Roulette Russe. May Freighter
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Donneurs : les humains qui font un don aux vampires après avoir été affiliés à leurs cercles et avoir accepté la protection d'un vampire. Ils ont tendance à bien gagner leur vie et certains acquièrent même un pouvoir influent dans la société humaine grâce à leurs liens avec des vampires.
Humains sont tenus hors de la boucle par le surnaturel.
Goules sont des humains ayant bu du sang de vampire juste avant de mourir. L'échange d'énergie ne se produit jamais avec leur sire, comme il le ferait lors de la création d'un infant. Les jeunes vampires ont tendance à prendre cela comme un développement et à enterrer le corps dans le sol sans attendre, laissant la créature se réveiller avec l’envie irrésistible de se nourrir de la chair des morts.
Prologue
Helena frissonna au contact du mur en pierre. Son cœur se mit à battre la chamade en réalisant qu’elle avait les poignets ligotés. Elle tira de toutes ses forces, mais ses chaînes étaient inflexibles.
- Je crois qu’elle s’est réveillée, dit une voix rauque.
- Alors qu’on en finisse, lui répondit une autre.
Elle tourna sa tête dans la direction des voix. Le mouvement rendit sa vision trouble et elle plissa des yeux. Des caisses et des boîtes empilées étaient éclairées par une ampoule à faible puissance. Un homme chauve assis à une table, les pieds croisées, tenait un journal local dans ses mains musclées.
Le deuxième homme s'écarta du mur crasseux et s’approcha d’elle en traînant des pieds. Son sourire déroutant révéla une série de canines allongées.
Elle retint son souffle.
- T’es pas un peu trop jeune pour travailler pour Alexander ? lui demanda-t-il.
Il fit la grimace en arquant des sourcils. Son attention passa d’un ravisseur à l`autre. Elle ne travaillait pas pour Alexander, elle ne voulait jamais le revoir, ni revoir Lucious, d’ailleurs.
L'inconnu s'arrêta à un pied d’elle. Ses cheveux noirs et gras épars étaient collés à son cuir chevelu. Quelques mèches lui tombaient sur les yeux, voilant ses lourdes paupières. Il tendit la main, l’attrapa par les cheveux et tira fort pour lui relever la tête et la regarder dans les yeux.
- Je t'ai posée une question, humaine !
Elle plissa le nez. Son haleine lui donnait envie de vomir - un mélange de tabac bon marché, de bière et d’on ne sait quoi d’autre. La panique ne résoudra rien, pensa-t-elle, mais son cœur ignora cette tentative de rationalisation.
- Je ne travaille pas pour lui, dit-elle surprise par le ton inébranlable de sa voix.
Il fit un signe de main vers sa chemise et son pantalon élégants.
- On t'a vu sortir de son club, habillée comme ça.
Helena se retint de rouler des yeux. S'il avait été à l'intérieur de son établissement, il aurait su que le personnel d'Alexander ne portait pas d'uniforme. Ah, si, les videurs en portaient…
- C'est ce que les gens portent pour un entretien !
Ses yeux brillèrent d'une lueur gris clair et elle regretta aussitôt son ton grossier. Elle tressaillit sous son regard menaçant, qui lui rappelait un enfant de deux ans qu'elle avait pour habitude de garder. Le gamin la fusillait toujours du regard lorsqu’elle refusait de lui donner des bonbons.
- …tu m’entends ?
Il lui avait tiré la tête en arrière d’un mouvement brusque, lui relâcha les cheveux en lui criant dessus.
Elle sentit un terrible mal de tête.
- Je crois que j’y suis allé un peu fort.
- Rick,… intervint son compagnon en posant son journal sur la table, si tu ne peux rien tirer d’elle…
- Si, j’y arriverai !
Helena comprit que ‘Rick’ n’était pas le patron. L’autre homme était autoritaire. Elle s'imagina Rick se démener pour lire un roman de Tolstoï. Elle retroussa ses lèvres en un sourire moqueur.
- Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? Est-ce que tu te rends compte de la situation dans laquelle tu t’es mise ? lâcha Rick.
Elle le fusilla du regard. C’était inutile de discuter avec lui.
- Quoi ?
Elle sentit sa joue gauche brûler, il venait de la gifler. Elle remua pour effacer la douleur et ressentit une crampe à l’estomac. Elle était enchaînée à un mur avec deux hommes inconnus dans une pièce sombre.
Une douleur lancinante s'enracina dans ses bras, elle se mordit la lèvre inférieure pour empêcher sa langue acerbe de lui causer plus de problèmes.
Rick se pencha vers elle et ses lèvres lui effleurèrent l’oreille.
- Voyons ce que tu sais.
Il serra sa tête entre ses mains et la força à le regarder. Il lui sourit en la fixant dans les yeux.
Helena se débattit en criant :
- Lâche-moi !
- Calme-toi, humaine.
Son ton dur se transforma en une mélodie apaisante. Son corps se détendit en entendant l’ordre. Ses yeux brillants étaient devenus le centre de son univers. Tout ce qu'il disait était un ordre à exécuter.
Son cerveau essayait de lutter contre sa domination. Pourquoi Lucious n'a pas pu m'influencer, alors que cet idiot y arrive ?
- Est-ce que tu m’entends ?
- Oui.
- Obéiras-tu à mes ordres ?
Elle répondit d’un ton monotone et dépourvu d’émotions :
- Oui.
Se penchant jusqu'à ce que leurs nez se touchent, Rick lui posa la question à un million de dollars.
- Est-ce que tu travailles pour Alexander ?
- Non !
La lueur grise dans ses yeux s'intensifia, lui donnant l'impression qu'elle flottait. Ses poignets palpitaient. Le métal s’enfonçait dans sa peau et elle laissa échapper un gémissement.
- Est-ce que tu connais Lucious ?
- Oui.
Les doigts du vampire s'enfoncèrent dans sa mâchoire et elle grimaça.
- Où est-il ? Que sais-tu de lui ?
- À la Roulette Russe. Il voulait me voir pour briser le lien.
Son