet éclata dans ses yeux dorés alors qu'il regardait vers les autres.
– ça va, Kyoko. Rien de tout ceci n'était de ta faute. C'était celle d'Hyakuhei. Cet enfoiré.
Ces paroles furent murmurées dans le calme mais c'était le calme précédent la tempête et ce fut clair pour tous. Toya se leva et baissa les yeux vers le rideau de cheveux qui la dissimulait à lui. Sans un mot de plus, il se détourna une fois de plus et se dirigea vers le dense feuillage de la forêt.
Kyoko aurait voulu qu'un trou apparaisse afin qu'elle puisse s'y laisser tomber, qu'elle y reste afin que personne ne la trouve plus jamais. Comment allait-elle pouvoir leur faire face à présent ? Puis, elle s'écria à haute voix :
– Oh mon Dieu, je veux rentrer chez moi.
Suki se leva, elle voulait apaiser la souffrance de son amie.
– Kaen et moi pouvons te ramener à la statue de la jeune fille, si c'est là ce que tu souhaites.
Suki se rapprocha d'elle alors que Kaen sortait de l'ombre ayant déjà repris sa forme de dragon. Elle monta dessus et tendit la main vers Kyoko.
– Allons-y.
Kyoko se leva lentement, incapable de regarder quiconque et murmura d'un air coupable :
– Je reviendrais dans quelques jours.
Elle couru vers Kaen et ils s'envolèrent vers l'autel du cœur du temps et vers le chemin de la maison.
Toya pénétra à nouveau dans la clairière et regarda Kaen disparaître à l'horizon. Il ne voulait pas qu'elle rentre chez elle. Il sentit son cœur sombrer un peu. Et si elle ne revenait pas ?
Pivotant sur ses talons, Toya partit en courant, espérant arriver avant elle au portail du temps qui devait l'enlever à son monde à lui.
Sur le chemin la ramenant à la statue de la jeune fille, Kyoko ne dit rien alors Suki tenta de lui tirer les vers du nez.
– Kyoko, à ta place je ne m’inquiéterai vraiment de rien. Nous savons tous que c'était le sortilège et non toi. Donc ce n'est vraiment pas aussi grave que tu le penses.
Suki se retourna pour la regarder, lui souriant. Kyoko fit un maigre effort pour lui rendre son sourire mais ne fit pas la conversation. Elle était trop occupée à souffrir mille morts chaque fois qu'elle repensait à ce qu'elle avait fait, en particulier à la façon dont elle avait embrassé Toya et Kyou.
Kyoko se recouvrit le visage de ses mains, souhaitant à nouveau pouvoir se cacher. Elle voulait seulement rentrer chez elle et ramper aussi loin que possible sous les couvertures et y rester pendant un moment.
Elle se rappela la sensation du baiser avec Kyou et soupira. Qu'est-ce qu'il doit penser ? elle ne pouvait blâmer ni l'un ni l'autre car elle s'était pratiquement jetée à leurs têtes. Elle fut également perplexe par rapport à la réaction de Toya. Il lui avait rendu son baiser… non… il avait fait plus que cela. Elle tressaillit en se rappelant la sensation de sa dureté sous elle.
Kyoko secoua la tête. Si elle devait en choisir un là tout de suite, elle aurait choisit Kotaro. Au moins, elle ne s'était pas jetée sur lui !
Pressant son front contre le dos de Suki, elle eut conscience d'avoir pris plaisir à se faire embrasser par Toya, et oui, par Kyou également. Mais qu'est-ce qu'ils devaient penser d'elle à présent. Kyoko baissa les yeux alors que le sol devenait flou sous eux. Cela faisait un moment qu'ils avaient pris leur envol et ils se rapprochaient du Cœur du Temps.
– Suki, peux tu me laisser ici ? J'aimerai faire le reste du chemin en marchant, seule.
Suki tapota Kaen et il descendit un peu plus avant de se poser. Kyoko se laissa glisser au sol et Suki fit de même.
– Es-tu certaine de ne pas vouloir que nous marchions avec toi ? demanda Suki, inquiète.
Kyoko secoua la tête puis fit un pas en avant et serra Suki dans ses bras.
– J'ai mon arbalète si quoi que ce soit arrive et ce n'est pas trop loin. Je reviendrais dans quelques jours. Dis-le aux autres de ma part. Je ramènerais quelque chose de bon à manger pour tout le monde.
Kyoko tenta de sourire mais le coin de ses lèvres refusait de coopérer alors elle laissa tomber. Se retournant, elle commença à marcher dans la direction qui menait à la statue de la jeune fille… et à la porte de sortie de ce monde. Elle se détendit quelque peu lorsqu'elle entendit Kaen reprendre son vol, la laissant à la solitude dont elle avait besoin. Plus Kyoko marchait, plus elle se sentait redevenir elle-même et au lieu d'avoir honte… elle commença à être furieuse. Furieuse, pas tant envers elle même qu'envers Toya et Kyou pour avoir profité d'elle alors qu'ils savaient tous deux qu'elle était sous l'emprise d'un sort.
– C'en est assez, la prochaine personne qui tente de m'embrasser va se faire frapper et j'en ai rien à foutre de savoir qui ce sera ! Je n'ai pas de petit-ami, et en ce moment, je n'en veut certainement pas !
Voilà, ayant dit cela à haute voix, elle se sentit bien mieux. Elle rentrerait chez elle et se détendrait pendant quelques jours et elle reviendrait comme neuve. Kyoko décida qu'elle serait heureuse de botter le derrière d'Hyakuhei d'un bout à l'autre de cette terre à son retour. C'était le moins qu'elle lui devait.
Toya se posa dans la clairière, espérant rattraper Kyoko avant qu'elle ne retourne chez elle. Ses ailes argentées scintillèrent avant de disparaître sans laisser de trace. Son cœur commença à battre avec nervosité au moment ou il détecta son parfum qui se rapprochait. Planté là avec détermination, il la regarda pénétrer dans la clairière. Elle n'avait pas encore levé les yeux alors il se contenta de rester debout là… entre elle et son seul passage vers chez elle.
Kyoko avait déjà parcouru la presque totalité de la distance la séparant de lui avant de lever les yeux, s'arrêtant net en le voyant.
– Toya, parvint-elle à dire avant de baisser à nouveau les yeux.
Elle n'était pas d'humeur à lui parler pour l'instant. Pas avec ces étranges sentiments si vifs à son esprit. Ce sortilège l'avait mise en chaleur, à défaut d'une expression plus parlante, et même si le sort était levé, elle ressentait encore la chaleur. Merde; elle prend ça trop au sérieux. Il sut qu'il lui fallait faire quelque chose afin d'alléger la tension avant que ça ne lui explose en pleine figure.
– Écoute, Kyoko, tu n'es pas obligée d'aller à la maison tout de suite, pas alors que nous sommes si proches de retrouver Hyakuhei. Ne laisse pas une petite chose comme un baiser se mettre en travers de notre route.
Voilà, il l'avait dit. Ce n'était pas si grave et elle devrait juste reprendre la route à ses côtés… là ou était sa place. Ouais, ce serait pour le mieux. Il commença à s'agiter lorsqu'il remarqua qu'elle s était arrêtée juste